Si le mois de juillet a vu s’effondrer les prix du porc de près de 20 centimes dans le nord de l’Europe, le mois d’août débute sous le signe de la stabilité.
En Allemagne, la cotation de référence a enchaîné trois semaines de forte baisse pour se stabiliser à compter de la 3ème semaine de juillet. La demande, toujours basse, s’est équilibrée avec une offre restreinte. Le marché de la viande a été atone. En Espagne, la cotation a reculé durant la seconde quinzaine de juillet. Bien que la baisse ait été moindre qu’en Allemagne, la situation est cependant inhabituelle. L’offre n’a pas couvert les besoins des abattoirs, mais le niveau de prix atteint par rapport aux concurrents de l’Espagne a pénalisé ses exportateurs. Ces derniers ont fait pression sur les prix pour pouvoir renouveler leurs contrats vers l’Asie. Aux Pays-Bas, les abattages toujours en nette progression, ont pesé sur les prix, accentuant la baisse induite par celle du marché allemand.
La cotation danoise a également reculé, pour ne pas perdre en compétitivité par rapport au rival allemand, en forte difficulté à l’export.
En France, le prix du porc a diminué fin juillet, lorsque le prix perçu allemand (estimation ifip) est passé sous la valeur française. La bonne consommation de produits saisonniers de porc (viandes marinées, saucisses, charcuterie) a permis de résister à la baisse allemande. Cela s’est traduit par une hausse de 2% en moyenne mensuelle.
Début août, le prix perçu espagnol domine le marché européen, proche de 1,80€/kg. Suivent ensuite les prix français et allemands, autour de 1,60 €/kg.
... et records aux Etats-Unis
Aux Etats-Unis, les effets de la DEP ont été pleinement perceptibles sur les abattoirs. Malgré un poids carcasse en hausse de 5 kg, les abattoirs ont manqué de porcs. Une bonne valorisation de la carcasse, tirée par un fort déficit en jambon, leur permet de soutenir les cours. Le prix de référence américain a atteint à la mi juillet un niveau record, et se situe début août plus de 40 centimes au-delà de sa valeur de 2013. Les prix au détail sont également en hausse, profitant d’un net regain aux Etats-Unis de la demande de viande.
Le prix du porc américain ne semble pourtant pas pénaliser autre mesure les exportations, qui ont progressé vers la Chine, le Japon et le Mexique tout particulièrement.
Le récent embargo russe sur les produits agroalimentaires, non seulement en provenance de l’UE mais aussi des Etats-Unis, du Canada, de l’Australie et de la Norvège, vient perturber à nouveau les perspectives du marché mondial du porc (sans mentionner les autres marchés).
L’absence du marché russe pèse déjà sur les prix des porcs en Europe, malgré la bonne tenue des marchés coréens, japonais et américains. L’embargo se fait tout particulièrement sentir en Allemagne.
Dans les semaines à venir, les prix devraient se maintenir en Europe. Ils pourraient même légèrement progresser à compter de la mi-aout, afin de préparer septembre avec le retour des vacanciers, la reprise des usines de transformation, les promotions saisonnières…
Pôle Économie de l'IFIP