Les cinq dernières séances de notre marché de référence ont accumulé une hausse totale de 18,20 centimes par kilo de poids vif équivalent à environ 24 centimes en carcasse. En France, l'évolution a été encore plus spectaculaire : plus de 28 centimes de hausse sur la même période.
L'année a démarré décidément confortablement pour le secteur et tout semble indiquer que cela continuera ainsi. À notre avis, plusieurs facteurs coïncidant en même temps sous-tendent le marché :
- Le cheptel espagnol se réduit. Un rapport de conjoncture européenne de Rabobank (Décembre 2011) estime que la production porcine espagnole sera inférieure de 7,30% cette année par rapport à l’an passé (pour l'Italie et la Pologne on prévoit des baisses respectivement de 7,60% et 12,60%.). Les carcasses perdent du poids et les abattages diminuent.
- Par rapport au paragraphe précédent: l’application imminente (Janvier 2013) de la Loi sur le bien-être animal exige l’abattage de truies
- Des abattoirs importants ont investi dans l’extension de leurs installations et l’augmentation de leur production (sur un engagement clair vers l'exportation) garantissant ainsi que la demande sera soutenue.
- En France, notre marché historique le plus important, il y a une situation exceptionnelle: le cours bat des records et l'offre est trop juste, même pour la demande intérieure apathique. Ce sont des moments difficiles pour les abattoirs et l'industrie de la charcuterie : la grande distribution est fermée, n'accepte pas les augmentations et il y a un conflit à résoudre.
Nous croyons que la hausse du cours du porc est maintenant faite, que l'impulsion se modérera (les cours de l’Allemagne, du Danemark, de la Hollande et de la Belgique devraient s’approcher du nôtre sous peine de collapsus) et ce ne sera pas avant la fin du printemps que nous saurons si l'année sera bonne ou exceptionnelle.
En Russie, la peste porcine africaine progresse lentement mais obstinément, on signale également des problèmes sanitaires en Chine, ... de nouveau les facteurs sanitaires éloignés des nôtres (rappelez-vous l'épisode de la maladie de la vache folle) peuvent jouer un rôle important sur notre marché, la mondialisation omniprésente à nouveau ...
Le sage n’est pas celui qui sait où est le trésor, mais celui qui travaille et le sort de sa cachette.
Guillem Burset