L’exercice 2019 se termine en battant tous les records présents et futurs. Jamais auparavant les porcs n'avaient atteint le prix actuel en décembre. Jamais auparavant autant de porcs n'avaient été abattus en Espagne. Jamais auparavant il n'y avait eu en Espagne autant d'abattoirs qu'aujourd'hui avec une activité dépassant 20.000 têtes abattues par semaine. Jamais auparavant un abattoir nouvellement créé n'avait démarré son activité dont l'objectif est d'abattre 32.000 porcs... par jour ! Jamais auparavant n'avaient été exportées les tonnes exportées en 2019.
Exceptionnel de quelque côté que l’on regarde, cet exercice restera surtout dans les mémoires pour sa générosité. Jamais auparavant les porcs d'engraissement n'avaient rapporté les bénéfices de cette année. Nous devrions conserver les balances, les encadrer (cadres en argent minimalistes ?) et les montrer demain à nos petits-enfants, comme preuve du fait que même ce qui est le plus imprévisible peut se produire. Il n'est pas nécessaire de se pincer, on sait que c'est la somptueuse réalité.
L'année se termine avec un abattage total de 2% supérieur à celui de l'an dernier. Cette croissance (ajoutée à celles des années précédentes : 1%, 8%, 6% et 8% en retrospective) a été combinée à une explosion de la demande mondiale en raison du manque de contrôle de la PPA en République populaire de Chine. Le cocktail qui en résulte est très juteux : plus de kg que jamais et à des prix jamais vus.Le marché chinois a déjà fléchi le 7 novembre : il est passé de 38,71 yuans par kilogramme en direct à 33,38 actuellement; une baisse de 14% qui est significative. Quoi qu'il en soit, le prix actuel y est encore plus du double du maximum de 2018 (15,37 yuans en janvier 2018). En ce moment, la Chine est plongée dans les préparatifs du Nouvel An Chinois et ne porte pas beaucoup d’intérêt aux achats. Reste à savoir si les milliers de conteneurs de viande porcine européenne en transit maritime seront finalement facturés au prix convenu... Pour le moment, les réticences chinoises sont nombreuses. Ce sujet est à présent dans toutes les bouches en Europe.
Le week-end dernier, les États-Unis et la Chine ont rendu public leur accord commercial qui élimine ou assouplit au maximum les droits de douane sur le porc. Les États-Unis sont le deuxième plus grand producteur au monde (après la Chine elle-même) et le prix y est très bon marché : en fait, le porc y vaut la moitié de ce qu'il vaut en Espagne ou en Allemagne. Oui, en ce moment, il vaut la moitié ! Le facteur américain devrait quelque peu détendre l'énorme demande chinoise, bien que sans aucune chance de la satisfaire dans son intégralité.
En ce moment, a lieu une transition des prix en Chine, «d’extrêmement chers» à simplement «très chers». C'était prévisible. En tout état de cause, la forte demande chinoise persistera et il ne s'agit pas - du tout - de prévoir une chute ou une baisse très substantielle. Nous allons baisser de niveau, oui. Mais nous resterons sur la ligne de bons bénéfices pour la production.
Cette semaine, 3trois3 a publié le classement du Top 10 (les 10 articles les plus lus au cours de l'année). Je dois remercier très vivement les lecteurs car deux des 10 textes les plus lus portent la signature de celui qui écrit. Sincèrement, MERCI !
Nous sommes à Noël, un temps de paix, d'harmonie et de recueillement à la maison. Profitons de la douceur du moment, car nous aurons assez de temps à l'avenir pour surmonter les peines et les difficultés. Joyeux Noël et bonne année à tous !
Guillem Burset