Signalement de l'élevage
· Elevage de 800 truies, naissage-sevrage sur site et engraissement à façon à l'extérieur.
· Zone de faible intensité porcine.
· Génétique:
Truie : 50% Piétrain, 25% LW, 25% LD | |
Verrat : Piétrain |
· Aliment fabriqué à la ferme, une partie des céréales est produite sur la ferme.
· Eau de forage non traitée.
· Insémination artificielle par achat de dose à un CIA.
· Conduite à la semaine, sevrage 20 jours.
· Elevage indemne SDRP, Aujeszky
· Plan de vaccination:
Cochettes en quarantaine : Mycoplasme Mono-dose, Parvo-Rouget avec rappel 15 jours plus tard. | |
Truies : Rappel Parvo-Rouget en maternité à 10 jours de lactation. |
Description du cas
La fertilité des truies s'est dégradée depuis plusieurs bandes, l'éleveur nous transmet son tableau de bord de fertilité qui nous permet une première analyse des retours. L'objectif est d'avoir 32 truies à mettre bas par bande.
Le taux de fertilité moyen depuis 3 mois est de 71% avec 14% de retours cyclés et 15% de truies vides à l'écho.
Les cochettes qui représentent 18% des truies ont un taux de fertilité de 65% et les truies multipares ont un taux de fertilité de 72%.
NB : les retours décyclés ne sont pas contrôlés et sont totalisés dans les truies vides à l'échographie.
Par ailleurs, les résultats sont :
NT | 12,60 |
NV | 11,55 |
MN | 1,04 |
Momifiés | 0,24 |
Sevrés | 10,05 |
La démographie du cheptel est normale et les cochettes ont une prolificité plus faible que les autres truies (0,7 porcelet NT en moins).
Résultat par rang de portée
MISES-BAS |
||||
Rg
de portée |
Nbre
MB |
Age |
NT |
NV |
1 |
138 |
365 |
11.4 |
10.6 |
2 |
139 |
530 |
12.2 |
11.1 |
3 |
98 |
667 |
12.8 |
11.9 |
4 |
94 |
823 |
13.9 |
12.4 |
5 |
83 |
947 |
13.8 |
12.2 |
6 |
61 |
1070 |
13.5 |
11.9 |
7 |
51 |
1206 |
12.9 |
11.0 |
8 |
24 |
1352 |
11.8 |
10.5 |
9 |
2 |
1477 |
15.0 |
14.0 |
Total |
690 |
736 |
12.7 |
11.5 |
Tableau de bord de fertilité
N°
bde |
Nbre
total de truies |
Retours
cyclés |
Vides
à 4 semaines |
Vides
à 7 semaines |
Vide
total |
Nbre
restant ds la bande |
Nbre
de cochettes |
Retour
cyclé cochettes |
Cochettes
vides écho |
Total
cochettes vides |
Nbre
truies rg 1 et + |
Retours
cyclés |
Truies
vides écho |
Total
vide |
|
% |
% |
% |
NB |
% |
NB |
% |
% |
% |
% |
% |
% |
||||
15 |
56 |
16 |
7 |
5 |
16 |
29 |
40 |
10 |
40 |
10 |
50 |
46 |
15 |
9 |
24 |
16 |
59 |
22 |
10 |
3 |
21 |
36 |
38 |
13 |
31 |
8 |
39 |
46 |
22 |
13 |
35 |
17 |
55 |
4 |
9 |
0 |
7 |
13 |
48 |
10 |
10 |
10 |
20 |
45 |
2 |
9 |
11 |
18 |
48 |
4 |
10 |
4 |
9 |
19 |
39 |
14 |
14 |
0 |
14 |
34 |
6 |
15 |
21 |
19 |
51 |
18 |
29 |
2 |
25 |
49 |
26 |
14 |
29 |
13 |
42 |
37 |
14 |
27 |
41 |
20 |
38 |
18 |
21 |
0 |
15 |
39 |
23 |
2 |
0 |
50 |
50 |
36 |
17 |
22 |
39 |
1 |
47 |
15 |
21 |
0 |
17 |
36 |
30 |
11 |
0 |
27 |
27 |
36 |
19 |
19 |
39 |
2 |
54 |
17 |
17 |
6 |
21 |
39 |
33 |
3 |
33 |
0 |
33 |
51 |
20 |
20 |
39 |
3 |
52 |
8 |
8 |
0 |
8 |
15 |
44 |
8 |
25 |
25 |
50 |
44 |
5 |
7 |
11 |
4 |
45 |
18 |
9 |
2 |
13 |
29 |
32 |
8 |
13 |
0 |
13 |
37 |
19 |
11 |
30 |
5 |
58 |
10 |
9 |
0 |
11 |
19 |
47 |
12 |
17 |
0 |
17 |
46 |
9 |
11 |
20 |
6 |
37 |
22 |
14 |
0 |
13 |
35 |
24 |
4 |
50 |
0 |
50 |
33 |
18 |
15 |
33 |
TOTAL |
600 |
14 |
13 |
2 |
176 |
29.33 |
424 |
109 |
21 |
14 |
35 |
491 |
14 |
14 |
28.11 |
Le taux de fertilité est faible et à ce stade, aucune piste n'est écartée.Une visite est programmée.
