Le constat reste cependant partout le même : les offres sont basses et la demande pâtit encore d’un manque d’impulsion attribué à une météo peu favorable à une forte consommation de produits à griller, à l’inflation et aux difficultés rencontrées par les entreprises du secteur de la viande à revaloriser la découpe de porc, sans oublier les ventes vers les pays tiers qui tournent au ralenti par manque de compétitivité notamment.
En Allemagne, si l’optimisme est de rigueur pour les prochaines semaines à jours fériés qui devraient s’accompagner d’un rebond de la demande de produits de saison (si la météo le permet), le commerce actuel reste toujours assez calme et aucun changement n’a été apporté au prix de référence. En Belgique, le marché intérieur est plutôt calme également et les prix sont restés stables sur le marché de la viande. Les poids évoluent peu et restent élevés par rapport à l’an passé. Par contre, sur le marché de l’export, une hausse des tarifs a accompagné une augmentation de la demande vers les pays de l’Est européen.
En Autriche, la fluidité est toujours d’actualité malgré le ralentissement de l’activité durant la période de Pâques. Cependant, le commerce est retombé dans une léthargie de manière assez inhabituelle après les fêtes. Dans ce contexte, le cours a été reconduit.
A l’inverse, le prix d’acompte danois affiche une nouvelle hausse de 4 cents d’euro dans la perspective d’une meilleure demande en UE et à l’export. D’autre part, Danish Crown poursuit la restructuration du groupe en fermant un site d’abattage à Saeby au Danemark (800 employés et une activité de 48 000 porcs hebdomadaires). La pandémie Covid-19 et la reconstruction de la production porcine chinoise ont profondément modifié le marché contraignant les viandes danoises à revenir sur le marché européen déjà bien approvisionné. La baisse de production au Danemark a conduit peu à peu à une surcapacité des abattages qui coute à présent très cher aux entreprises.
En Espagne, la situation est figée alors que les offres restent inférieures à la demande malgré les fériés de Pâques qui ont ramené sur le marché un peu plus de porcs. Les prochaines statistiques sur les abattages espagnols devraient montrer une baisse entre 5 et 10% par rapport à l’an passé. Le problème qui persiste est un fort manque de compétitivité des viandes espagnoles sur les marchés des pays tiers et notamment sur la Chine où le prix du porc est maintenant inférieur à celui de Mercolleida, ce qui compromet un développement des ventes vers cette destination contrairement aux autres concurrents comme les danois ou les pays du continent américain.
En Italie, le marché tend lentement vers l’équilibre entre une offre assez faible et une demande sans trop de ressort. La nouvelle semaine sera écourtée par le férié du 25 avril, suivi par celui du 1er mai. Comme ailleurs, les acteurs du marché espèrent un regain de demande des pièces à griller à ces occasions. Sur le marché des porcelets, la tendance positive a pris fin et les prix se stabilisent désormais.
Aux Etats-Unis, les prix sont toujours orientés à la baisse dans un contexte de demande morose. Sur le marché de la viande, le prix de la découpe de porc est bas et plus de la moitié de cette baisse est due à la diminution des prix des poitrines, mais d'autres produits primaires ont également subi une baisse à deux chiffres par rapport à l'année dernière. D'après les estimations, les stocks de porc reportés au deuxième trimestre étaient supérieurs de 5 % à ceux du même trimestre de l'année précédente. La hausse des coûts de stockage pèse sur l’évolution du prix du porc. Peu d’attente significative du côté des exportations avec une demande chinoise qui reste tiède (les contrats à terme sur le porc chinois perdent régulièrement du terrain).
En Chine, le cours du porc est également baissier et se situe autour de 14CNY (1,86 euro). Selon Reuters, la production du premier trimestre a enregistré une hausse de 1,9 % pour atteindre 15,9 M de tonnes soit près de 199 millions d’animaux abattus (+1,7%). Le cheptel porcin est annoncé en hausse de 2% par rapport à il y a un an pour 430,94 M de têtes (mais en baisse par rapport au trimestre précédent), le cheptel truies s’élèverait à 43,05 millions de têtes, en baisse de 0,9% par rapport au mois précédent. La hausse de la production s’expliquerait par l’attente des éleveurs d’une reprise de la demande à la fin de l’année 2022 avec des prix élevés. Mais, les restrictions dues au Covid 19 ont réduit la demande et précipité les mises en marché autour du Nouvel an fin janvier, faisant pression sur le prix du porc. Les pertes financières par porc sont importantes et la résurgence de la fièvre porcine africaine dans le nord du pays où se concentre une grosse partie de la production chinoise n’arrange en rien la situation de la filière. Selon Rabobank, le prix du porc pourrait ne pas remonter avant la fin du deuxième ou du troisième trimestre 2023, ce qui signifie aussi peu d’amélioration des importations chinoises dans cet intervalle.
MPB : baisse de 6,7 centimes dans la semaine à 2,302 euros
Au Marché du Porc Breton, la baisse du prix du porc s’est accentuée au fil des 3 dernières séances de vente pour un maximum de moins 5 centimes le jeudi 20 avril. Le cours s’établit ainsi à 2,302 euros. Le férié de Pâques a marqué un tournant dans l’évolution du prix du porc. Malgré la baisse des offres, le ralentissement d’activité de la semaine de Pâques a permis aux abattoirs de souffler dans la recherche de leur approvisionnement en porcs. Les 5 000 porcs laissés sans enchère le jeudi 20 avril (mais attribués aux abattoirs en fin de séance) témoignent d’un plus faible engouement des entreprises à couvrir leurs besoins. De plus, la perspective des 4 prochains fériés qui vont parcourir le mois de mai rend plus prudents les groupements qui veulent préserver la fluidité dans les enlèvements des porcs. Sur le marché de la viande, la demande est calme et la concurrence sévère. Les entreprises cherchent à retrouver de la compétitivité face notamment à des viandes étrangères qui, faute de trouver des débouchés vers les pays tiers, se retrouvent sur le marché français à des tarifs préférentiels. Les abattages de la semaine ont récupéré un peu de la perte d’activité du Lundi de Pâques avec 364 802 porcs abattus. Les poids ont perdu 236 grammes à 96,36 kilos mais restent supérieurs de 660 grammes aux poids de la même semaine 2022. L’activité depuis le début de l’année est en baisse de 5,6 %, soit une perte de 21 300 porcs par semaine.