Fin janvier, nous avons demandé à tous nos utilisateurs s'ils pensaient que le PPA entrerait dans leur pays dans les 3 ans. Selon les réponses obtenues de nos utilisateurs français (fig. 1), la plupart d'entre eux considèrent l'entrée de la PPA dans leur pays comme imminente et une partie significative d'entre eux la considèrent comme possible, bien qu'à long terme.
La confirmation de la PPA chez des sangliers en Belgique en 2018, à environ 10 km de la frontière française, représentait déjà une nouvelle progression de la maladie au sein du continent. Deux ans plus tard, en septembre 2020, la maladie a été confirmée chez des sangliers en Allemagne et, en janvier dernier, l'Italie a confirmé des cas chez des sangliers dans le nord du pays, dans la région du Piémont, à environ 100 km de la frontière française.
Compte tenu de ces informations, il est raisonnable pour les utilisateurs de penser à la forte probabilité d'entrée de la maladie par le biais du mouvement des sangliers, surtout si l'on considère le bien connu "corridor méditerranéen", une connexion naturelle qui permettrait aux sangliers d'entrer dans la zone française à partir de la zone infectée du Piémont.
Quelles seraient les conséquences de l'entrée de la PPA en France ?
Le principal effet de la confirmation de la maladie dans un pays, outre l'aspect sanitaire, est principalement d'ordre commercial, car de nombreux pays ferment leurs frontières à la viande de porc en provenance du pays touché par la maladie. La France figure parmi les 10 premiers exportateurs mondiaux de viande de porc. En 2020, elle a produit un total de 2,2 millions de tonnes de porc et en a exporté environ 460 000 tonnes.
Si une partie importante des exportations est destinée à d'autres États membres de l'UE (principalement l'Italie avec 20 % du total, la Belgique, la Pologne, la Grèce, les Pays-Bas ou l'Espagne) vers lesquels, selon la réglementation européenne, elle pourrait continuer à exporter en cas d'apparition de la PPA, le reste est destiné à des pays tiers, principalement la Chine (201 174 t en 2021). Dans le cas de la Chine, heureusement, une régionalisation vient d'être signée, ce qui lui permettrait, en cas de maladie, de continuer à exporter vers ce pays à partir des régions françaises qui ne sont pas touchées. Les autres destinations importantes des exportations françaises sont les Philippines (37 847 t en 2021), le Japon (12 580 t) et la Corée (5 533 t).