Les besoins en viande de porc du géant chinois sont, semble-t-il, impressionnants. Mais l’ampleur des volumes pousse d’autres grands pays importateurs (Corée du Sud, Japon …) à augmenter leurs propres achats afin de constituer des stocks dans la crainte d’une éventuelle pénurie mondiale. La demande est phénoménale, elle coïncide avec une baisse saisonnière des offres et à la réduction de certains cheptels à la suite d’une mauvaise conjoncture prolongée. Le résultat est sans appel : + 10 centimes en Allemagne, + 8 cents Vion Pays-Bas, + 10 cents en Autriche, + 7 cents au Danemark. Certains opérateurs allemands rapportent que les besoins chinois se font chaque jour de plus en plus pressants, exacerbant la compétition entre les abattoirs dans la course à l’approvisionnement, d’autant plus que le commerce intracommunautaire s’anime avec les commandes liées aux fêtes de Pâques et la préparation des produits de grillades. Les hausses de prix obtenues par la production vont devoir être répercutées sur le marché de la viande ce qui pourrait rendre certains abattoirs prudents bien que le rapport offre / demande est à présent, indéniablement, en faveur de la production.
En Espagne, l’offre est depuis le mois de février inférieure à la demande ; celle-ci se raffermit semaine après semaine. Les poids moyens tendent toujours à la baisse bien qu’il existe de la rétention de la part des producteurs. Dans ce contexte, la nouvelle hausse de la référence espagnole est de 5,1 cents du kilo vif. Sur le marché de la viande, les différentes pièces sont revalorisées chaque semaine alors que le secteur de la transformation commence à faire part de ses craintes quant à la répercutions des hausses de prix production.
Le marché italien n’est pas en reste puisque l’augmentation des cours est de même ampleur que dans le reste de l’Europe. Le contraste est fort avec la situation des semaines précédentes, mais la demande se renforce également tandis que l’offre de cette première quinzaine d’avril va être plus faible.
MPB : + 5 cents dans la semaine
Sur le marché français, l’embellie se poursuit avec une troisième hausse maximum de 5 cents le jeudi : le cours s’établit à 1,333 euro en fin de mois. La hausse totale sur le mois s’élève à 15,6 cents, la moyenne sur ce premier trimestre 2019 est de 1,199 euro, soit + 2,3% de hausse par rapport aux 3 premiers mois 2018. L’activité des abattoirs sur la zone Uniporc Ouest ne se réduit pas, puisque 384 790 porcs ont été abattus la semaine passée portant la moyenne hebdomadaire de ces 11 dernières semaines à 384 000 porcs. La baisse des poids de la semaine 12 avait été de 300 g, elle s’était traduite par un poids moyen à 96 kilos et annonçait le retour à une meilleure fluidité dans de nombreux élevages. L’offre va à présent se rétracter, sous l’effet possible aussi d’une certaine rétention de la part des éleveurs, ce qui pourrait stabiliser le poids autour des 96 kg comme ce fut le cas la semaine passée avec un poids moyen de 95,85 kg, en légère baisse de 171 g. La demande des abattoirs est bonne, elle profite également des besoins de la Chine, produisant un appel d’air salvateur sur un marché intérieur plus calme.