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C’est ainsi que dans le nord de l’Europe, les cours ont été reconduits à l’instar de la référence allemande qui reste à 2,33 euros, au grand désarroi des éleveurs qui, au vu du niveau des offres et d’une demande qui peine parfois à être satisfaite, avaient espéré une hausse du cours. Mais les abattoirs résistent en arguant de la difficulté à augmenter le prix de la viande en cette période de forte inflation et de demande globalement insuffisante avec notamment les ventes de produits à griller qui ne décollent pas.
Malgré des offres de porcs peu élevées, tous les grands marchés européens font le constat d’une demande particulièrement calme, le marché de la viande étant suffisamment approvisionné en raison des méventes vers les pays tiers qui se fournissent plus aisément vers des concurrents aux tarifs bien plus attractifs.
Au Danemark, le prix d’acompte a été reconduit pour la semaine en cours. Le recensement du 1er avril a révélé un cheptel total en baisse de 14% en un an à 10,425 M de têtes tandis que le groupe des porcs prêts à être commercialisés est en baisse de près de 25% par rapport au recensement d’avril 2022. Le cheptel reproducteur a diminué de 7,5 %, celui des porcelets de 11,2 %.
En Espagne, le prix du porc, placé au sommet de la hiérarchie européenne, semble incapable de monter ou de descendre. La faiblesse des offres rend la baisse du cours inenvisageable, tandis qu’il faudrait un signal à la hausse, notamment de l’Allemagne, pour poursuivre l’ascension. Le niveau atteint par la référence espagnole a conduit à une perte de compétitivité mais, selon Mercolleida, c’est toujours le niveau des offres qui régit le marché. Les poids moyens sont plus haut que jamais, les éleveurs profitant des bons cours pour différer la mise en marché des porcs, accentuant ainsi le manque d’offre. Les abattoirs subissent de plus en plus de pression et pour pallier au manque de porcs, pourraient en venir à réduire les abattages. Les difficultés des abattoirs vont s’accentuer cet été avec la sécheresse et la pénurie d’eau qui sévissent déjà en Espagne et qui vont, là aussi, limiter l’activité des entreprises.
La situation en Italie, se durcit en peu plus chaque semaine. Les ventes de produits de saison sont laborieuses, la consommation est mauvaise en raison aussi de l’inflation. Pour réduire leurs pertes, les abattoirs vont être amenés à ralentir leur activité pour rétablir l’équilibre de marché.
Aux USA, le prix du porc retrouve peu à peu le chemin de la hausse. La compétitivité de la viande américaine a permis durant le premier trimestre des exportations en hausses de 14 % en volume et de 15% en valeur. Les 5 premiers débouchés sont tous en croissance avec en tête le Mexique qui a réalisé au mois de mars des achats parmi les plus élevés de son histoire. Les exportations vers la Chine/Hong Kong continuent d'évoluer bien au-dessus des niveaux d'il y a un an, avec des expéditions au premier trimestre en hausse de 29 % à 134 881 T. Cependant, la filière américaine connait également des difficultés économiques en raison des prix du porc inférieurs aux coûts de production.
En Chine, le prix moyen du porc s’établit à 14,33 CNY le 11 mai pour un équivalent de 1,88 euro. Selon Inaporc, la récente visite d'État du Président français Macron en Chine en avril a ouvert la voie à l'approbation de 15 usines françaises supplémentaires pour l'exportation de viande porcine vers la Chine. Il s'agirait de 4 abattoirs et de 11 usines de transformation. Selon Inaporc, suite à la visite d'État, la Chine a également signé tous les protocoles techniques sur la régionalisation de la peste porcine africaine. D’autre part, selon l'agence Reuters, les autorités envisagent de lancer une nouvelle série d’achats de viande de porc pour constituer des stocks afin de garantir de meilleurs prix du porc.
MPB : - 0,3 cent mardi, - 2,1 cents jeudi
La baisse du prix du porc au MPB tend à ralentir avec une quasi stabilité obtenue le mardi 9 mai, soutenue par la grande majorité des abattoirs présents à la vente. Le jeudi 11 mai, les positions des abattoirs étaient plus diversifiées, entre volonté de maintenir le cours, de le réduire de 3 centimes environ et ceux qui souhaitaient une baisse maximum. La synthèse de ces positions est une baisse moyenne de 2,1 centimes à 2,158 euros. La présence des nombreux fériés du mois de mai a produit des reports d’enlèvement et conduit à plus de prudence de la part des groupements vendeurs qui ont peu de marge de manœuvre pour s’opposer à la baisse des enchères. Les abattages de la semaine du 8 mai se sont élevés à 316 476 porcs (avec des abattages du samedi), c’est supérieur de 7 630 porcs à la semaine du 1 er mai (308 842). Les poids sont repartis assez logiquement à la hausse à 96,92 kg (+ 483 g).
