Au nord de l’Europe, les cours du porc sont restés majoritairement stables car après les récentes hausses, de nouvelles répercussions sur les prix des pièces semblent difficiles. En Allemagne, les abattages ont augmenté en semaine 7 sous l’effet de spéculations de la part d’éleveurs, la rétention des porcs a contribué également à une légère remontée des poids. Cependant, beaucoup s’accorde à dire que la demande s’améliore, bien que les tarifs restent bas en raison d’une forte concurrence sur les marchés à l’export, notamment de la part des espagnols et des américains.
En Belgique, l’offre se réduit sensiblement, beaucoup de porcs prennent encore le chemin de l’Allemagne. Les abattoirs travaillent au maximum de leur capacité, les poids chutent de 600 g, tout en restant supérieurs aux mêmes références 2018. Le commerce extérieur se heurte à des viandes très compétitives tandis que sur le marché intérieur, les prix de certaines pièces (jambon, épaules) sont revalorisés. Les rapports autrichiens signalent une offre à présent assainie et certaines entreprises recherchent avidement des porcs à abattre. Cependant, la fin de mois conduit à plus de prudence et dans ce contexte, le cours a été également reconduit.
Vion Pays-Bas relève son prix de 4 cents après plusieurs semaines de stabilité, tandis que le prix danois reste inchangé.
En poursuivant ses hausses successives, la référence espagnole prend, à présent, la tête des principales cotations européennes, dépassant de peu le cours allemand. La situation peut paraître paradoxale, puisque au dernier recensement du cheptel européen de décembre 2018, de tous les grands bassins de production de l’UE, l’Espagne est pratiquement le seul pays (avec la France), dont le cheptel est en croissance alors que les pays tels que l’Allemagne, les Pays-Bas, le Danemark, la Pologne voient leur cheptel total et cheptel reproducteur baisser. Pourtant, alors que la croissance de la production se poursuit, seule la référence espagnole progresse de 10 cents en équivalent du kilo carcasse et ceci depuis 1 mois. Il faut cependant signaler que l’augmentation de la production sera moins importante qu’attendue en raison d’une plus grande mortalité des porcelets à la suite d’une utilisation réduite de certains antibiotiques. Ceci intervient dans un contexte d’augmentation des capacités d’abattage qui met évidemment la pression sur l’approvisionnement en porcs charcutiers. La demande de cette fin février semble s’améliorer avec notamment des achats chinois en hausse sur certains produits comme le jambon et des sous-produits. Sur le marché intérieur, quelques améliorations sont également perceptibles. En Italie, la baisse du cours est une nouvelle fois d’actualité malgré un relatif équilibre offre / demande, mais les abattoirs mettent la pression sur le prix en profitant de la hausse des poids.
MPB : cours moyen à 1,177 euro
Pas d’amélioration pour la référence française qui reste relativement stable à la suite des 2 séances hebdomadaires. Les offres sont encore très importantes et suffisent aux besoins de la plupart des outils même si une petite tension à l’appro est perceptible pour certains abattoirs. La séance de jeudi aura été caractérisée par un resserrement progressif de la fourchette de prix et un positionnement à l’achat des acheteurs bien plus homogène que celui des dernières semaines. L’activité Uniporc Ouest se maintient à 383 576 porcs abattus et ceci depuis 6 semaines. Malgré cela, les poids restent au-dessus des 96 kilos (96,5 kg) et la baisse des poids se fait très lentement (- 60g), en raison aussi d’un bon état sanitaire en ce début d’année. Pour comparaison, les poids se situaient à 95,72 kg la même semaine 2018, soit 770 g endessous. Au nombre d’animaux supplémentaires, il faut donc ajouter du volume de viande sur un marché déjà très approvisionné. Cependant, le marché de l’offre semble donner quelques signes de détente et devrait se diriger vers une meilleure fluidité.