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Mortalité néonatale (2)

Il est tout particulièrement important de créer une ambiance " agréable ", c'est à dire de réduire le stress de la truie avant et après la mise-bas.

Caractéristiques de la mère
Au vu des deux paragraphes précédents, on déduit que la mortalité des porcelets dépend principalement de leur mère. Ainsi, les facteurs peuvent être répertoriés en quatre catégories ou phases : la gestation, la mise-bas, la lactation et le comportement maternel.

Si la mère se lève durant la période d'allaitement (stress, peur), les porcelets auront tendance à aller téter quand elle est debout, ce qui augmente les risques.

Possibilités pour réduire la mortalité néonatale

Parmi tous les facteurs cités au cours de ces deux chapitres relatifs à la mortalité néonatale, certains ont trait aux installations, à la génétique des animaux ou à la nutrition. Sans négliger ces aspects, qui sans nul doute, doivent être pris en compte, nous souhaitions cependant insister sur un point qui a été pressenti tout le long du texte. Il est clair que si l'on veut réduire la mortalité néonatale, l'attention doit être portée sur la mère. Mais de manière concrète, il est tout particulièrement important de créer une ambiance " agréable ", c'est à dire de réduire le stress de la truie avant et après la mise-bas.

Le mot clé est " stress " qui, loin d'indiquer un état psychologique uniquement présent chez les êtres humains, se réfère à un processus physiologique de grande ampleur et avec des conséquences importantes.

L'objectif de ce travail n'est pas de développer le concept du stress et d'y apporter des réponses ; il faut dire cependant que la peur (chez les humains par exemple) ou les réactions de surprise face à des évènements qui se produisent dans des élevages (portes qui sont ouvertes ou fermées brusquement, présence d'inconnus, etc) entraînent une série de réactions de l'organisme qui peuvent affecter, et affectent, certains aspects comme la durée de la mise-bas ou l'écoulement du lait. D'autre part, une réponse essentielle aux stimuli stressants est la modification du comportement, autrement dit l'animal aura tendance à s'éloigner du stimulus stressant, ou du moins, à s'y préparer. Dans d'autres cas, cet aspect revêt peu d'importance mais lorsqu'il s'agit d'une truie pesant plus de 250 kg, entourée de sa portée composée d'une douzaine de porcelets, certains présentant une faible vitalité, la situation se complique car chaque mouvement de la truie représente alors un danger pour les porcelets. En résumé, le fait de pénétrer brusquement dans une salle de maternité n'est pas dangereux en soi, mais cet acte répété de manière continue favorise un état d'alerte chez les animaux qui vont alors se mouvoir plus facilement, et peuvent provoquer ainsi plus de pertes par écrasement.

Enfin, il est important de tenir compte de l'âge de la mère, ou plus précisément, du nombre de mise-bas qu'elle a effectuée. Il a en effet été démontré que plus une truie a eu de mise-bas, plus leur durée s'allonge. Par conséquent, il serait intéressant de réduire le nombre de mise-bas maximum que peut avoir une truie en production. Ceci suppose en outre une amélioration du bien-être de la femelle.

Commentaires de l'ISPAIA :

L'hypoxie est effectivement un critère majeur. Elle altère la viabilité des porcelets à la naissance. Herpin et ses collaborateurs (JRP 97) ont bien montré que cette hypoxie s'accroit avec l'ordre de naissance ou avec la durée de mise bas. Elle est aussi d'autant plus marquée que les porcelets sont légers à la naissance. De nombreuses études ayant pu montrer que les porcelets naissaient grosso modo au rythme d'un tous les quart d'heure, on était en droit de s'interroger sur l'impact de l'hyperprolificité. Et bien, de manière surprenante, la durée de mise bas n'apparaît pas influencée par la taille de portée! Les EDE de Bretragne avait montré ce résultat en 2000 et il a été confirmé depuis. Par contre, il est clair que l'augmentation des tailles de portées abaisse le poids moyen de naissance et augmente la mortalité.Néanmoins, l'élevage des porcelets de moins de 1 kg demeure intéressant (Le Cozler et al et Quiniou et al, JRP 04). Il convient donc d'assister ces petits porcelets et de lutter contre leur hypoxie.

Quant au stress des truies en maternité, son impact sur la mise bas nous paraît indéniable. Outre les problèmes d'adaptation en maternité, une des principales source de stress est la peur ressentie par les truies vis à vis de nous. Son origine se trouve alors dans un défaut de domestication des truies. En contrôlant ce type de stress dans un élevage, nous avons pu ainsi baisser les morts-nés de 1,5 par truie à 1,1 (13,3 nés totaux; Leneveu, 2002).

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