Lors de la session du marché de Mercolleida du 29 novembre, le cours a de nouveau été à un niveau de 1,038€/kg vif. Après douze baisses consécutives, une répétition a lieu (et de plus, avec un pacte de répétition pour deux semaines), qui n’est rien d’autre que le reflet de l’équilibre atteint sur notre marché.
Sans aucun doute, nous avons un prix pour tout le mois ; ce ne sera qu’après Noël qu’il faudra voir si les retards accumulés par les fêtes justifient une nouvelle baisse ou si l’on peut résister. Quoi qu'il en soit, un prix de près de 1,04 pour le moment n'était pas imaginable il y a deux mois. Tout indiquait que l’on pouvait baisser au-dessous de l’euro par kg, mais la réaction accélérée de l'abattoir qui a augmenté soudainement l’abattage dès qu'il n’a plus été en perte a limité le montant de la baisse. L’offre est plus abondante que jamais, mais, en retour, on abat plus que jamais. En novembre on est arrivé à des records d’abattage pratiquement chaque semaine.
La vérité est que notre prix est maintenant très proche du niveau allemand (à seulement 1,2 centimes de moins) alors qu’il serait normal que nous soyons un peu plus bas. Tous les prix européens sont dans un mouchoir de poche sauf le prix belge - en raison de leur situation sanitaire.
A l’approche de la fin de l'exercice, on devine déjà que le total des abattages de cette année sera supérieur de 6% (peut-être 8%) à celui de l'année dernière. Au fil des ans, les abattages connaissent une augmentation suivant une progression dont on ne devise pas la fin. La vérité est que clôturer l’année à un prix similaire au coût de revient avec une hausse plus que significative de la production ne peut qu’être qualifié d’excellent ; mieux ou bien mieux que prévu.
La situation internationale ne montre pas de changements significatifs : la PPA en Belgique semble se limiter à la zone initiale (et ne concerne pour le moment que les sangliers) et de nouveaux cas de PPA continuent de s’égrener en Chine dans des zones jusqu'à présent indemnes. La vérité est que la Chine achète plus qu’elle ne le faisait dernièrement, même si c’est à des prix de démolition.
En Europe, il y a peu de stocks de produits congelés ; l’instabilité du marché - avec des risques sanitaires indéniables - incite l’abattoir à vendre ici et maintenant pour le cas où. C’est en soi un facteur d’optimisme : on abat au maximum et si les stocks sont en deçà du minimum, cela signifie qu’on peut encore faire beaucoup.
Les États-Unis enregistrent des chiffres d'abattages record, bien que leur prix ne semble pas non plus être affecté, évoluant dans les paramètres habituels de là-bas. Le Canada continue, comme d’habitude, à suivre son voisin du sud.
Nous sommes dans une situation très confortable en décembre ; beaucoup plus que ce qui était à prévoir. Attendons de voir comment les choses se déroulent pendant les fêtes de fin d’année et préparons-nous à commencer l'année depuis un très bon point de départ.
Nous terminerons avec une citation du grand Magnus Carlsen (norvégien, 28 ans), qui a récemment défendu avec succès son titre de champion du monde d’échecs : "Mieux vaut faire confiance à son instinct et échouer parfois, que de se remettre constamment en question".
Guillem Burset