0
En Allemagne, bien que la faiblesse de l’offre reste l’ultime argument contre de nouvelles dévalorisations des cours, la tension est toujours vive entre les abattoirs et la production ; les grands abattoirs ont publié des prix bien en-dessous de la référence officielle restée stable : - 8 cents pour Tönnies, - 4 cents pour Vion Allemagne. Sur le marché de l’offre, la fluidité est bonne car les disponibilités ne sont pas élevées. En revanche sur le marché de la viande, les baisses de tarifs s’accumulent, les ventes de jambons sont particulièrement laborieuses. Les entreprises allemandes se plaignent de la concurrence d’autres viandes européennes vendues sous les tarifs allemands. A contrario des exportateurs allemands privés des grands débouchés asiatiques, les autres exportateurs européens peuvent continuer à valoriser les sous-produits en Asie, ce qui leur permet d’écouler en Europe des morceaux plus nobles à des tarifs plus concurrentiels.
Partout en Europe, les mêmes situations de marché se retrouvent avec un surplus de viande que les marché intérieurs sont incapables d’absorber. La demande de cette fin juin se calme avec la fermeture prochaine des collectivités et les départs en vacances. L’élan apporté par le tourisme et la consommation estivale peine à retrouver son niveau d’avant la pandémie.
Suivant l’exemple de l’Allemagne, le cours du porc en Autriche a été reconduit malgré de fortes tensions entre les marchés de l’offre et de la viande, la faiblesse de l’offre jouant en faveur de la stabilité des cours. En Belgique, les abattoirs ont publié des baisses entre 6 et 7 cents. Au Danemark, le prix d’acompte a été de nouveau réduit de 3 cents d’euro dans le contexte de ralentissement des ventes vers la Chine.
En Espagne, la situation se complique de plus en plus car face à la baisse des achats chinois, les entreprises espagnoles se retrouvent à acheter les porcs au prix le plus haut d’Europe pour revendre la viande sous les tarifs allemands. Les pertes générées sont énormes. La baisse vertigineuse du prix du porc en Chine a réduit progressivement le différentiel avec le prix espagnol et les ventes vers l’Empire du Milieu deviennent de moins en moins rentables. Comme partout ailleurs, le niveau des offres est saisonnièrement bas mais les frigos sont pleins et les abattoirs réduisent leur activité. En Catalogne, la plus grande région porcine en Espagne, le férié de la saint Jean a été célébré le jeudi 24 juin et Mercolleida a fixé son prix mercredi, en baisse de 3,3 cents/kg vif, du jamais vu à cette période de l’année en Espagne !
En Italie, le cours du porc est resté stable pour cette nouvelle semaine. Pourtant, comme ailleurs en Europe, de la viande espagnole arrive sur le marché à des prix très bas, obligeant les entreprises italiennes à revoir leurs tarifs à la baisse. La baisse de rentabilité des abattoirs réduit l’activité à 4 jours par semaine. Le pays compte sur sa saison touristique pour relancer la consommation de pièces à griller et les hautes températures limitent le niveau des offres.
Aux Etats-Unis, le prix du porc a entamé son repli après avoir atteint des niveaux record. L’activité d’abattage est stable à 2,443 M de têtes. La demande extérieure reste soutenue par les besoins du Mexique, de la Corée du sud et du Japon et compense en partie le retrait de la Chine. Le récent rapport « Hog and Pigs Report » concernant le cheptel porcin fait état au 1er juin d’une baisse des effectifs porcins totaux : - 2 % avec 75,7 millions de têtes, ce qui serait le chiffre le plus bas pour cette période depuis trois ans. Le cheptel reproducteur diminue de 2 % pour atteindre 6,23 millions de têtes. Le nombre de porcs destinés à la commercialisation diminue de 2 % pour atteindre 69,4 millions de têtes. D’autre part, les estimations moyennes des intentions de mise bas devraient être en baisse de 4 % et de 2 %, respectivement, pour les périodes de juin à août et de septembre à novembre. La baisse prévue des mises bas indique que les analystes s'attendent à ce que l'offre de porcs demeure serrée, car la variabilité des prix des porcs et des coûts des aliments pour animaux a probablement une incidence sur les décisions de production des producteurs. Enfin, les stocks congelés de viande de porc restent très bas avec cependant des variations selon les pièces.
Au 16 juin, le prix moyen en Chine est à 15,13 CNY pour un équivalent de 1,96 euro le kilo vif, 50,9% sous la même référence 2020 et -3% en-dessous de la référence 2019. Selon le bureau de Reuters, le cheptel porcin chinois de mai aurait augmenté de 23,5 % par rapport à l'année précédente. Le cheptel truies aurait augmenté de 19,3 % depuis un an. Selon les autorités, le cheptel de truies actuel représente désormais 98,4 % du niveau observé fin 2017, avant que le pays ne soit touché par la peste porcine africaine.
MPB : baisse de 5,1 cents dans la semaine
Suivant la tendance très baissière des cours du porc en Europe, le cours au MPB s’est replié de 5,1 cents dans la semaine. Selon le secteur de l’aval, les entreprises françaises sont, elles aussi, confrontées à une forte concurrence de viandes espagnoles proposées à des prix bas. D’autre part et toujours selon le secteur de l’aval, les salaisonniers éprouvent des difficultés à répercuter les hausses du prix du porc auprès de la distribution. Sur la zone Uniporc Ouest, l’activité s’est, une fois de plus, repliée de 3 850 porcs à 369 570 animaux abattus, reflets de la baisse saisonnière de l’offre mais aussi d’une activité au ralenti. La baisse des poids se poursuit toutefois avec un nouveau repli de 467 g après les 770 grammes perdus précédemment et qui situent les poids moyens à 94,98 kilo
