Les offres de porcs poursuivent leur hausse saisonnière mais demeurent cependant sous les niveaux des années antérieures. Malgré cela, les ventes sont difficiles sur la plupart des marchés, frappés notamment par une inflation qui pénalise fortement la consommation.
En Allemagne, la stabilité du cours ces deux dernières semaines avait amené certains abattoirs à publier leur propre prix maison ou à réduire de manière significative leur activité. Cela a généré par endroit quelques reports, gonflant une offre déjà suffisante pour une demande sans ressort car face à un commerce très calme, les acteurs du marché agissent avec beaucoup de prudence.
Dans la foulée de la baisse allemande, le prix en Autriche a également décroché de 10 centimes bien que les offres disponibles soient particulièrement basses. De même, en Belgique, le cours du porc au kilo vif se replie de 8 cents, de 7 cents aux Pays-Bas. Le prix d’acompte danois, placé assez bas en comparaison avec les autres prix européens, est resté stable.
En Espagne, le prix au kilo vif recule de 1,6 centime tandis que les poids ont fortement augmenté une fois de plus (+ 940 grammes) pour un total de hausse de 5,2 kilos depuis leur plus bas niveau la semaine précédant le 15 août. Selon Mercolleida, les offres actuelles sont inférieures à la demande en raison notamment d’une rétention de sorties d’élevage, éleveurs et abattoirs s’accordant sur la nécessité d’obtenir des porcs lourds pour rentabiliser ainsi leurs coûts de production. Malgré ce rapport en faveur de la production, les entreprises sont confrontées à l’obligation de retrouver de la compétitivité sur les marchés extérieurs tandis que sur le marché intérieur, la grande distribution n’accepte plus de hausses de prix. Les volumes de viande sont suffisants pour la demande et le stockage en frigo est peu envisageable à ce niveau de prix. Le grand export manque encore d’impulsion suffisante même si des améliorations sont signalées, en provenance de la Chine notamment.
L’Italie reste le seul pays où le cours connait une évolution positive bien que minime car ici aussi, les abattoirs augmentent la pression pour inverser la tendance malgré une offre faible et insuffisante.
Aux Etats-Unis, le cours du porc reprend une tendance haussière, à contre-courant de l’évolution traditionnelle de fin d’année. La découpe de porc a rebondi au cours des 2 dernières semaines et retrouve le niveau de l’an passé. Les pièces qui soutiennent la valeur de la découpe sont l’épaule et le jambon. D’autre part, selon CME Group, le rebond des prix à terme observé récemment tient à la spéculation selon laquelle la demande d'exportation limitera la disponibilité de l'offre à l'avenir. Sur le marché intérieur, les commandes de viande à l’occasion des fêtes de Thanksgiving et de Noël pourraient se reporter cette année sur le porc en raison des fortes pertes de dindes, infligées par la grippe aviaire.
En Chine, le cours du porc s’établit à 28,46 CNY le 21 octobre 2022 (4,024 euros). Selon Zonebourse (Reuters), la Chine s’apprête à mettre sur le marché le sixième lot de porc congelé provenant des réserves d’Etat afin de stabiliser le prix.
Selon l’USDA, la production mondiale 2023 devrait augmenter de 1 % pour atteindre 111 MT, principalement imputable à l’augmentation de 2% de la production chinoise à 52 MT. Les exportations mondiales de porc devraient diminuer de 1,6 % pour atteindre 10,5 MT, en raison de la baisse des niveaux d'importation prévus en Chine, au Japon et en Corée du Sud, et d'une baisse marginale au Mexique. Ce rapport met en avant la production de viande du Brésil en 2023 avec des exportations de viande de porc attendues en hausse de 3% à 1,3 M de tonnes. De son côté, la Commission Européenne estime que « la production de viande porcine de l'UE devrait diminuer de 5 % en 2022. Parmi les pays de l'UE, l’Allemagne, la Pologne, la Belgique, la Roumanie et l’Italie sont les plus touchés, les Pays-Bas et la France dans une moindre mesure. La fièvre porcine africaine (FPA) continue de faire payer un lourd tribut à la production de l'Allemagne (-10% en janvier-juin 2022 en glissement annuel). De plus, la croissance de la production de l'Espagne (+1,6%) ne semble pas aussi forte qu'en 2021 (+3,7%) ». D’autre part, la commission considère que « si les prix des intrants restent élevés en 2023 et si la fièvre porcine africaine continue à susciter de fortes réactions dans les pays touchés, la production de viande porcine de l'UE devrait encore diminuer légèrement, de 0,7 %. (...) La consommation intérieure de viande porcine dans l'UE pourrait diminuer de 1,9 % en 2022, pour atteindre une moyenne de 32,1 kg par habitant. En 2023, la conso de l'UE devrait rester stable, avec une moyenne de 32 kg par habitant. »
MPB : baisse de 5,8 centimes dans la semaine
Deux baisses de cours ont été enregistrées dans la semaine dont une de 4,9 centimes le jeudi 20 octobre. Le prix s’établit en fin de semaine à 1,975 euro. La résistance des groupements vendeurs a été forte puisque près de 2 000 porcs ont été invendus lundi et 1 741 jeudi, sans permettre toutefois d’infléchir la position des acheteurs. L’activité d’abattage se renforce sur la zone Uniporc Ouest avec 372 270 porcs abattus la semaine dernière. En comparaison avec la même semaine 2021 (base comparable), l’activité de la semaine passée est en baisse de 8 300 porcs (- 2,2%). Après la hausse de 390 g la semaine précédente, les poids n’ont repris que 105 g cette dernière semaine à 94,95 kilos, 93 g inférieurs à la même référence de l’an passé.