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La hausse tant attendue en Allemagne par les éleveurs de porcs s’est enfin produite dans un contexte d’offre en forte régression comme le montre le résultat provisoire du cheptel porcin du 3 mai. En effet, selon les premiers chiffres avancés par DESTATIS, l’office des statistiques, le cheptel total serait en recul de 7,3 % par rapport à l’année dernière, soit 1 620 000 porcs de moins pour un total de 20,7 M de têtes, le cheptel le plus bas depuis 30 ans. Selon ISN, « depuis 2013, le nombre de porcs a baissé de 25,2 %, soit 7 millions de têtes, tandis que le nombre d'exploitations a diminué de 43,4 % (12 200 exploitations) ». Cette faiblesse de l’offre attise la concurrence entre les abattoirs malgré un commerce plus calme en ce début d’été, synonyme de moindre demande et de difficiles revalorisations sur le marché des pièces. A 2,50 euros de prix de base, la référence allemande atteint son plus haut niveau.
En Belgique, après la hausse de 2 cents de la semaine précédente qui a parfois surpris les acteurs de marché, le prix a de nouveau progressé, dans le sillage cette fois du voisin allemand. Il est vrai que les abattages sont actuellement de l’ordre de moins 13% par rapport à l’an passé tandis que le commerce des carcasses évolue favorablement. De même, les ventes de porcelets se poursuivent à un bon rythme, notamment vers l’Europe de l’Est.
En Espagne, la référence de Mercolleida est reconduite pour la treizième semaine consécutive alors que les abattoirs commencent à faire pression pour baisser ce prix pour retrouver de la compétitivité sur les marchés de l’export et réduire ainsi les pertes économiques. Les baisses de poids commencent à être très significatives, intensifiées par des températures caniculaires de plus en plus répétées en Espagne. Malgré tout, les poids carcasse demeurent 5 kilos plus élevés que ceux des mêmes semaines 2022.
En Italie, La situation est positive, portée par une plus grande demande en lien avec la saison touristique, en particulier pour les pièces à griller. Les offres sont également faibles et les températures qui augmentent impacteront forcément la croissance des porcs, ce qui mènera, en Italie aussi, les abattoirs à réduire leur activité.
Aux Etats-Unis, le prix du porc progresse rapidement ces dernières semaines. De même la valeur de la carcasse a effectué un bond spectaculaire ces derniers temps. Ceci est en lien avec le début de la baisse traditionnelle de l’offre qui culmine en juillet. La hausse du prix du bœuf joue également en faveur d’un regain d’intérêt pour la viande de porc et donc de sa revalorisation. Selon Echo Porc (CA), le prix du bœuf aurait augmenté de 7% de janvier à mai alors que le prix du porc aurait baissé de 1% ce qui aurait favorisé la demande pour certaines coupes de porc. Le poulet serait, par contre, plus en compétition avec la longe de porc. Concernant la mise en application de la Proposition 12, une décision de justice a précisé que la viande de porc non conforme produite avant le 1er juillet et stockée à l'intérieur ou à l'extérieur de la Californie pourra être vendue dans l'État jusqu'à la fin de l'année. Ceci a permis d’alléger la pression sur les entreprises qui, jusqu’à là, avaient puisé dans les stocks pour écouler avant le 1 er juillet la viande non conforme, ce qui avait été préjudiciable à la remontée du cours du porc.
En Chine, au 29 juin, le prix du porc est à 13,8 CNY (1,74 euro). Selon les commentaires chinois au 28 juin : « la faiblesse du prix du porc s’explique par une faible demande des consommateurs. Les abattoirs produisent en fonction des ventes et l’enthousiasme pour la collecte des porcs n’est pas élevé. De même, la perspective de prix n’est pas optimiste ».
MPB : hausse de 1,5 centime lundi 26 juin, hausse de 5 centimes jeudi 29 juin
Au MPB, les acheteurs ont passé la vitesse supérieure le jeudi 29 juin, notamment dans le dernier tiers de la vente, où subitement les enchères se sont rapidement emballées pour atteindre le maximum autorisé à + 5 centimes. Depuis le 8 juin, les hausses du prix du porc au MPB étaient obtenues dans le cadre de ventes dites « obligatoires », ce qui signifie qu’à un certain niveau d’enchères (+ 3 centimes le jeudi et + 1 centime le lundi), les lots ne peuvent pas être refusés aux abattoirs. Ceci avait conduit à des évolutions de cours entre +3 et +3,6 cents le jeudi et entre +1,1 et +1,5 cent le lundi. Mais, l’offre de porcs est en déclin également sur la zone Uniporc Ouest dont les chiffres d’abattages montrent un déficit de plus de 560 000 porcs sur les 26 premières semaines de l’année, soit une baisse de 6% ou plus de 21 500 porcs de moins par semaine depuis le début de l’année. Dans ce contexte et pour assurer leur approvisionnement en porcs, les abattoirs sont engagés dans une vive compétition. Pour pallier au manque de porcs, certains abattoirs ont réduit provisoirement leur activité, ce qui a mené à des abattages de 347 860 porcs la dernière semaine de juin, niveau assez équivalent à l’activité précédente. Les poids moyens restent toutefois orientés à la baisse à 94,9 kilos (-320g). En comparaison avec ceux de l’an passé, ils sont supérieurs de 810g.
Au terme de ce premier semestre 2023, le prix moyen au MPB est de 2,201 euros. L’activité d’abattage de la zone Uniporc Ouest sur les 26 premières semaines 2023 s’élève à 9 131 736 porcs abattus contre 9 692 978 en 6 mois 2022, soit 561 242 porcs en moins (-5,79%), ou un déficit de 21 590 porcs par semaine !
