En Allemagne, les reports d’abattages s’accumulent et avoisinent les 500 000 porcs en attente, les poids moyens atteignent des niveaux inédits, proches des 100 kilos avec les déclassements que cela suppose. Les mesures drastiques anti-Covid mises en œuvre dans les abattoirs ralentissent l’activité et la concurrence s'intensifie dans le secteur de la découpe pour les rares ressources en personnel. D’autre part, sur le marché de la viande, la demande stagne à présent et les nouvelles décisions pour contrer la propagation de l’épidémie de covid-19 retreignent encore plus les débouchés. Concernant la FPA, le nombre de cas est en augmentation ce qui n’est pas favorable à une éventuelle reconnaissance du principe de régionalisation.
En Belgique, très connecté au marché allemand notamment depuis 2018 et la découverte de sangliers infectés par la fièvre porcine africaine, la situation est également très compliquée puisque aucune exportation de porcs vivants n’est plus possible vers l’Allemagne. Concernant les exportations de viande vers les pays asiatiques, la Belgique a déposé une demande de statut indemne de la FPA pour tous les suidés auprès de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), ce qui pourrait relancer les négociations avec les pays tiers qui avaient mis un embargo sur la viande porcine belge. Les Philippines semblent d’ailleurs prêtes à importer de nouveau des produits porcins belges. En attendant, le commerce reste difficile et les différents abattoirs appliquent des prix en-dessous de la référence officielle. Des exportations de porcs vivants vers l’Espagne permettent d’alléger quelque peu le marché de l’offre.
En Autriche, le cours reste inchangé pour cette nouvelle semaine. L’activité de la semaine passée a été écourtée par une journée fériée. L’épidémie de Coronavirus impacte l’économie mais le retour à une semaine complète augure d’une meilleure activité.
Au Danemark comme aux Pays-Bas, le commerce au grand export soutient les cours qui sont restés inchangés.
En Espagne, le prix du kilo vif est en baisse de 1,9 cent dans un contexte d’offre en hausse. Les abattages très élevés ne suffisent toutefois pas à inverser la courbe des poids qui progressent sensiblement chaque semaine. La demande de porcs des abattoirs tournés vers l’export est forte tandis l’offre de porcs est accrue par des importations de porcs vivants provenant de Belgique, des Pays-Bas et de France. Le commerce à l’export reste très porteur vers le Japon, la Corée du Sud et bien sûr vers la Chine, même si des baisses sont enregistrées tant en volumes qu’en tarifs. Sur le marché intérieur, la situation se tend avec les mesures restrictives comme la fermeture des bars et des restaurants alors que la concurrence es viandes allemandes se fait plus vive.
En Italie, la baisse moyenne des cours a été proche du maximum de 5 cents, intervenue dans un contexte d’offre et de poids en hausse tandis que l’épidémie du Coronavirus perturbe profondément le marché italien.
Les prix du porc aux Etats-Unis ont opéré un léger repli la semaine passée. Les abattages de la semaine 43 se sont élevés à 2,679 Millions de têtes, ce qui est comparable à la semaine précédente ainsi qu’à la même semaine 2019. Les capacités d’abattage sont également limitées aux Etats-Unis par les mesures anti-Covid.
En Chine, au 21 octobre, le cours s’établit à 30,94 CNY, en baisse de 2,3% par rapport à la semaine précédente et 16,2 % en-dessous de la même semaine 2019, pour une équivalence de 3,9 euro.
MPB : baisse de 0,3 cent lundi, de 0,3 cent jeudi
Les baisses de cours ont été pratiquement ininterrompues sur les 9 séances de vente du mois d’octobre au Marché du Porc Breton. A la fin du mois, le cours s’établit ainsi à 1,355 euro, après 2 nouvelles baisses de 0,3 cent dans la semaine. La séance du jeudi 29 octobre s’est distinguée par un nombre particulièrement élevé de porcs sans enchère puisque près de 6 600 porcs ont été affectés aux abattoirs en fin de vente. Il faut y voir là une certaine inquiétude des entreprises concernant le commerce national et européen après l’annonce d’un deuxième confinement et la fermeture des bars et restaurants. Certes, la consommation va se reporter sur les achats pour la consommation à domicile mais sans compenser totalement les pertes occasionnées. La prudence des abattoirs est de mise également à l’approche du férié du 11 novembre qui nécessitera moins de besoins. Durant le mois d’octobre, le cours du porc a perdu 2,4 cents, la moyenne mensuelle s’élève à 1,363 euro, en baisse de 19,54 % par rapport à octobre 2019. Sur la période des 10 mois, la moyenne cumulée s’élève à 1,417 euro, en baisse de 2,88 % par rapport à la même période 2019. L’activité de la semaine passée s’est élevée à 374 898 porcs, stable par rapport à la semaine passée. Les poids ont remonté de 322 g à 95,4 kilos, ils restent cependant sous la référence 2019 de 130 g. Sur la période des 5 semaines d’octobre (semaines 40 à 44), les abattages sur la zone Uniporc se sont élevés à 1 881 843, c’est 50 000 porcs de plus que sur la même période 2019 qui comprenait toutefois un jour férié. Sur les 44 semaines 2020, l’activité s’élève à 16 106 362 porcs abattus avec une journée supplémentaire comparée à 2019. A comparaison égale, l’activité 2020 est en baisse d’environ 1%.