Dans le nord de l’Europe, les marchés restent suspendus à la tendance allemande qui reconduit sa référence chaque semaine depuis 4 mois à présent. Dans le sud, des hausses timides sont enregistrées dans un contexte de déséquilibre offre / demande.
En Allemagne, l’Euro 2024 et le retour du beau temps donnent quelques impulsions à la demande, mais en même temps, la fin juin sonne le début des congés scolaires qui s’accompagnent d’une baisse des achats en raison de la fermeture des collectivités et des départs hors frontières. Dans ce contexte, les marchés s’équilibrent malgré la baisse de production saisonnière. Sur le marché de la viande, bien que certains produits de saison soient un peu plus demandés, la possibilité d’augmenter les tarifs reste mince. L’office allemand des statistiques a publié le résultat du cheptel porcin qui s’établit au début mai à 20 948 500 animaux, soit un chiffre stable en comparaison avec celui de mai 2023. Le groupe des porcelets est en augmentation 3,7 % pour 6 326 900 animaux, le cheptel reproducteur est en hausse de 0,9 % à 1 420 900 animaux. Au 3 mai, 15 700 exploitations porcines ont été recensées, soit 600 de moins qu'il y a un an (-3,4 %).
En Belgique, l'offre et la demande sont à l'équilibre. Sur le marché intérieur de la viande, les prix sont stables. Le beau temps est revenu, les ventes de produits de saison sont en hausse. A l'export, de petites impulsions sont enregistrées mais sans possibilité de hausse de tarifs. Les poids sont élevés mais baissent actuellement.
En Espagne, la même tendance se poursuit depuis quelques semaines avec des hausses de prix du porc relativement modérées dans l’attente d’un mouvement haussier allemand. Les poids baissent chaque semaine de même que les offres. La demande des abattoirs reste élevée et soutient le prix du porc. Le marché de la viande est stable ce qui réduit les marges des entreprises chaque semaine. L'export est au même niveau que l'année dernière.
En Italie, le marché s’équilibre entre des offres peu élevées et une demande plombée par une consommation décevante. Beaucoup d’abattoirs réduisent leur activité sur 4 jours dans l’attente d’un regain de demande que devrait apporter le début de la saison touristique.
Aux Etats-Unis, le cours du porc reste orienté à la baisse et suit une trajectoire à l’inverse des années antérieures où la baisse des offres et une meilleure demande de produits de saison étaient synonymes de hausse de prix. Il est vrai que la récente publication du cheptel porcin montre une augmentation totale de 2% par rapport à l’année dernière, ce qui, selon les analystes US, maintiendra la pression sur les prix du porc au cours du second semestre 2024. Pourtant, les abattages de truies sont supérieurs de 3% à l’an passé mais la bonne prolificité des truies, en constante croissance, compense largement les conséquences de cette baisse du nombre de truies.
En Chine, le prix du porc s’établit autour d’un équivalent de 2 euros. Bien que le prix des porcs soit en baisse depuis plusieurs jours, il reste à un niveau élevé en comparaison avec les prix du début d’année. Du côté des consommateurs, les achats liés aux festivités du début juin se sont progressivement affaiblis et les ventes sont à présent plus calmes. Les entreprises d'abattage sont plus réticentes à payer des porcs à prix élevé et il est probable qu'elles fassent à présent pression sur les prix.
MPB : hausse de 1,1 centime à 2,064 euros
La hausse du prix du porc s’est poursuivie cette dernière semaine de juin au Marché du Porc Français mais de manière plus mesurée avec 2 millièmes le lundi 24 juin et 9 millièmes le jeudi 27 juin à 2,064 euros. Malgré la baisse évidente de l’offre en élevage, la demande des abattoirs est plus contenue, certains abattoirs ayant décidé d’une réduction de leur activité la semaine passée. Cela s’est traduit par des abattages de 339 227 porcs, ce qui représente 9 150 porcs de moins que la semaine précédente et 8 600 porcs de moins que celle de la même semaine 2023. La baisse des poids tend à ralentir avec une baisse de 140 grammes à 95,82 kilos. Sur les 26 premières semaines de l’année, et sur des bases comparables, l’activité de la zone Uniporc est en baisse d’environ 0,77 %, ce qui représente environ 2 700 porcs de moins par semaine. A la fin juin, les poids moyens sont plus lourds de 890 grammes en comparaison avec ceux de la fin juin 2023. Il faut préciser que les températures de l’année dernière à la même période étaient bien plus élevées ce qui avait impacté la croissance des porcs.