La situation continue de se dégrader en Allemagne où la référence officielle AMI a reculé de nouveau de 5 centimes sous la pression très forte des abattoirs. La demande reste faible sur le marché de la viande malgré les baisses successives du prix du porc et les points de vente continuent d’être alimentés par des viandes étrangères toujours plus compétitives contraignant de nouvelles réductions de tarifs sur les pièces allemandes ! Une situation sans fin qui conduit toutes les places européennes à de régulières corrections sur le prix du porc sans pour autant dynamiser le commerce. D’autre part, l’épidémie de Covid-19 contraint les entreprises à réduire l’activité par manque de personnel, augmentant ainsi les reports d’abattage.
Au Danemark aussi, le prix d’acompte a reculé une fois de plus de 3 cents d’euro. Le prix payé danois se retrouve ainsi en bas de tableau des prix payés éleveurs, très proche du prix payé allemand, révélant les faiblesses d’une filière fortement dépendante du grand export.
En Belgique, le marché paraît plus équilibré entre l’offre et la demande ce qui a conduit un abattoir à afficher un prix maison ... au-dessus des autres prix abattoirs ! Cependant, les entreprises belges orientées à l’export sont également confrontées à une sévère concurrence et l’influence du marché allemand s’est ressentie avec un repli du prix du kilo vif de 7 cents.
Le marché autrichien a résisté cette semaine à la forte pression baissière européenne. En effet, après la baisse de 5 cents de la semaine précédente sur le prix du porc, les excédents ont pu être éliminés, la fluidité est à nouveau bonne et une offre limitée a permis la stabilité du cours malgré la vive concurrence étrangère également présente en Autriche.
En Espagne, l’activité est repartie à la hausse, en partie pour couvrir les coûts de production, ce qui tend à augmenter les stocks congelés déjà importants. Le marché intérieur s’est bien comporté au mois d’août malgré une saison touristique en demi-teinte mais la fin des congés a réduit les besoins des entreprises puisque la Chine ne semble pas revenir sérieusement aux achats, notamment de viande car les sous-produits restent bien valorisés et les ventes sont satisfaisantes. Les acheteurs chinois ont entrepris une série d’inspections des entreprises agréées et déjà 5 abattoirs espagnols ont été déréférencés. (Ces contrôles ne concernent pas que l’Espagne en Europe puisque un abattoir français a, lui aussi, été déréférencé et des inspections sont à venir sur le territoire français dans les prochaines semaines).
Aux Etats-Unis, le prix du porc poursuit sa baisse mais reste très élevé par rapport aux années précédentes. Les abattages de la semaine 34 se sont élevés à 2,444 M de têtes, très proches du volume abattu la semaine précédente mais en baisse de 8 % par rapport à la même semaine 2019. Le niveau des offres reste donc peu élevé malgré la reprise saisonnière. Cela est à mettre en lien avec les abattages importants de truies en 2020 qui s’étaient élevés à 3,3 millions de têtes, le plus haut niveau depuis 10 ans. Les abattages de truies en 2021 sont moins élevés qu’en 2020 mais restent cependant supérieurs de 8,2% à la moyenne quinquennale 2015-2019. Le rapport du 1er juin sur les porcs a montré que le troupeau reproducteur était en baisse de 1,5 % et que les intentions de mise bas devraient être en baisse de 4,4 % et de 1,8 %, respectivement, pour les périodes juin-août et septembre-novembre. Le prochain rapport sur le cheptel porcin paraîtra à la fin septembre.
Le prix moyen en Chine est en baisse au 18 août, à 15,21 CNY pour un équivalent de 1,99 euro le kilo vif, 59% sous la même référence 2020 et 27% sous la référence 2019. Un rapport présenté par l’USDA et qui présente les points de vue des analystes sur le terrain en Chine, prévoit qu’en 2022, la production porcine de la Chine devrait diminuer de 5 %. La faiblesse des prix et la persistance de maladies en 2021 ont entraîné des abattages importants et retardé la reconstitution des stocks en élevage. Les politiques gouvernementales visant à limiter les fluctuations de prix entraveront involontairement l'expansion de la production porcine. Quant aux importations de porc de la Chine, l'USDA s'attend à ce qu'elles augmentent en 2022 en raison de la baisse de la production. Les importations de porc de la Chine pour 2020 ont été estimées à 5,278 millions de tonnes. Pour 2021, l'USDA prévoit une baisse à 4,750 millions de tonnes. Et pour 2022, l'USDA a estimé une hausse des importations de porc chinois pour un total 5,100 millions de tonnes.
MPB : lundi cours stable à 1,345 euro, jeudi baisse de 0,2 cent à 1,343 euro
Une légère baisse du cours a été enregistrée à l’issue de cette première séance du mois de septembre, le jeudi 2. Elle n’est pas sans lien avec la tendance fortement baissière observée sur tous les marchés européens depuis plusieurs semaines. Mais la rentrée de septembre s’accompagne traditionnellement d’une meilleure demande pour alimenter les opérations de promotion dans les magasins. Si les volumes engagés ne seront pas aussi importants que les années passées, l’activité d’abattage sur la zone Uniporc Ouest a tout de même été en hausse de près de 2 080 porcs par rapport à la semaine précédente avec 371 497 porcs abattus. Après avoir atteint leur point bas saisonnier à la fin août, les poids moyens ont repris leur tendance annuelle haussière : 94,70 kilos (+ 300 g).