En Allemagne, où le 15 août ne sera chômé qu’en Bavière et en Sarre, l’importante baisse de 10 cents de la semaine précédente, n’a pas été renouvelée mais n’a pas, non plus, permis une réelle relance du commerce. Il est vrai que les congés et la mauvaise météo qui jusque-là sévissait, n’ont pas favorisé la consommation. De meilleures perspectives apparaissent avec la fin des vacances dans certains länder et des températures en hausse.
Dans les pays proches du marché allemand, la tendance est la même avec essentiellement des cours inchangés. En Belgique, il est fait état d’un commerce toujours atone malgré une activité qui jusqu’à présent se situe bien en-dessous des niveaux de l’an passé avec 15% d’abattage en moins. Comme constaté ailleurs, l’offre augmente progressivement et les poids sont beaucoup plus lourds que ceux de 2022.
En Espagne, la baisse récente de 1,8 centime du kilo vif n’a satisfait aucun des acteurs du marché, les abattoirs l’estimant insuffisante face aux replis plus significatifs de nombreuses places européennes qui rendent encore moins compétitives les viandes espagnoles sur certains marchés. D’un autre côté, les éleveurs ont trouvé injuste cette baisse du cours alors que l’offre reste largement inférieure aux besoins des abattoirs et que les poids ont perdu plus de 6 kilos en 3 mois, même s’ils restent bien supérieurs aux poids de l’an dernier. Toutefois, la tendance s’est répétée la semaine dernière avec un nouveau recul de 2,2 cents du kilo vif. A noter aussi un nombre plus élevé de porcs mis en marché depuis quelques semaines ; la baisse du prix pourrait amplifier ce phénomène.
L’Italie reste un des rares pays européens dont le cours reste en hausse. Les offres y sont faibles et demeurent inférieures aux besoins des abattoirs, aussi modestes soient-ils. Il est vrai que ce mois d’août est synonyme en Italie de forte affluence touristique qui stimule les ventes de produits de saison notamment. Les abattoirs maintiennent toutefois la pression pour inverser la tendance du prix afin de retrouver un peu de rentabilité.
Aux Etats-Unis, selon une tendance saisonnière, le prix du porc repart à la baisse. La production augmente progressivement et les poids sont à présent plus lourds que ceux de l’an dernier. Le pic de consommation des produits de saison est passé, en particulier pour la poitrine de porc dont la bonne demande avait soutenu le prix du porc. D’autre part, le National Hog Farmer rapporte que depuis le 1 er juin, les abattages de truies sont supérieurs de 10% à ceux de l’an dernier. « En effet, l'industrie réagit à des mois de pertes en abattant le troupeau reproducteur. Plus tôt dans l'été, des rumeurs ont circulé concernant une grande liquidation en cours à Smithfield, le plus grand producteur de porc du pays. Seaboard vient d'annoncer une perte de 104 millions de dollars dans sa division porc au cours de son deuxième trimestre fiscal. Le marché à terme du porc n'est pas optimiste, du moins pas pour le reste de cette année. Fondamentalement, les contrats à terme envoient le message que les pertes à l'échelle de l'industrie reprendront cet automne et resteront en place pendant tout le quatrième trimestre. Un point positif est qu'il semble que la ceinture de maïs produira une récolte de maïs réussie cette année, qui approche un record. Des prix du maïs bas à fortement bas sont désespérément nécessaires pour aider à ramener le coût de production à l'équilibre. »
En Chine, le prix du porc s’est stabilisé ces derniers jours autour de 17,50 CNY (2,20 euros). Selon une source chinoise, le manque de consommation rend prudents les abattoirs qui réduisent leurs achats. Les prix sont majoritairement ajustés de manière faible et stable. «Il faut attendre la fin du mois avec des températures plus fraiches et l'arrivée du Double Festival, la bonne consommation se réalisera progressivement, le soutien des prix du porc deviendra plus fort et le prix augmentera encore ».
MPB : Baisse maximum de 6 centimes dans la semaine à 2,228 euros
De même au Marché du Porc Breton, le prix du porc n’a pas résisté face à la mauvaise conjoncture actuelle. Le ralentissement d’activité et les moindres besoins des abattoirs liés au férié du 15 août ont laissé peu de marge de manœuvre aux groupements de producteurs pour contrer cette baisse maximum du cours qui s’établit à 2,228 euros. Les abattages de la semaine dernière sur la zone Uniporc se sont élevés à 355 671, en hausse de 4 300 porcs pour compenser une petite partie de la perte d’activité de ce mardi 15 août. Les poids sont stables à 95,12 kilos, supérieurs de 1,8 kilo aux poids de la même semaine 2022.