Visite d'élevage
Quarantaine
Fiche signalétique
Description
100 places sur caillebotis intégral (béton)
Fosse indépendante
Absence naturelle de lumière
Conduite
Elevage des cochettes sur paille sur site extérieur de 8 à 110 kg (abreuvement pipettes)
Approvisionnement de l'élevage toutes les 10 semaines
Détections des chaleurs avec le verrat 1 fois par jour (le verrat reste la journée en quarantaine). 2 chaleurs minimum requises avant transfert dans la zone "préparation cochettes".
Contamination des cochettes avec des excréments de truies.
Plan d'adaptation
J0 à J5 : Aspirine, Oxytétracycline, Oxybendazole
Alimentation
Gestantes + (= aliment gestantes enrichi)
Abreuvement : sucettes (1 par case)
Age à l'IA
240 jours
Signes cliniques
Toux sur environ 20% des cochettes.
Bel aspect des animaux : conformation normale, peau et poils brillants.
1 boiterie, probablement suite à une bagarre.
Préparation des cochettes
Fiche signalétique
Description
34 places bloquées. Caillebotis fil.
Pas de séparation avec truies gestantes (confirmées).
Conduite
Arrivée après deux chaleurs.
Sortie avant 3ème chaleur
Rotations tous les 15 jours-3 semaines (1 couleur par semaine).
Incorporation de 8 cochettes/bande.
Alimentation
Aliment gestantes.
Eau : électrovannes (16 l/jour)
Signes cliniques
Quelques écoulements avant la 3ème chaleur (1 à 2/34).
Les chaleurs sont normales
Verraterie
Fiche signalétique
Description
Truies bloquées sur caillebotis fil.
Rangées par semaine de saillie avec 2 rangées dans la salle gestantes confirmées.
Conduite
COCHETTES
Désinfection des vagins avec un gel iodé 5 jours avant IA.
Transfert de la zone "préparation cochettes" dans la zone verraterie.
1ère IA à la détection de la chaleur puis 2ème à 12 h et 3ème à 12 h.
TRUIES
Sevrage mercredi matin. Désinfection des vagins avec un gel iodé.
Détection dès le dimanche
IA à 24 h, 12 h, 24 h (3ème IA pour 75% des truies).
Signes cliniques
Ecoulements avant ou pendant les IA (sondes sales)
Ecoulements 17-18 j après IA
Par ailleurs, on n'observe pas de signe clinique, absence de toux, pas d'hyperthermie.
L'aspect des truies sevrées est normal.
Gestantes
Fiche signalétique
Description
Truies en liberté sur caillebotis intégral.
35 truies par case correspondant à une bande (les cochettes sont avec les truies ensemble dans la même case).
Aliment
Aliment gestante, nourrisseur à sec à volonté.
Abreuvement par pipette 13 l d'eau/jour/truie.
Signes cliniques
Les truies ont un bel aspect. On note quelques bagarres à la mise en lot.
Les truies les plus faibles sont bloquées et alimentées individuellement (4 cases bloquées disponibles par case).
Absence de toux.
L'éleveur souligne la présence de rongeurs dans l'élevage.
Maternité
Fiche signalétique
4 salles de maternité, 32 places.
Caillebotis intégral (fonte sous la truie, plastique pour les porcelets).
