En Allemagne, la référence officielle a été abaissée de 10 centimes sous la pression des abattoirs qui déplorent un commerce insuffisant et des marges déficitaires. L’organisation du championnat européen de football ne provoque pas les ventes espérées et le début des congés scolaires est traditionnellement synonyme de faible demande en raison de nombreux départs vers d’autres pays. Il pourrait également être ajouté, une météo peu propice à la consommation de produits de grillades, une inflation qui limite la consommation et la fièvre porcine africaine qui restreint les ventes pays tiers. La faiblesse saisonnière de l’offre ne peut compenser cette addition de facteurs défavorables. A noter aussi, la baisse du prix du porcelet qui, après 16 semaines de stabilité, a également connu une baisse de 5,5 euros. Ailleurs dans le nord de l’Europe, les tendances ont été variables malgré la forte baisse du prix allemand.
Au Danemark, Danis Crown a reconduit son prix, il est vrai très en-dessous des autres principales cotations européennes. Aux Pays-Bas, Vion a abaissé son prix de 2 cents ; en Autriche, la baisse est de 5 cents alors que le contexte est similaire à l’Allemagne avec des offres faibles mais des volumes de viande stockés en frigo faute de débouchés suffisants. En Belgique, la tendance est similaire à l’Allemagne avec 9 cents de baisse sur le prix au kilo vif. Ici aussi, la demande est calme tant sur le marché intérieur qu’à l’export où les prix sont particulièrement sous pression.
En Espagne, le prix à Mercolleida a repris 4 millièmes du kilo vif. Depuis 7 semaines, les poids ont perdu 2,93 kilos tout en se maintenant plus de 1,8 kilo au-dessus de la même référence 2023. L’Espagne, qui fait la course en tête depuis le mois de mars, peut difficilement poursuivre sa hausse sans un accompagnement européen plus large. D’autre part, le niveau de prix a fortement réduit la compétitivité des viandes espagnoles sur les marchés tiers et certaines pièces ont perdu en valeur. Face à la hausse continue du prix du porc, les marges des entreprises se réduisent progressivement.
En Italie, la situation évolue peu avec une demande saisonnière faible en raison notamment de températures peu estivales. La consommation de produits de grillades est faible. Les abattoirs ont choisi de travailler 4 jours par semaine ce qui leur permet de retrouver de la marge et le marché s'équilibre mais de façon précaire.
Aux Etats-Unis, le prix continue de baisser à contre-courant de sa tendance saisonnière. Au cours des 4 semaines de juin (semaines 23 à 26), 9 642 000 porcs ont été abattus, soit 265 000 porcs de plus que l’an passé (+ 2,8%). Le rapport du 1er juin sur les porcs publié par l'USDA a fait état d’un cheptel total de 74,486 millions de têtes, en hausse de 1,3 % par rapport à l'année dernière. Le cheptel reproducteur est en baisse de 3,2 % avec un peu plus de 6 millions de têtes. Les porcs destinés à la commercialisation s’élèvent à 68,479 millions de têtes, en hausse de 1,7%. Selon l’analyste américain, Dennis Smith, cette hausse du cheptel ne laisse pas beaucoup d'espoir quant à une hausse substantielle des prix du porc dans les mois à venir. La demande à l’export reste toutefois élevée, en provenance du Mexique principalement qui absorbe 40% des exportations et 10% de la production américaine de viande de porc. Selon l’expert : « la bonne nouvelle pour le secteur est que les prix du maïs devraient continuer à baisser. Les prix du maïs ont chuté de 10 % au cours du deuxième trimestre. »
MPB : hausse de 0,5 centime lundi 1 er juillet et de 5 centimes le jeudi 4 juillet
Alors que les dernières séances de vente avaient montré la résistance des abattoirs à contenir la hausse comme ce fut le cas le lundi 1er juillet où le cours n’a repris qu’un demi-centime, la séance de vente du jeudi 4 juillet a vu les enchères augmenter régulièrement pour atteindre la vente obligatoire à + 3 centimes, puis la hausse maximum à + 5 centimes. La faiblesse de l’offre fait assurément le prix au regard des abattages enregistrés sur la zone Uniporc la semaine dernière ; 337 913 porcs ont en effet été abattus, soit 1 314 porcs de moins que la semaine précédente et 3 000 porcs de moins que la même semaine 2023 qui, il est vrai, précédait la semaine du vendredi 14 juillet. Les poids moyens baissent modérément de 105 grammes à 95,71 kilos.