Pour l’essentiel, les cours ont peu évolué malgré des tensions ressenties sur le marché de la viande qui peine à répercuter la totalité des hausses intervenues récemment sur les marchés de l’offre. D’autre part, les volumes de viande sont toujours importants et la concurrence est forte entre les différents partenaires européens ce qui ne permet pas toujours des hausses de tarifs d’autant plus que les consommateurs doivent faire face à une envolée des prix dans de nombreux secteurs.
En Allemagne, certains abattoirs parmi les plus importants ont tenté de faire pression sur le prix du porc mais les producteurs ont jugé que les excédents du moment seraient vite absorbés et que le manque de porcs ne tarderait pas à se faire à nouveau sentir et soutiendrait le prix. Une meilleure demande du secteur de la viande est également attendue avec des conditions qui ne peuvent que s’améliorer pour favoriser la consommation. De même, le prix en Belgique est resté stable après avoir baissé de 4 cents du kilo vif la semaine précédente. Les ventes sont pourtant plus difficiles vers les pays de l’Europe centrale et de l’Est, plus réfractaires à de nouvelles hausses de tarifs.
Au Danemark, le prix d’acompte augmente de l’équivalent de 3 centimes d’euros et réduit l’écart important avec les principaux acteurs européens.
En Espagne où la bonne demande supérieure à l’offre soutient l’évolution du prix du porc depuis le début de l’année, les fériés de Pâques ont été l’occasion d’équilibrer le rapport offre / demande et de stabiliser le cours. Toutefois, les retards générés par la baisse d’activité vont rapidement disparaître même si la concurrence est vive sur le marché intracommunautaire. Par contre, sur les marchés de l’export, l’Espagne se maintient en très bonne position vers de nombreux débouchés comme la Corée du Sud, le Japon, les Philippines ...
En Italie où le cours est en hausse depuis plusieurs semaines, la situation s’est équilibrée avec les fériés de Pâques et le ralentissement d’activité. L’essoufflement des hausses a ramené plus de porcs sur le marché, mais la demande reste bonne notamment pour les pièces à griller tandis que le prix du jambon se stabilise.
Le marché du porcelet est chargé en offres dans le nord de l’Europe et en Espagne où les prix sont à la baisse. Face à l’envolée des coûts de production, de nombreux éleveurs craignent pour l’avenir et le manque de visibilité sur le marché des charcutiers invite à la prudence.
Le prix du porc aux Etats-Unis est entre légère reprise et stabilité pour ce début de semaine. La valeur de la découpe a beaucoup progressé en début d’année pour stagner à partir de la mi-février. En général, la tendance saisonnière est d'augmenter progressivement jusqu'à la saison des grillades. Une augmentation de la découpe de porc offrirait probablement au prix du porc le soutien nécessaire pour continuer à grimper. La semaine dernière, l'abattage a été évalué à 2,347 millions de têtes, soit environ 3,2 % de moins que la même semaine de l'année précédente. Depuis le début de l’année, le déficit s’élève à près de 2 M de porcs en comparaison avec 2021.
Le prix du porc en Chine remonte légèrement à 13,77 CNY le 20 avril (1,99 euro). La production chinoise au premier trimestre 2022 est en hausse de 14 % à 15,6 millions de tonnes. Les abattages sont également en hausse de 14% pour 195,7 millions de têtes sur le premier trimestre par rapport à la même période 2021. Cependant, un ralentissement de la production porcine chinoise est en cours. Ainsi, le cheptel porcin total à la fin du mois de mars était de 422,53 millions de têtes, soit une baisse de 5,9 % par rapport à la fin du mois de décembre 2021, lorsque le stock s'élevait à 449,22 millions de têtes. (Source : lf DK)
MPB : + 0,3 cent à 1,689 euro
Le cours du porc au MPB est également stable à l’issue de cette semaine qui a débuté par le férié du lundi de Pâques. Une petite hausse de 3 millièmes a été enregistrée entre les 2 séances hebdomadaires pour un prix qui s’établit à 1,689 euro le jeudi 21 avril. Les amplitudes de prix ont été assez faibles traduisant une homogénéité dans les positions à l’achat, quelques porcs ont été refusés à la vente par les groupements vendeurs pour enchères insuffisantes. L’activité de cette semaine à 4 jours s’est élevée à 312 432 porcs, les poids moyens reprennent logiquement 503 g à 95,70 kilos. Des retards d’enlèvement sont apparus à la suite du ralentissement d’activité mais ils ne devraient pas être longs à disparaître et le niveau des offres sera à nouveau bas pour une demande qui ne peut que s’améliorer.