Plaque chauffante pour porcelets.
Aliment spécial mise-bas de l'entrée en maternité (5 jours avant MB à 3 jours après) puis aliment allaitante.
Aliment à sec, abreuvoir pour la truie.
Nettoyage, désinfection entre chaque vide sanitaire de 1 jour seulement
Signes cliniques
-Ecoulements avant MB : rares
-Ecoulements MB + 12 h : fréquents 20%
-Ecoulements Dinolytic + 12 h : fréquents (20 à 30%).
-Ecoulements Dinolytic + 2-3 jours : quelques cas (10 à 15%)
-Peu de momifiés (< 0,3) problèmes de congestions.
-Contrôle urinaire à la sortie de maternité : pH basique, 20% d'urines troubles, absence de nitrite.
-Plan de prévention : gel iodé à l'entrée en maternité.
Origines possibles
Les différentes origines possibles d'un problème de fertilité de ce type sont :
Origine sanitaire
a. Adaptation des cochettes à l'élevage. Dans cet élevage, on observe de la toux et des écoulements sur les cochettes. La quarantaine n'est ni lavée, ni désinfectée entre chaque bande.
b. Métrites. Les écoulements sont importants sur les truies en maternité et avant les retours. On les retrouve également sur les cochettes avant IA.
c. SDRP. L'élevage est indemne et a été récemment contrôlé.
d. Parvovirus. Les truies sont vaccinées et on observe peu de momifiés < 0,3/portée.
e. Leptospirose. L’éleveur a noté la présence de rongeurs.
Origine technique
Nous avons contrôlé la qualité du travail des salariés au niveau de la détection des chaleurs, la technique d'IA ainsi que le comportement avec les animaux. Le seul point qui ait retenu notre attention est l'IA un peu tardive en fin de chaleur sur quelques truies avec risque d'apparition de métrites ?
Origine alimentaire
L'éleveur utilise un minéral haut de gamme. Les truies présentent un bel aspect et les porcelets sont beaux à la naissance. Le point qui retient notre attention est la mauvaise qualité bactériologique de l'eau : streptocoques fécaux > 100 colonies/100 ml, pH = 7,4, dureté : 37°F, ainsi que le faible abreuvement des gestantes (13 l/jour).
Conduite d'élevage
Les truies sont réformées dès le 2ème retour, la mauvaise fertilité des cochettes rend difficile une politique plus drastique des réformes. La mise en lot n'est pas responsable des vides écho. car les truies sont mises en lot à 5 semaines après l’écho.
Origine génétique
Les cochettes proviennent d'un multiplicateur privé et répondent au cahier des charges de l'éleveur, truies 50% Piétrain, 25% LW et 25% LD. Le voisin de l'éleveur qui achète les cochettes dans le même élevage a une fertilité de 85% sur les cochettes. Les résultats de prolificité semblent par contre un peu faibles.
On constate néanmoins que le problème de fertilité sur les cochettes existe depuis que l’éleveurs achète les cochettes à 8 Kg.
A ce stade, nous retenons les hypothèses suivantes :
- infection uro-génitale,
- adaptation des cochettes,
- leptospirose,
- qualité de l'eau.
Résultats d'analyses et mesures mises en place
Résultats analyses
Contrôles en abattoir
Résultat contrôle abattoir de truies réformées suite à un problème de fécondité sur 13 truies (3 cochettes et 9 truies).
Vaginites importantes sur 50% des truies et des cochettes, présence de pus dans l'utérus sur 2 truies et 1 cochette, la muqueuse apparaît congestionnée sur la plupart des truies.
Cystite sur 5 truies et 1 cochette.
Ovaires normaux.
Les E. coli isolés sur les vessies sont résistants au triméthoprime-sulfa, intermédiaire amoxicilline et sensibles au ceftiofur, enrofloxacine, marbofloxacine, acide oxolinique, fluméquine, gentamycine.
Sérologie leptospirose
- prévalence 40%
- 2 sérogroupes : Icterohemorrhagiae, Serjoe.
- 3 cochettes sur 6 sont séropositives.
