De même qu’il y a deux ans à peu près à la même période, les cours européens s’étaient envolés à la suite de la forte demande chinoise, mars 2021 voit une série de hausses des cours qui totalise en quelques semaines jusqu’à 31 centimes en Allemagne, 33 cents (kilo vif) en Belgique, 26 cents (kilo vif) en Espagne … Pourtant le contexte est différent, la pandémie de la Covid-19 a fortement ébranlé l’activité économique de certains secteurs, la restauration hors foyer, quand elle est possible, n’a pas retrouvé son niveau d’avant la crise sanitaire.
En Allemagne, la fièvre porcine africaine a privé les exportateurs allemands de grands débouchés à forte valeur ajoutée et accentué la baisse de production entamée depuis 5 ans. Et, c’est d’ailleurs cette faiblesse de l’offre qui, en Allemagne, a joué en faveur de la hausse du prix. Comparée au début de l’année où les reports d’abattage étaient très élevés, la situation s’est totalement retournée pour aboutir à une situation de pénurie de l’offre, amplifiée par la spéculation de certains éleveurs. Sur le marché de la viande, la demande s’anime à l’approche du printemps et des fêtes de Pâques. Les hausses du prix du porc ont été en partie répercutées sur les pièces mais le commerce s’effectue avec beaucoup de prudence. Des opérations de promotion vont permettre de stimuler la demande sur le marché intérieur. Concernant, les exportations pays tiers, 3 destinations pays tiers ont ouvert leur marché à la viande allemande selon le principe de régionalisation : la Thaïlande, Singapour et dernièrement, le Vietnam.
En Belgique, une septième hausse consécutive a été enregistrée sur le prix au kilo vif qui s’établit à 1,04 euro après 33 cts de hausse. L’amélioration du commerce se concrétise par une demande provenant de toute l’Europe, même de l’Allemagne ! Sur le marché de la viande, le prix des pièces a augmenté entre 8 et 10 cents.
Le prix d’acompte danois enregistre une seconde hausse pour un total de 13 cents d’euro après avoir maintenu son prix stable depuis la mi-décembre.
En Autriche, l’offre est clairement insuffisante au regard des besoins des abattoirs d’autant plus que les porcs importés sont devenus moins accessibles en matière de prix.
En Espagne, une incroyable demande de porcs dynamise encore et toujours le commerce. Les volumes à destination de la Chine en janvier et février 2021 ont explosé tous les records. Cela va d’ailleurs à l’encontre des résultats obtenus aux Etats-Unis et au Brésil pour lesquels les volumes vers la Chine au cours du mois de janvier ont diminué par rapport à janvier 2020. Les exportateurs espagnols voient aussi la demande de viande augmentée en provenance des Philippines qui sont devenus leur second débouché pays tiers. Cette intense activité a pour conséquence une forte baisse des poids qui sont à présent descendus sous les niveaux de l’an passé après avoir perdu 2 kilos depuis le début de l’année.
Le commerce porcin italien présente une toute autre situation puisque le prix est resté stable après avoir enregistré une légère baisse la semaine précédente. Le commerce de la viande s’améliore légèrement avec la proximité de Pâques permettant aux entreprises de réduire les pertes.
Aux Etats-Unis, le cours progresse toujours et se situe 56% au-dessus de la même référence 2020. Un tel niveau de prix ne s’était pas vu depuis 2014 (DEP). Les abattages de la semaine 09 se sont élevés à 2,563 M têtes, en baisse de 3% par rapport à la semaine précédente et de 4,4 % comparé à la semaine équivalente 2020. Les chiffres des exportations américaines de viandes et produits porcins du mois de janvier ont été publiés et révèlent une baisse de 25 000 tonnes (- 9%). Cette baisse est due en grande partie à un ralentissement des exportations vers la Chine. Les expéditions totales vers ce marché en janvier se sont élevées à 74 843 tonnes, soit une baisse de 16 800 tonnes ou -18,3 % par rapport à l'année précédente. Toutefois, au cours des quatre années précédentes, les expéditions américaines vers la Chine en janvier ont été en moyenne inférieures à 25 000 tonnes par mois. La part des exportations totales de janvier par rapport à la production nationale est de 24,5 %. En janvier 2020, les exportations de porc représentaient une part de 26 %, mais en 2019, elles ne représentaient que 20,2 % de la production. Les prix du porc américain en janvier étaient fermes, en partie à cause de bonnes ventes à l'exportation mais aussi d'une demande intérieure robuste et de stocks limités dans les congélateurs.
Au 24 février, la baisse du cours moyen du porc en Chine se poursuit et s’intensifie. Le prix est en baisse de 21% comparé à la même semaine 2020, pour un équivalent de 3,83 euro le kilo vif. De plus en plus de rapports font état de problèmes croissants dans la production porcine avec de nouvelles mutations du virus de la fièvre porcine africaine, à la suite de l’utilisation de vaccins illégaux. D’autres maladies conduisent à l’abattage de truies en particulier. C’est pour cette raison que le prix des porcelets reste exorbitant (11,66 €/kg). Les autorités ont décidé de réprimer durement l’utilisation de ces vaccins illégaux. D’autre part, les autorités ont mis en vente 10 000 tonnes de viande de porc de stockage.
MPB : 1,331 euro : + 5cts
Si le lundi 8 mars, le cours a de nouveau été reconduit à 1,281 euro, une hausse maximum de 5 cents a été obtenue à l’issue de la vente du jeudi 11 mars pour un prix moyen qui s’établit donc à 1,331 euro. Cette évolution du cours suit évidemment la tendance actuelle très haussière des prix en Europe. L’activité sur la zone Uniporc Ouest s’est élevée à 387 153 porcs, stable par rapport à la semaine précédente. Depuis le début de l’année, les abattages se situent au-dessus des niveaux de l’an passé aux mêmes semaines en dehors de la semaine 6 perturbée par la neige et le verglas. Les poids moyens ont reculé de 171 g à 96,45 kilos, ils restent cependant supérieurs de 270g aux poids de la semaine équivalente 2020.