Sur certains marchés européens, une timide reprise semble s’amorcer en lien avec le choix des vacanciers nationaux de rester dans leur pays. Par endroit, une meilleure météo devrait stimuler la demande de produits à griller mais les quantités de viande disponibles actuellement restent largement supérieures à une consommation qui peine tout de même à décoller. Malgré ces quelques signes positifs, les cours du porc ont globalement continué à baisser, mettant de plus en plus en péril l’avenir de nombreux élevages européens.
En Allemagne, par une baisse de 6 centimes, la référence officielle a été ajustée sur les prix des grands abattoirs qui depuis quelques semaines se situaient bien en‐dessous. La situation de marché évolue peu avec des offres faibles mais face à une demande en viande encore plus faible, ce qui a contraint l’association des éleveurs à céder sous la pression de plus en plus forte des abattoirs. L’apparition de 2 cas de FPA dans des élevages situés dans les zones de restriction déjà existantes dans le Brandebourg ne change pas fondamentalement la situation des éleveurs puisque comme rapporté par ISN : « l'Allemagne est de toute façon bloquée dans ses exportations de viande de porc vers de nombreux pays tiers en raison de la peste porcine africaine sur les sangliers. Au niveau du commerce européen, le principe de régionalisation continue de s'appliquer, ce qui n'entraîne actuellement aucun changement pour les marchés allemands dans l'UE. En outre, l'offre de porcs d'abattage en Allemagne est extrêmement faible. Il se situe au niveau de 2007, c'est‐à‐dire à un niveau presque historique ».
Au Danemark, le prix d’acompte danois, après avoir été stabilisé la semaine dernière, recule de 6 centimes pour cette nouvelle semaine. La baisse totale depuis la mi‐juin est de 22 centimes d’euro ! Tous les grands pays exportateurs qui avaient connu un commerce très lucratif avec la Chine durant de nombreux mois, portant les prix du porc très haut, se retrouvent aujourd’hui à ajuster drastiquement leur cours au niveau du marché européen.
C’est également le cas pour la référence espagnole qui avec une nouvelle baisse de 5 centimes d’euro a perdu 19,3 centimes du kilo vif en 5 semaines. A la perte du marché chinois s’ajoute les conséquences de la pandémie Covid‐19 qui prive cet été l’Espagne d’une grande partie de son tourisme, moteur traditionnel des hausses estivales du cours du porc. Pourtant, les offres se maintiennent à un niveau très bas, les poids baissent régulièrement mais le différentiel qui persiste avec les autres cotations européennes pénalise toujours les entreprises espagnoles. La baisse du prix a permis un timide retour des achats chinois, notamment de jambons, mais à des tarifs très bas.
Après une amorce de baisse les 2 semaines passées, le prix moyen aux Etats‐Unis repart à la hausse. Le niveau de prix de la semaine 28 se situe près de 80% au‐dessus du prix de la première semaine 2021. Cette fermeté du prix est en lien avec l’amélioration de la valeur de la découpe mais aussi en raison d’une offre limitée illustrée par des abattages au plus bas, même comparé à la même semaine 2019. Le 4 resserrement des offres devrait par ailleurs se poursuivre sur le second semestre. D’autre part, les poids carcasse se situent sous les niveaux de 2020 et 2019 et devraient continuer à baisser en juillet. La combinaison de la baisse des poids et de l'abattage maintiendra les stocks de porc près des niveaux annuels les plus bas pour les deux prochaines semaines.
Au 7 juillet, le prix moyen en Chine est à 15,90 CNY pour un équivalent de 2,08 euro le kilo vif, 54% sous la même référence 2020 et légèrement sous la référence 2019.
MPB : ‐ 0,008 euro lundi, ‐ 0,029 euro jeudi
Le cours du porc s’établit à 1,350 euro en fin de semaine après une baisse hebdomadaire de 3,7 centimes (‐0,8 cent le lundi et ‐ 2,9 cents le jeudi). L’attitude aux achats des abattoirs a été homogène durant les 2 séances de vente. En raison du férié du 14 juillet, la résistance des groupements vendeurs a été vaine car des reports d’abattage se sont accumulés alors même que la demande en porcs est déjà faible. Les abattages de cette semaine se sont élevés à 307 771 porcs, la baisse saisonnière des poids a été momentanément interrompue puisque ils remontent de 126 g à 94,78 kilos.