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C’est la question que l’on peut se poser au vue des derniers événements qui secouent les marchés européens. La propagation de la Fièvre Porcine Africaine en Allemagne et en Italie désorganise les marchés tandis que la guerre commerciale entre l’Union Européenne et la Chine pourrait être lourde de conséquences pour toute la filière porcine de l’UE. La demande sur le marché intracommunautaire peine à s’animer et c’est le niveau bas des offres qui assure la stabilité ou les timides hausses des prix du porc.
En Allemagne, la référence est reconduite pour la 16 ième semaine consécutive dans un contexte d’offres peu élevées et de baisse des poids. La semaine écoulée n’a pas vu d’amélioration du commerce en raison d’une météo maussade qui n’invite pas à la consommation de produits à griller et la tenue de l’Euro 2024 ne déclenche pas pour le moment un surplus de commandes. De plus, les nouveaux cas de FPA pèsent sur les affaires sans qu’il y ait toutefois de restrictions supplémentaires de la part des pays importateurs. Ce qui peut être réellement une source d'inquiétude c'est la guerre commerciale Chine-UE avec des hausses des droits de douane. Même si l’Allemagne n’est pas directement concernée par les mesures chinoises puisqu’elle ne peut plus exporter vers la Chine, les conséquences rejailliraient sur l’ensemble des bassins de production avec un risque de volume de viande supplémentaire sur le marché européen.
En Espagne, la référence a progressé de 1,5 centime du kilo vif dans un même contexte d’offres disponibles inférieures à la demande. Les poids, supérieurs de 1 kilo à ceux de l’an passé, poursuivent leur repli saisonnier, aidés en cela par les températures qui augmentent notamment dans le sud du pays. L’Espagne, en tant que premier exportateur européen et dont la Chine est le principal débouché, suit attentivement l’évolution des échanges entre l’Europe et la Chine.
Le cours du porc aux Etats-Unis suit actuellement une courbe descendante. Les abattages des 4 dernières semaines se sont élevés à 9,330 millions de têtes en hausse de 3% (+ 270 000 porcs). Sur les 2 derniers mois, les élevages de type naisseur-engraisseurs ont réalisé des bénéfices, 11,92 dollars par tête en avril et 17,06 dollars en mai contre des pertes de 38,43 $ par tête enregistrée il y a un an. Cette étude présentée par l’Université de Iowa précise d’autre part que les revenus estimés pour le mois de mai ont atteint leur niveau mensuel le plus élevé depuis près de deux ans, lorsqu'ils s'élevaient à 25,35 dollars en août 2022. Selon le Daily Livestock Report, le coût total des aliments pour animaux a continué à baisser, s'établissant en mai à 94,70 $ par tête, soit une diminution de 26 % par rapport à l'année dernière. La dernière fois que le coût total des aliments a été aussi bas, c'était en février 2021, à 93,43 $ par tête. La Chine a ouvert une enquête antidumping sur la viande de porc importée de l'UE, apparemment en réponse aux droits pouvant atteindre 38,1 % sur les véhicules électriques (VE) fabriqués en Chine.
MPB : hausse de 3,2 centimes dans la semaine
Dans la continuité de la hausse du jeudi 13 juin, le cours a repris la semaine dernière 3,2 centimes et s’est établi à 2,053 euros le jeudi 20 juin 2024. Dans un contexte d’offre saisonnière en baisse, les 3 dernières séances se sont déroulées, en partie, en mode de vente obligatoire. C’est-à-dire que face à la résistance des vendeurs qui ont réalisé des invendus, les acheteurs ont enchéri au niveau de la vente obligatoire (impossible pour les vendeurs de refuser la vente) pour s’assurer d’une partie de leur approvisionnement. Jeudi dernier, la vente obligatoire n’est intervenue qu’aux deux tiers de la séance, ce qui a limité la hausse à 2,3 centimes. La baisse de l’offre se traduit par des poids en baisse de 223 grammes la semaine passée à 95,96 kilos pour des abattages qui n’ont atteint que 348 373 porcs sur la zone Uniporc. Pour comparaison, l’année dernière à la même semaine, l’activité était du même niveau (347 253 porcs pour des poids à 95,25 kg) mais il faut rappeler que les températures du mois de juin 2023 étaient bien plus élevées que celles de cette année où la croissance des porcs reste bonne