N°MC | Rang |
COP |
19 |
IH |
AUT |
32 |
BAL |
GRIP |
35 |
AUS |
BRAT |
372 |
POM |
BAT |
SJ |
HJ |
WOLF |
SAX |
296 |
TAR |
252762 | 5 |
200 |
400 |
200 |
0 |
0 |
100 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
100 |
0 |
200 |
100 |
0 |
0 |
0 |
0 |
252763 | 4 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
252764 | 4 |
200 |
200 |
200 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
252765 | 3 |
200 |
200 |
100 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
252766 | 1 |
100 |
200 |
200 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
200 |
0 |
0 |
100 |
0 |
0 |
252767 | Co |
100 |
200 |
200 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
100 |
0 |
0 |
100 |
0 |
0 |
252768 | 1 |
200 |
400 |
400 |
0 |
0 |
200 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
100 |
100 |
0 |
100 |
0 |
0 |
252769 | Co |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
200 |
0 |
0 |
100 |
100 |
100 |
252770 | Q |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
100 |
100 |
0 |
100 |
0 |
0 |
252771 | Co |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
252772 | Co |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
252773 | 1 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
252774 | 3 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
252775 | 3 |
100 |
200 |
200 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
200 |
100 |
0 |
100 |
0 |
0 |
252776 | 3 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
200 |
200 |
100 |
200 |
200 |
|
252777 | 4 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
252778 | 2 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
252779 | 1 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
252780 | 1 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
252781 | 2 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
252782 | 2 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
252783 | 3 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
252784 | 5 |
200 |
400 |
400 |
0 |
0 |
200 |
0 |
0 |
100 |
200 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
252785 | Q |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
252786 | Q |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
252787 | Q |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
252788 | Q |
200 |
400 |
200 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
252789 | Q |
200 |
200 |
200 |
0 |
0 |
100 |
0 |
0 |
100 |
100 |
0 |
0 |
0 |
200 |
0 |
100 |
200 |
100 |
200 |
Légende
Q : quarantaine
Co : cochette IA + 1 mois
Rg 1 : Primipares IA + 1 mois
Rg 2 : IA + 1 mois
Rg 3 : IA + 1 mois
Rg : IA + 1 mois
Rg 5 : IA + 1 mois
Le contrôle abattoir confirme bien la présence d'infection uro-génitale qui peut entraîner des problèmes de fécondité sur les truies et cochettes.
Le contrôle sérologique leptospirose est positif et met en évidence également une séropositivité des cochettes dès la quarantaine.
A partir de là, nous décidons de mettre en place un traitement à la fois contre les métrites et un traitement général contre la leptospirose.
Mesures mises en place
a) Traitement de l'eau avec 50 ppm de péroxyde.
b) Plan de lutte contre les rats et les souris.
c) Traitement des truies avec de l'acide oxolinique: 10 mg/kg PV pendant 5 jours par voie orale à l'entrée en maternité et la semaine d'IA.
d) Traitement général des truies avec de l'oxytétracycline à 2000 ppm pendant 15 jours dans l’aliment gestante et 1000 ppm dans l’aliment allaitante.
Evolution du cas et avis extérieurs
Nous avons présenté le cas par Internet à trois confrères spécialisés en production porcine pour avoir leur avis et voici leurs réponses.
1er confrère espagnol
Réformer les truies à écoulements.
Elever les cochettes séparément des truies jusqu'à 240 jours d'âge et contact avec un verrat uniquement lors de la 3ème chaleur.
Abreuvement 30 litres autour de la mise-bas, 10 jours.
Eliminer tous types de traitements spécifiques de l'appareil reproducteur : désinfection vaginale, prostaglandine, traitement intra-utérin.
Traitement OTC à 1000 ppm dans l'aliment pendant 6 semaines, refaire une cure de 15 jours un mois après la diminution de la pression.
Leptospirose pas en cause car il n'y a pas de mortalité néonatale ni d'avortement.
2ème confrère français
Qualité de l'eau joue un rôle important.
Abreuvement en quarantaine.
Contrôler le passage de grippe H1N2 sur les cochettes.
Problèmes d’adaptation des cochettes.
Rechercher la Chlamydiose qui peut donner ce genre de problème.
Leptospirose possible, les symptômes sont précoces.
3ème confrère danois
Utiliser un vaccin Parvo monovalent.
Ne pas déplacer les truies pendant les chaleurs.
