Cette semaine passée, à 4 jours d’activité pour de nombreux pays européens, a été peu propice à un changement de situation sur les marchés du porc car, malgré un niveau d’offres relativement faible, il correspond dans l’ensemble aux besoins limités des abattoirs. Le constat reste le même depuis des semaines, à savoir un marché de la viande suffisamment pourvu après l’important repli des achats chinois, puisque, sur le 1er trimestre 2022, ils ont déjà chuté de 600 000 tonnes et ont été insuffisamment compensés par d’autres nouveaux débouchés. De gros volumes de viande se retrouvent ainsi sur le marché européen qui peine à absorber ces quantités supplémentaires d’autant plus que la consommation est en berne en raison d’une inflation galopante, en particulier depuis le début de la guerre en Ukraine.
En Allemagne, malgré les 2 récents fériés (Ascension et Pentecôte) et la réduction d’activité qui s’en est suivie, les reports d’abattage ne sont pas très élevés et seront vite absorbés tant la production a fortement baissé. Malheureusement, le manque de dynamisme sur le marché de la viande ne permet pas encore de hausses sur le prix du porc même si quelques impulsions ont été ressenties au moment du week-end de la Pentecôte avec ensuite la nécessité d’un réapprovisionnement des stocks. Cette nouvelle semaine verra un nouveau férié dans certaines parties du pays ce qui pourrait compromettre une éventuelle reprise du cours.
En Belgique, après 2 hausses consécutives pour un total de 4 cents du kilo vif, le cours est resté stable la semaine passée. Ces récentes hausses ont été enregistrées alors que le niveau des offres est très bas, que les poids chutent lourdement et que le commerce des porcs vifs vers l’Europe de l’Est est particulièrement bon. A l’inverse, les ventes de porcs vers l’Allemagne, débouché important pour la Belgique, sont insuffisantes de même que le commerce sur le marché intérieur.
En Espagne, la situation ne diffère pas des semaines précédentes : les offres sont de plus en plus faibles, les fortes chaleurs impactant la croissance des porcs, et les poids ont chuté de près de 2 kilos en 3 semaines, ils sont à présent sous les niveaux des mêmes semaines 2021 et 2020 ! Le problème demeure toujours et encore une faible demande sur le marché de la viande largement pourvu depuis le volumineux retrait des achats chinois : sur les 2 premiers mois de l’année 2022, selon les données disponibles jusqu’à présent, l’Espagne a exporté 200 000 tonnes en moins vers la Chine. Si les ventes ont progressé vers d’autres pays de l’Est asiatique (Corée du sud, Philippines, Japon, Taïwan), les exportateurs espagnols se sont retournés vers le marché européen et notamment ses partenaires historiques : France, Italie et Portugal.
En Italie, la situation de marché est positive avec une nouvelle hausse de 3,7 cents du kilo vif. La saison touristique est lancée avec l’arrivée des grandes chaleurs qui active la demande de produits à griller. Les poids demeurent élevés mais ils devraient rapidement baisser sous l’effet des températures élevées.
Aux Etats-Unis, on observe une remontée du prix du porc. Au cours de la semaine 22, les abattages ont été seulement de 2,04 M de têtes en raison de la présence d’un férié à l’occasion du Memorial Day. Cette activité reste cependant légèrement supérieure à celle de la même semaine 2021 ce qui confirme la reprise de l’activité depuis le début du mois de mai. A noter que les vietnamiens, en collaboration avec les américains ont mis au point un vaccin contre la FPA. Son immunité serait de 6 mois. Selon le «service de recherche agricole» du département américain de l'agriculture, après l'achèvement d'examens scientifiques indépendants, le vaccin NAVET-ASFVAC est sûr et efficace.
Le prix du porc en Chine semble stagner depuis une quinzaine de jours pour se situer à 16,02 CNY le 8 juin (2,25 euro).
MPB : 1,698 euro (cours égal)
A l’issue de cette semaine de la Pentecôte, le cours reste inchangé à 1,698 euro pour la sixième semaine consécutive. Les 2 fériés successifs de l’Ascension et de la Pentecôte ont permis aux abattoirs de disposer de suffisamment de porcs dans ce contexte de demande très morose et de consommation ralentie par une inflation croissante. Toutefois, malgré le ralentissement de l’activité dû aux fériés, la hausse des poids reste contenue ce qui traduit un niveau d’offres plutôt bas. Les retards d’enlèvement devraient être rapidement résorbés. L’activité sur la zone Uniporc Ouest de la semaine de la Pentecôte s’est élevée à 314 582 porcs et les poids se sont établis à 95,25 kilos, en hausse de 218 grammes, ce qui les place 530 grammes sous les poids moyens de la même semaine 2021 (mais également sous les niveaux des années précédentes