Nous terminons une année plus qu'aceptable pour tous. Il y a un an (prix espagnol = 0,95 €/ kg vif), il semblait impossible de sortir la tête de l'eau, et néanmoins, 2016 se termine sur un prix moyen supérieur à 1,13. Des bénéfices non attendus pour le secteur de la production.
L'année qui s'achève marquera une étape historique dans notre filière, représentant la première lors de laquelle ont été exportés plus de 50% de la viande de porc produite en Espagne. Sauf catastrophe, c'est un point de non retour.
Le mois de décembre a été prodigue en sursauts au niveau européen. Le lundi 12 a eu lieu l'arrestation du président du groupe d'abattoirs poloais PINI (avec des abattoirs en Italie aussi) et le mercredi 14 a été connue l'insolvabilité du groupe charcutier de Madame Piffaut, leader en France. Ces deux groupes sont leaders dans leurs pays. Le futur se dessine de façon incertaine dans les deux cas.
Les cours des Etats-Unis réagissent rapidement à la hause, le Canada en suivra le sillage sans tarder. Sur le graphique suivant, on peut observer l'évolution différente des prix en Amérique du Nord, représentée par le prix aux USA, et l'Europe, que nous représentons à travers le prix allemand car exprimé à la carcasse et permettant ainsi une meilleure comparaison.
Le graphique obtenu se passe de commentaires. Jusqu'à fin juin, les deux prix (USA contre Allemagne) ont évolué de façon relativement similaire, et de juin jusqu'à la seconde moitié de novembre a eu lieu une divergence spectaculaire. Cette chute américaine portera, indubitablement, des conséquences.
Au cours de la semaine 50 s'est produit l'une de ces rares “fenêtres d'opportunité”. L'Allemagne avait augmenté son cours de +2, +2, +3 et +3 et son prix était suffisamment élevé pour justifier des livraisons de porcs vivants espagnols là-bas. Il est impossible de savoir à présent combien de porcs en vif espagnols ont été exportés vers cette destination (20.000, 40.000 ?). Ce qui est sûr, c'est que beaucoup ont été exportés et que cela a contribué à la chute allemande (- 6 centimes le 14, - 8 centimes le 21). L'Espagne est devenue clairement le leader européen et doit assumer ce rôle sans complexes. Gérer le prix espagnol en janvier sera très complexe.
En 2016, les abattages espagnols auront été de 16% supérieurs à ceux de 2014. La production a crû et cette croissance n'a pas - encore - été pénalisée.
Nous sommes dans la période de Noël et c'est un moment de paix et de bons vœux. Nous espérons et nous désirons que 2017 soit au moins égal à l'année qui s'achève.
Comme l'a dit Charles Dickens : "Joyeux, joyeux Noël, celui qui nous fait nous souvenir des illusions de notre enfance, qui rappelle à l'ancien les joies de sa jeunesse, et qui transporte le voyageur à sa cheminée et à son doux foyer !"
Nous vous souhaitons à tous une excellente année 2.017
Guillem Burset