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D’un côté, les entreprises se plaignent d’une consommation intérieure sans essor et d’un commerce à l’export contrarié par l’épidémie de Coronavirus en Chine qui impacte fortement l’économie du pays, d’un autre côté, ces mêmes abattoirs recherchent frénétiquement tous les porcs possibles.
En Allemagne, où le mouvement de hausse a été initié en milieu de semaine, c’est la faiblesse de l’offre qui est à l’origine de cette surenchère. En effet, la publication officielle des abattages pour l’année 2019 fait part d’une nouvelle baisse de l’activité pour la troisième année consécutive avec un déficit de 1,7 million d’animaux par rapport à 2018 (-3%). Depuis l’année 2016 où 59,5 millions de porcs avaient été abattus, la baisse de l’activité s’élève à 4,3 millions de porcs. Cette baisse de l’offre s’exprime aussi par la forte chute des poids au cours de la semaine 7 avec près de 1 kilo de moins. Cette avide recherche des porcs s’explique aussi par une anticipation du retour à l’achat chinois sur de hauts volumes car le déficit de porcs vivants est énorme et nécessitera de toute façon des importations chinoises élevées. En attentant, les entreprises européennes ont recours à la congélation.
Au Danemark, le prix d’acompte est reconduit pour la troisième semaine consécutive mais la référence reste largement en tête depuis le début de l’année. En Autriche, le contexte est semblable à celui du voisin allemand car l’offre est très réduite, (-10 % par rapport à son niveau normal) et si les ventes actuelles sont encore calmes, les abattoirs anticipent déjà le retour en puissance de la demande chinoise.
En Belgique, le prix du kilo vif a été augmenté de 4 cents car les offres ne sont pas pléthoriques en raison notamment d’une certaine rétention de l’offre par les éleveurs dans l’attente de nouvelles hausses sur le cours du porc et de l’intérêt porté par les abattoirs allemands pour les porcs belges. Cela n’empêche pas les poids de baisser et des augmentations de tarifs sont obtenues sur le marché de la viande.
En Espagne, le contexte est assez similaire à celui des places du nord de l’Europe car si le marché de la viande peine encore à trouver un élan en se plaignant d’une demande calme et du ralentissement du commerce vers la Chine, cela n’empêche pas les abattoirs espagnols de chercher avidement des porcs, provoquant ainsi une hausse de 3 cents du kilo vif.
En Italie, le marché s’améliore après des semaines de cours en baisse. La fin du mois correspond toujours à une baisse de l’offre tandis que la demande est qualifiée de normale pour la période.
MPB : Lundi : même cours ; Jeudi : hausse de 3,4 centimes
C’est dans ce contexte européen haussier que la référence française enregistre une hausse de 3,4 centimes à l’issue de la vente du jeudi 20 février, sans que cela suffise à réduire significativement les écarts avec les voisins européens, loin s’en faut. Si la demande sur le marché intérieur ne semble pas au rendez-vous, les entreprises tournées vers le commerce à l’export paraissent plus actives et en recherche d’approvisionnement. Les abattages sur la zone Uniporc Ouest montrent une réduction de l’activité d’environ 8 200 porcs pour 375 257 porcs abattus mais la baisse continue des poids signifie également que le retour à la fluidité se poursuit normalement et devrait aboutir prochainement à un rapport plus favorable à la production. A 96,31 kilos, les poids moyens de cette 8ème semaine de l’année se glissent maintenant sous la même référence 2019 tandis que l’activité est inférieure à celle de 2019 pour la cinquième semaine consécutive pour une production des 8 semaines 2020, sur la zone Uniporc Ouest, stable par rapport à la même période 2019.
