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Les hautes températures observées ces derniers jours sur l’ensemble de l’Europe ne sont pas, selon les experts, responsable de cette décrue. Elle est l’effet d’une activité supérieure à une offre déjà réduite par l’effet saisonnier, par la rareté de l’offre en porcelets des derniers mois, par des problèmes de productivité liés à la canicule de l’été dernier. L’autre caractéristique partagée par de nombreuses places est le marché de la viande qui peine à répercuter les hausses. Beaucoup s’interrogent sur cette impossibilité à dépasser un certain seuil alors que des prix plus élevés ont déjà été obtenus les années antérieures.
En Allemagne, le prix a été reconduit pour la troisième semaine consécutive dans un contexte de marché équilibré. L’offre est faible et la demande qualifiée de léthargique, accentuée par des conditions climatiques moins favorables à la consommation de viande. De plus, les congés scolaires ont à présent démarré dans certaines régions d’Allemagne et le commerce porcin s’apprête à une demande plus calme durant une partie de l’été avec une tranche de la population qui se déplace vers d’autres zones de consommation. Sur le plan de l’export, les ventes de poitrines de porc vers la Corée du Sud sont sous pression avec la forte concurrence des américains du nord. Même son de cloche en Belgique qui reconduit également sa cotation (avec encore quelques prix maisons) : l’offre faible se heurte à l’incapacité du marché de la viande à valoriser les pièces. Les longes ont été négociées à la baisse et le prix des poitrines de porc sont, ici aussi, sous pression. La nécessité de faire tourner les outils d’abattage conduit à réduire significativement les poids moyens. En Europe, seuls les Pays‐Bas se démarquent avec une légère hausse de 2 cents, reflet d’une bonne demande.
Les pays du Sud de l’Europe se préparent à accueillir de nombreux vacanciers, la demande de produits à griller est motivée par cet afflux de population et oriente les cours à la hausse. Selon les opérateurs italiens, les prix du porc vont atteindre dans ce pays des niveaux historiques. Les prix haussent ici de 3 cents à nouveau. Les fortes températures ne freinent pas la consommation, semble‐t‐il, mais devraient poser des problèmes de poids carcasse dans quelques semaines.
En Espagne, la baisse des poids totalise près de 1,5 kilo sur 2 semaines. Si dans le sud du pays, les températures très élevées ont eu un impact sur la croissance des porcs, ce n’est pas encore le cas dans les régions septentrionales du pays. Selon Mercolleida, le niveau des poids, qui jusqu’à‐là restait au‐dessus du niveau de 2016, passe à présent sous les références de 2016 et de 2015. Cette baisse des poids a été, comme la semaine précédente, à l’origine de la hausse du prix du porc de 1,3 cent du kilo vif et place la référence espagnole en tête des principales cotations européennes, faisant perdre aux viandes espagnoles un peu de leur compétitivité. A noter que le marché asiatique et chinois en particulier est demandeur de porcs plus lourds et de viande plus grasse ce qui pénalise actuellement le marché espagnol.
