Malgré la hausse saisonnière de production, les offres restent basses et la demande est malgré tout correcte car malgré l’inflation, la viande de porc reste la protéine animale la plus compétitive face à l’envolée du prix de la viande bœuf tandis que l’épidémie de la grippe aviaire impacte fortement les ventes de volailles.
En Allemagne, les offres ont été plus élevées en raison du férié du lundi 3 octobre et de la mise sur le marché de porcs en provenance de Basse Saxe, Länder touché par la FPA en mai dernier, et pour lequel les restrictions ont été levées le 5 octobre. Pour autant, le nombre de porcs à commercialiser est bien inférieur à celui de l’an passé et s’équilibre avec une demande plus ferme depuis la baisse de 10 cents du cours du porc qui devrait en principe aider à redynamiser les ventes.
En Espagne, la récupération de l’offre et des poids s’opère semaine après semaine, mais les quantités disponibles sont toujours insuffisantes pour satisfaire les grandes capacités d’abattage du pays. Le férié de la fête nationale, le mercredi 12 octobre, va donner un peu de répit aux abattoirs dans la recherche de leur approvisionnement sans que cela inverse profondément la situation. Les chiffres d’abattages présentés par le Ministère de l’Agriculture espagnol ont montré une baisse de 0,25% en nombre de têtes sur les 7 premiers mois de l’année 2022.
En Italie, la situation est toujours caractérisée par une offre faible et des poids sous les niveaux des années précédentes même si la baisse des températures va réduire progressivement les écarts. Pour les abattoirs, il devient de plus en plus difficile de passer les différentes hausses sur le marché de la viande. C’est le cas notamment pour le jambon dont le prix est déjà particulièrement élevé. Les pièces à destination de la transformation sont recherchées mais la question se pose de savoir si la consommation sera au rendez- vous en raison des prix de vente élevés. La tendance très positive du cours du porc semble à présent terminée.
Aux Etats-Unis, le prix du porc reste résolument orienté à la baisse. Le résultat du cheptel porcin au 1 er septembre a été publié et la baisse du nombre de porcs est plus importante que les estimations : le cheptel total est en baisse de 1,4 % pour 73,8 millions de têtes. L’ensemble des porcs destinés à la commercialisation est estimé à 67,648 millions de têtes, en baisse de 1,5% par rapport à il y a un an. Le cheptel reproducteur a enregistré une baisse de 0,6% pour 6,152 millions de têtes recensées. Le nombre de porcs par portée est resté stable par rapport à l'année dernière, à 11,13. En Août, les expéditions de porc frais, congelé et cuit se sont élevées à 173 335 T, soit 3,9 % de moins qu'il y a un an. La force du dollar américain et les prix élevés du porc au cours de l'été ont probablement contribué à cette baisse. Les ventes vers le Japon sont en forte baisse de 19% et celles du mois de septembre ne semblent pas s’améliorer. La faiblesse des exportations vers un marché de grande valeur comme le Japon a été en partie compensée par l'augmentation des produits exportés vers le Mexique.
A l’inverse, en Chine, le cours du porc poursuit sa hausse et s’établit à 25,93 CNY (3,69 euros) le 7 octobre. Selon les données fournies par les analystes espagnols, le cheptel truies à mai-juin était estimé à 42,7 M de têtes, en baisse de 6,3% sur un an (- 2,876 M de têtes). Par ailleurs, le site danois Landbrug & Fodevarer rapporte que « les autorités chinoises ont évalué le stock de truies à 43,2 millions à la fin du mois d'août, soit une augmentation de 0,6 % par rapport au mois précédent ». Cette évolution serait constante depuis quelques mois.
MPB : + 0,1 cent dans la semaine à 2,054 €
Le cours du porc au MPB est resté quasiment stable à l’issue de cette première semaine d’octobre suivant une large tendance européenne. La position dominante du cours breton rend plus complexe la répercussion du prix sur le marché de la viande, notamment sur les marchés vivement concurrencés, en particulier en cette période de forte inflation. Cependant, la demande de ce début de mois semble encore correcte, notamment parce que la viande de porc est plus abordable pour le consommateur que la viande de bœuf ou de poulet. Le prix se maintient aussi, soutenu par une offre qui demeure sous les niveaux habituellement rencontrés à cette époque de l’année où les abattages sur la zone Uniporc Ouest progressent de façon significative. Or, depuis 2 semaines maintenant, alors que l’année dernière les quantités de porcs abattus avoisinaient les 375 000 porcs, l’activité des semaines équivalentes 2022 s’établissent autour de 360 000 porcs (bases comparables) ! soit une baisse d’environ 15 000 porcs par semaine (-4%).D’autre part, les poids moyens qui avaient retrouvé rapidement de la hauteur, notamment au cours des 2 dernières semaines de septembre, se stabilisent à nouveau à 94,45 kilos, toujours 570 g sous les poids moyens de la même semaine 2021.