2022 : forte pression sur les marchés du porc
Un recul important de l’offre porcine européenne est attendu. Les exportations devraient donc baisser, surtout durant le 1er semestre compte tenu d’une demande chinoise moins forte. En 2022, les prix des porcs à la production devraient continuer à baisser. Ces perspectives restent incertaines car soumises à des perturbations comme les tensions internationales et à la propagation de la PPA …
Remontée des cours du porc
Depuis fin février, le prix du porc en France a beaucoup augmenté en mars, reprise des cours impulsée par les marchés allemands et néerlandais. Le prix du porc au MPB (Cadran) a clôturé le mois de mars à 1,664 €/kg, soit une cotation de +33 cts entre début et fin mars. Début avril, cette hausse s’est ralentie : prix de base de jeudi 7 avril à 1,685 €. En lien avec cette hausse, la demande des abatteurs se raffermit à l’approche des vacances de Pâques et une baisse de l’offre. Les abattages dans la zone Uniporc Ouest ont diminué de -1,3% en mars par rapport à 2021, et les poids de carcasse sont en légère baisse.
Tour d’Europe du marché du porc
En mars, le marché allemand a enregistré la plus forte hausse des prix du porc à la production (+52 cts en 1 mois). La cotation arrive en tête des prix européens avec 1,79 €/kg en moyenne mensuelle (+22% par rapport à mars 2021). Idem aux Pays-Bas avec une hausse des prix de 43 cts en un mois. La cotation néerlandaise s’élève à 1,64 en moyenne mensuelle (+6,5% en 22/21) au même niveau qu’en Espagne où la hausse est plus modérée (+28 cts en 1 mois). Au Danemark, la hausse est aussi un peu moins forte mais reste significative (+13 cts en 1 mois) et le marché affiche un prix moyen de 1,42 €/kg en mars. Le recul de l’offre explique en partie la remontée des prix du porc.
En Allemagne, les abattages ont baissé de -11% comparé à mars 2021, alors que la demande des abatteurs, transformateurs et des restaurateurs est croissante.
Matières premières pour l’aliment des porcs … encore des hausses
La campagne 2022/23 sera marquée par des prix élevés des matières premières, et de la volatilité. Face à la flambée des prix des matières premières, le marché réagit vite et intensément.
En mars, la guerre en Ukraine a impacté les cours des matières premières. Sur le marché des céréales, les prix sont toujours élevés et volatils, en mars sur le marché du blé. La guerre en Ukraine est la première préoccupation en lien avec la capacité à semer les cultures de printemps, à les récolter et l’exploitation possible des infrastructures et des flux logistiques. La situation touche aussi le marché du maïs et les futures disponibilités. En Amérique latine, les récoltes de maïs précoces sont décevantes du fait du déficit hydrique. Les conditions de marché des matières azotées ne s’améliorent pas ni pour le soja, le colza et le tournesol.