Cette période très chargée en fériés se caractérise par des cours globalement stables sur les marchés du porc en Europe car malgré le ralentissement d’activité, les reports d’abattages ne sont pas excessifs en raison d’une production européenne qui reste somme toute basse au vue des capacités d’abattage ; et puis, les fériés qui ont bénéficié d’une météo plutôt clémente ont stimulé les ventes et notamment celles des produits à griller. En revanche, sur le marché de la viande où les prix sont également assez stables, les acteurs de l’aval rapportent des difficultés à revaloriser les tarifs des pièces notamment pour les produits secondaires.
C’est ainsi qu’en Allemagne, le cours est reconduit depuis pratiquement 3 mois bien que les ventes aient été bien meilleures depuis le début de ce mois de mai, favorisées par des conditions météo printanières. Les fériés du 1 er mai et de l’Ascension n’ont pas généré énormément de reports et dans certaines régions, il est déjà signalé des pénuries d’offres. Si les perspectives semblent assez optimistes quant à une hausse prochaine du prix du porc, les acteurs de marché de la viande ne semblent pas encore prêts face à des marges insuffisantes en particulier concernant certaines pièces de découpe. D’autre part, 2 fériés sont à venir avec le Lundi de la Pentecôte, considéré toutefois comme l’un des week-ends les plus élevés en chiffre d’affaire et le 30 mai, le férié régional de la Fête Dieu.
Sur le marché belge, la tendance du prix du porc qui avait suivi celle de l’Allemagne depuis le début du mois de mars se démarque par une hausse de 2 cents du kilo vif pour cette nouvelle semaine. Si les poids y sont élevés, l'offre tend à diminuer légèrement chaque semaine. Sur le marché intérieur de la viande, les prix sont restés inchangés. Le long week-end du 8 mai a été très bon pour les ventes de produits de grillade. Sur le marché de l'export, le marché reste équilibré.
En Espagne, le cours est stable pour la 9 ème semaine consécutive malgré une demande soutenue de la part des abattoirs et une offre qui tend à diminuer chaque semaine et qui retrouve ainsi le niveau de l’année dernière après un début d’année dynamique en activité d’abattage. L’état sanitaire qui impacte le cheptel des porcelets depuis 2 ans fait craindre des difficultés d’approvisionnement pour les abattoirs dans les quelques mois qui viennent. Mais l’Espagne attend un mouvement haussier plus général des places de cotations et en particulier du Nord de l’Europe. Sur le marché de l’export, un regain de demande est signalé en provenance du Japon et de la Corée du Sud pour des poitrines de porc notamment.
En Italie, la situation est plus complexe en raison de l’état sanitaire qui désorganise le marché du jambon de Parme. En attendant de pouvoir restaurer leurs marges, les abattoirs réduisent leur activité sur 4 jours. Aucun redressement significatif n’est attendu dans les toutes prochaines semaines avec une consommation qui demeure insuffisante.
Aux Etats-Unis, le cours du porc semble plus stable ces deux dernières semaines. Depuis le début de l’année, l’offre disponible est assez équivalente à celle de l’année dernière. Selon Steve Meyer, la raison de cette stabilité actuelle du cours se trouve plutôt au niveau de la demande qui a tendance à ralentir actuellement notamment sur le marché intérieur (ralentissement de la croissance des salaires, inflation toujours plus élevée, taux d’intérêt plus élevés …), mais aussi au niveau des exportations où le mois de mars est resté stable sur un an après des augmentations de 6% et 14% en janvier et février.
En Chine, le prix du porc fluctue toujours régulièrement autour de 15 CNY. Selon les commentaires chinois, les abattages se sont récemment accélérés pour absorber une offre en hausse. Du côté de la demande, la consommation ne présente pas de signe d’amélioration. « Les entreprises d'abattage ont subi de lourdes pertes et la pression à la baisse des prix est devenue plus forte. Cependant, la demande de porc congelé augmentera plus tard pendant le Festival des bateaux-dragons (10 juin), la pression sur les stocks sera relâchée et les prix du porc devraient rebondir.
MPB : Le cours se stabilise à 2,003 euros
Après avoir régressé depuis la fin avril de 2,8 centimes, le cours du porc s’est finalement stabilisé à l’issue de la séance du jeudi 16 mai à 2,003 euros. Malgré la présence d’un nouveau férié, le Lundi de la Pentecôte, les besoins des abattoirs se sont faits un peu plus pressants pour cette nouvelle semaine, ce qui a permis de stopper la baisse. Selon les groupements de producteurs, les reports d’enlèvements ne sont pas trop élevés et la bonne activité de la semaine passée a commencé à absorber les excédents. A noter que depuis le début de l’année, l’activité d’abattage sur la zone d’Uniporc, sur des bases comparables, est légèrement inférieure de 0,5 % environ à celle de 2023, elle-même inférieure de 5% à celle de 2022. De plus, la sortie des fériés de mai débouchera sur 11 semaines complètes (jusqu’au jeudi 15 août) où les offres seront plus basses et la demande stimulée par les congés d’été et, espérons-le, les jeux olympiques. L’activité de la semaine passée s’est élevée à 369 081 porcs abattus, les poids augmentent encore cette semaine à 96,95 kg (+340 g).