Alors que le mois de septembre se présente, synonyme souvent de reprise scolaire et industrielle, des orientations différentes sont observées sur les marchés du porc en Europe. En Allemagne, le cours reste stable pour la huitième semaine consécutive car le marché est équilibré. Les retards issus de la fermeture de l’abattoir de Tönnies à Rheda‐Wiedenbrück semblent en voie de résorption et les abattages ainsi que les poids sont en baisse. Toutefois, la demande de porcs reste toujours insuffisante pour actionner une hausse du cours du porc. En outre et selon des sources allemandes et autrichiennes, le problème qui se pose actuellement en Allemagne depuis la fermeture de l’abattoir de Rheda, est le manque de main d’œuvre en provenance des pays de l’Est, car les employés sont repartis dans leur pays d’origine au moment de l’arrêt de l’abattoir et beaucoup ne sont pas revenus en Allemagne.
En Autriche, l’offre n’est pas excessive et les enlèvements de porcs sont rapides. Bien que des entreprises orientées vers l’export soient confrontées à une sévère concurrence, le prix du porc a enregistré une hausse de 2 cents.
Au Danemark, le prix d’acompte reprend 4 cents d’euro dans un contexte de très bonne demande chinoise. Aux Pays‐Bas, les prix sont restés stables alors que l’un des abattoirs néerlandais (Westford), d’une capacité d’abattage de 50 000 porcs par semaine, a retrouvé son autorisation à exporter vers la Chine. Il semblerait que les 3 autres abattoirs privés de Chine pour raison sanitaire retrouvent prochainement leur agrément.
En Belgique, le prix du kilo vif a augmenté de 1 cent. Bien que les poids soient en baisse, l’offre de porcs reste suffisante aux besoins actuels des abattoirs.
En Espagne, la situation ne varie pas beaucoup depuis quelques semaines. La position toujours leader de la cotation espagnole reste un frein à toute augmentation, notamment dans un contexte d’extrême compétition sur les marchés mondiaux.
En Italie, les prix ont haussé de 3,7 cents car l’offre reste limitée avec des poids en baisse, la croissance des porcs est freinée par les fortes chaleurs qui sévissent encore dans le sud de l’Europe. