La plupart des grandes places de cotation du porc vivant ont terminé le mois de janvier sur une grande stabilité, présente déjà depuis 7 à 10 semaines selon les pays. Quelques frémissements à la hausse sont toutefois perceptibles, signes que les retards de fin d’année sont résorbés et que les poids baissent. Les niveaux de prix sont évidemment sans comparaison avec ceux de l’an passé à la même période, les variations vont de ‐35,2 % pour la référence allemande, ‐ 22,5 % pour le prix espagnol, ‐ 30,5 % pour le prix d’acompte danois … Les niveaux de prix sont plus proches et légèrement supérieurs aux références de janvier 2019, en dehors du prix allemand inférieur de 12,5 %. Pour cette dernière semaine de janvier 2021, les fondamentaux ont encore peu évolué. L’offre de porcs se réduit peu à peu sous l’effet d’abattages massifs, les poids bien que très élevés, se réduisent progressivement.
En Allemagne, il n’y a pas de grand changement puisque les reports d’abattages sont énormes et seront longs à disparaître. La situation du marché de l’offre présente toutefois des disparités selon les régions, il semblerait que le sud de l’Allemagne soit plus impacté que le nord‐ouest notamment. Cela a pour effet une légère diminution des poids moyens. Sur le marché de la viande, la demande de produits à destination de la transformation et les jambons se vendent bien. Les poitrines de porc et les longes sont plus difficiles à commercialiser. Pour écouler les volumes sur les marchés, de fortes concessions de prix sont réalisées exacerbant la concurrence avec les autres pays européens.
En Belgique, le prix de référence s’est redressé de 3 cents du kilo vif, il se situe cependant 40% en‐ dessous de la même référence de 2020. La récupération de son statut indemne de FPA stimule son commerce à l’international et soutient les prix du porc.
En Espagne, une légère impulsion a été donnée sur le prix du porc au kilo vif avec 0,4 cent de mieux. La baisse des poids a sans doute été déterminante dans l’orientation du cours. En effet, malgré la rétention exercée par certains éleveurs, les poids carcasse ont diminué de 200 g. Les abattoirs sont toujours à la recherche de porcs et profitent d’une accalmie sur les ventes vers la Chine pour reconstituer les stocks en frigo. La Chine s’apprête à vivre les fêtes du Nouvel An et à ralentir ses activités, mais d’autres pays prennent à présent le relai dans l’achat de viande de porc comme les Philippines qui avaient fortement diminué leurs achats de viande porcine en 2020. Les entreprises espagnoles ont toujours le vent en poupe mais sont toutefois confrontées à une rude concurrence des viandes allemandes sur le marché européen.
En Italie, la hausse des cours s’est établie à 3,5 cents. Les récentes hausses des prix du porc ont diminué la rentabilité des abattoirs sans casser la récente dynamique tandis que les offres ne sont pas excessives. Quant à la concurrence des viandes allemandes, elle serait plus présente sur le marché de la coche.
Aux Etats‐Unis, l’évolution des cours reste légèrement positive. Les abattages de la semaine 03 se sont élevés à 2,738 M têtes ce qui est supérieur de 3,7% à la semaine précédente et supérieur de 1,1% par rapport à la semaine équivalente 2020. Sur les 3 premières semaines 2021, 330 000 porcs supplémentaires ont été abattus par rapport à la même période (équivalente) 2020. Bien que la production de viande en décembre ait été + 2,7% supérieure à décembre 2019 et constitue la troisième production mensuelle de porc la plus importante jamais enregistrée, les stocks en frigo sont au plus bas (‐30%). Les bonnes exportations et la forte demande pendant les fêtes ont soutenu la valeur de la viande de porc et ont contribué à soutenir la réduction globale de la production. Selon les analystes américains, Pâques sera précoce cette année et avec moins de produits dans les congélateurs, les transformateurs ont peu de temps pour consolider leurs besoins.
En Chine, au 13 janvier, le prix moyen du porc est en hausse de 0,1% (35,98 CNY le kilo vif : 4,58 euro). Des cas de fièvre porcine africaine sont encore signalés dans des élevages et de nouvelles variantes du virus font leur apparition, issues, selon des vétérinaires chinois, de vaccins illégaux. La Chine reste très vigilante concernant les importations de viande porcine, plusieurs abattoirs canadiens auraient été suspendus d’exportation à la suite de cas de Covid déclarés parmi leurs employés. A l’inverse, les 2 entreprises brésiliennes récemment fermées à la Chine viennent de retrouver leur autorisation d’exporter.
MPB : 1,201 euro
Le cours du porc n’a pas varié durant tout le mois de janvier, il s’établit à 1,201 euro en fin de mois. Ce prix moyen de janvier 2021 est inférieur de 21,1 % à la moyenne de janvier 2020 qui s’élevait à 1,523 €. Les deux séances de marché hebdomadaires de cette dernière semaine de janvier ont peu varié comparées aux précédentes. Les amplitudes de prix ont été très faibles bien que la demande des abattoirs semble moins forte à présent. Sur la zone Uniporc Ouest, les abattages se sont élevés à 388 307 porcs, ce qui représente une baisse de 3 325 porcs par rapport à la semaine 03 mais cela reste supérieur de 5 800 porcs à l’activité de la semaine équivalente 2020. Sur les 4 semaines de janvier, près de 1 600 000 porcs ont été abattus sur la zone Uniporc Ouest, c’est 45 620 porcs de plus que sur la même période 2020, ou + 2,94%. Les poids moyens ont progressivement diminué durant la période, ils s’établissent à 97,1 kg en fin de mois, 353 g inférieurs aux poids de la semaine précédente. La baisse a été de 1 kilo en 3 semaines.