Aucun signe d’amélioration sur le marché du porc vivant en Europe après la baisse de 1 cent de la référence officielle allemande, concédée sous la forte pression des grands abattoirs qui publieront de toute façon des prix en‐dessous de cette référence comme le groupe Tönnies ou Vion avec 1,20 euro, en baisse de 5 cents. Les raisons invoquées sont une demande toujours en berne et une activité freinée par l’apparition de cas de Covid‐19 dans les abattoirs.
La situation en Allemagne est toujours inégale selon les régions, le sud étant toujours plus fluide alors que dans le nord‐ouest, les reports d’abattage s’accumulent. Les grandes opérations de promotion visant à mettre en avant la viande allemande et ainsi diminuer les stocks ne sont pas à la hauteur des attentes malgré la proximité des fêtes d’octobre et la concurrence des viandes étrangères est toujours forte et pèse sur le commerce.
En Belgique, où le marché porcin est très connecté au marché allemand, la situation est telle que le gouvernement a déclaré le secteur de l’élevage en crise ce qui va permettre la mise en place de mesures d’aides aux éleveurs.
En Espagne, la situation varie peu depuis quelques semaines, une nouvelle baisse de 3,3 cents du kilo vif est enregistrée ce qui représente une chute 43,9 cents/kg vif depuis 16 semaines (mi‐juin). Les offres de porcs sont en hausse, les éleveurs s’empressant d’annoncer leurs porcs avant les nouvelles baisses de cours, ce qui tend à modérer les hausses de poids. Après le retrait de la Chine, l’objectif des entreprises exportatrices est de trouver de nouveaux débouchés, notamment en Europe et la concurrence est féroce, elle conduit à toujours plus de concession sur les tarifs des pièces espagnoles qui ont baissé entre 3 et 10 cents selon les coupes.
Une baisse de 1,9 cent du prix du porc a été enregistrée en Italie où le commerce du porc entre dans une période de transition après la saison estivale, propice à la vente des produits à griller alors que la demande de produits destinés à la transformation ne s’animera qu’autour de novembre, mi‐ décembre. Les poids sont en hausse, entrainant une augmentation des volumes de viande déjà bien concurrencés par les viandes étrangères.
Aux Etats‐Unis, le prix du porc a poursuivi sa baisse mais de façon très modérée. Les abattages de la semaine 38 se sont élevés à 2,578 M de têtes, en hausse de 1,6% par rapport à la semaine précédente mais légèrement sous les niveaux de 2020 et 2019. Cela confirme le résultat du cheptel total au 1er septembre qui affiche une baisse de 4% par rapport à l’an passé. Le cheptel reproducteur est en baisse de 2% par rapport à l’an dernier à 6,19 millions de têtes et de 0,6% à celui de juin. C'est la première fois depuis 2013 (par coïncidence, une autre année à coût alimentaire élevé) que le stock des reproducteurs de septembre est inférieur à celui de juin. D’autre part, le nombre de porcs prêts à être commercialisés s’élevait à 69,2 millions de têtes au 1er septembre 2021, 4% sous le niveau de l’an passé à la même date (‐ 2,9 M de têtes). De même, l’inventaire des stocks à la fin août montre un niveau toujours très bas même si une amélioration est constatée par rapport aux mois de juin et juillet. Si les stocks de jambons sont plus élevés que l’an passé (+ 29%), les poitrines de porc ainsi que les longes sont nettement sous les niveaux de l’an passé (‐ 44 % et ‐ 21%).
En Chine, le prix du porc se situe à 12,97 CNY au 22 septembre pour un équivalent de 1,73 euro. Ce prix est le plus bas de ces 4 dernières années puisque la référence 2021 passe maintenant sous le niveau de 2018 ! D’autre part, les élevages porcins chinois doivent faire face à des coûts de production très élevés ce qui ne sera pas sans conséquence sur l’approvisionnement futur de la Chine en viande de porc.
MPB : ‐ 0,015 cent dans la semaine
Au Marché du Porc Breton, la baisse hebdomadaire a été de 1,5 cent avec une baisse plus modérée à l’issue de la séance du jeudi 30 septembre puisque le prix moyen a reculé de 0,4 cent ce dernier marché de septembre. Pour autant, le nombre de porcs sans enchères a été élevé (17,4% des porcs présentés) dont une grande partie a pu être affectée aux abattoirs. Cela démontre quand même une demande sans ressort dans un contexte européen aux prises avec d’énormes volumes de viande à écouler. Ce moindre repli de la cotation française place maintenant le prix français en tête des cotations européennes puisque le prix espagnol a reculé plus fermement de 3,3 cents du kilo vif. Après la sensible baisse des abattages précédents, l’activité de la semaine passée a fait un bond de 10 519 porcs supplémentaires pour total de 373 912 porcs abattus, les poids restent toutefois en hausse de 207 g à 95,05 kilos