La pression exercée sur le marché de la viande depuis quelques semaines en Allemagne a fini par avoir raison du marché du porc vivant mercredi dernier, provoquant une baisse de 5 cents du prix de base. La faiblesse du marché de la viande s’explique par une demande intérieure plus que morose caractéristique en cette période de congés d’été. A cette faiblesse du marché intérieur s’ajoute un commerce à l’export bien plus calme comparé à l’an passé et très concurrencé notamment par les nord‐américains.
Cette baisse de 5 cents du marché allemand a entraîné derrière elle tous les marchés du Nord de l’Europe. C’est le cas au Danemark, dont le prix d’acompte a baissé de 4 cents. L’Autriche, où pourtant l’offre est très en‐dessous du niveau de l’an passé avec des poids en fort déclin, suit dans une moindre mesure le voisin allemand en affichant 2 cents de baisse. En Belgique, la tension entre les marchés du vivant et de la viande est signalée depuis plusieurs semaines (prix maison), cela s’est traduit finalement par une baisse de 5 cents également avec pourtant, ici aussi, une offre faible et des poids qui diminuent fortement.
Au sud de l’Europe, les pays bénéficiant de l’arrivée des vacanciers ont été préservés par cet affaissement des cours. C’est le cas en Espagne où la baisse allemande a été synonyme d’un arrêt de la progression du cours. L’offre de porcs reste toujours sous le niveau des besoins, en témoignent les poids moyens qui descendent à nouveau cette semaine, atteignant le niveau le plus bas depuis 5 ans. Comme dans le nord de l’Europe, les commandes de viande de porc se sont réduites, les marges des abattoirs s’érodent et certaines entreprises d’abattage espagnoles ont décidé d’adapter leur activité au niveau de l’offre ou de réduire leur activité à seulement 4 jours d’abattages. Sur le marché du grand export, le commerce se tasse avec notamment des volumes vers la Chine qui se sont réduits de moitié au mois d’avril. Sur le marché intérieur, l’afflux de touristes soutient le marché espagnol d’autant plus que les stocks de viandes congelées sont au plus bas ; qui souhaiterait, en effet, congeler à ces niveaux de prix ? Cette absence de stocks est favorable également au soutien des prix. Selon le marché espagnol, la barre franchie de 1,40 € du kilo vif conduit aujourd’hui sur un terrain où le marché de la viande peut difficilement évoluer plus. Le prix espagnol semble isolé dans les hauteurs, le cours allemand se situe à mi‐chemin entre le cours espagnol et le prix français.