IA trop tardives notamment sur les cochettes.
La maladie de Glässer peut donner des problèmes de reproduction de ce style !
Nouvelle visite d'élevage
Les traitements conseillés ont été mis en place.
Les mises-bas se déroulent mieux avec moins de métrites et moins de congestions mammaires.
On observe nettement moins d'écoulements en verraterie.
Le taux de fertilité s'est amélioré pour arriver à 85% sur les truies multipares. Par contre, il ne s'est pas amélioré sur les cochettes
Conclusion
Les infections uro-génitales jouent bien un rôle dans ce problème de fertilité.
1. Le plan mis en place a bien marché et a permis d'améliorer la fécondité des truies. L'élevage restera sensible aux cystites car la dureté de l'eau est élevée et l'abreuvement des truies en gestante est trop faible (13 l/jour).
2. Un contrôle sérologique est prévu à nouveau pour vérifier l'efficacité du traitement contre la leptospirose sur les cochettes .
3. Le point le plus important est bien l'adaptation des cochettes dans ce cas. D'une part, la quarantaine et la préparation des cochettes sont les parents pauvres de l'élevage avec un manque de place et de confort.
Par ailleurs, les cochettes présentent des signes qui révèlent bien le problème d'adaptation : toux et écoulements.
4. L'avis des confrères est intéressant :
-
a. Il confirme bien l'importance de l'adaptation des cochettes dans ce cas.
Il confirme également l’importance des infections urogénitales
et de la qualité de l’eau. A noter ce conseil de réduire
les traitements de l’appareil reproducteur, et de réformer toutes
les truies à écoulements.
b. Les avis sur la leptospirose sont partagés et c’est le suivi sérologique post traitement qui pourra peut être apporter la preuve. Le diagnostic de la chlamydiose risque d’être compliqué également, car les outils diagnostics ne sont pas encore couramment utilisés.
c. Il apporte des idées neuves dont certaines nous ont étonné:
- Rechercher la maladie de Glässer dans un problème de repro? L’élevage a bien connu il y a deux ans un passage d’Haemophilus parasuis en sevrage mais depuis plus de problème.
- Utiliser un vaccin monovalent Parvo.
- Grippe H1N2 : nous sommes dans une région à faible densité porcine.
Commentaires
Ce cas traite d'un problème de fertilité dû à plusieurs facteurs.
Les problèmes de reproduction sont bien souvent les plus complexes à résoudre car les origines sont multiples. Il est donc important d'avoir une approche globale.
Quand on visite cet élevage on a une très bonne impression car la verraterie est un beau bâtiment, les truies en gestante sont belles, les salariés travaillent bien et apportent beaucoup de soins aux animaux. La pression microbienne ne semble pas élevée car la pression virale est très faible, les engraissement sont à l’extérieur et les contrôles respiratoires sur les charcutiers sont satisfaisants. On peut penser à ce stade que les signes de métrites expliquent le problème de reproduction. Le traitement classique mis en place a fonctionné sur les truies mais le problèmes des cochettes n’est pas réglé !
Le problème des cochettes est compliqué. Elles sont issues d’un schéma récent et très particulier qui fournit seulement deux éleveurs et il faut du temps avant de pouvoir conclure sur un éventuel effet génétique. L’achat à 8 Kg est plutôt favorable sur le plan sanitaire, encore faut-il que l’incorporation se fasse bien. C’est certainement là le point faible avec un manque de confort en quarantaine. Cela explique t-il 35 % d’infécondité, probablement pas et il y a certainement un germe qui nuit à la reproduction: Leptospire? Chlamydie?
Ces maladies émergentes jouent certainement un rôle, la difficulté est à la fois de confirmer le diagnostic, de choisir le traitement et d’en mesurer l’effet. Il reste beaucoup de choses à faire dans ce domaine, on parlait de leptospirose lors des premières RIPP à Loudéac en 1990, et depuis on a somme toute peu progressé .
Enfin, quand on a le sentiment de passer à côté de quelque chose, le recours a des avis extérieurs est rassurant et intéressant. Il est étonnant de voir comment les réflexions peuvent être différentes. Nous espérons que ce cas clinique sera à l’origine d’échanges et peut être nous reviendrons dans quelques mois pour vous donner l’évolution du cas.