Les activités d’abattage ont été à nouveau très élevées la semaine passée en Europe, ceci pour répondre à une demande soutenue tant sur les marchés intérieurs qu’à l’exportation. Cette demande est certes nécessaire pour absorber une offre forte, amplifiée récemment par les retards générés par les fériés du début novembre. D’une manière générale, les poids sont lourds partout, plus lourds qu’ils ne l’étaient il y un an. Cependant, le rythme soutenu des abattages et la bonne demande ont contribué au maintien des cours dans la plupart des pays du Nord de l’Europe, ainsi qu’en France.
En Allemagne, le marché est équilibré à de hauts niveaux de disponibilités et les poids à 97,2 kg sont exceptionnellement élevés. La demande de saison est très satisfaisante, les abattoirs et les usines de transformation tournent à plein régime. Dans le secteur de la distribution, des opérations de promotion stimulent la consommation. Les températures froides sont également propices aux ventes des produits d’hiver. A l’export, le commerce d’avant Noël est florissant.
Dans le sillage du leader allemand, la Belgique a reconduit son cours dans un contexte d’offre élevée et de porcs lourds. En Autriche, la fluidité est de mise dans le commerce de la viande tout comme au Danemark, aux Pays‐Bas où les cotations sont restées stables.
A l’inverse, la cotation espagnole s’est abaissée de 1 cent, baisse mesurée, probablement influencée par la stabilité installée dans le Nord de l’Europe depuis maintenant 3 semaines. La poursuite de la baisse espagnole traduit un marché saturé d’offres de porcs que les abattages intensifs ne parviennent pas à absorber. Sous l’effet d’une bonne alimentation, d’un climat favorable à la croissance, des retards, d’une productivité accrue, les poids montent inexorablement semaine après semaine pour atteindre un seuil critique. Alors que rien de significatif ne parvient des marchés du grand export, les entreprises espagnoles se tournent, en cette fin d’année, vers les marchés plus proches de l’Europe de l’Est et du Centre où se retrouvent aussi de nombreux partenaires et concurrents européens. Autosuffisante à 170 %, l’Espagne doit exporter 50 % de sa production et pratiquer des prix bas est un moyen pour écouler cette production.
A contre‐courant des autres marchés européens, les cours italiens ont enregistré de nouvelles hausses de prix alors que les offres de porcs destinées aux produits d’appellation d’origine restent faibles et orientent positivement l’ensemble du commerce.
MPB : hausse minimum jeudi et stabilité dans la semaine
Aussi minime soit‐elle, la hausse de 0,1 cent a donné un signe positif sur le marché français. Cette situation ne s’était pas produite depuis la fin du mois de juin dernier lorsque le cours avait atteint 1,491 euro. Depuis lors, la cotation au MPB avait perdu 31,2 centimes pour atteindre en début de semaine dernière 1,179 euro, prix à ce jour le plus bas de l’année 2017. Parallèlement à cette stabilisation du cours, l’activité dans la zone Uniporc Ouest a été relativement bonne avec 379 065 porcs abattus. Elle fait suite à une première semaine d’abattage forte également (380 335 porcs abattus en semaine 45) qui a contribué à une baisse des poids de 102 g la semaine passée (95,88 kg). Ce retour progressif à la fluidité est une bonne nouvelle à l’heure où l’offre de porcs s’accentue. Cette forte activité révèle aussi une bonne demande intérieure, en particulier sur les gammes d’hiver tandis que le commerce à l’export est jugé régulier. Cette situation pourrait encore perdurer jusqu’aux premières semaines de décembre avant un ralentissement avant les fêtes de Noël.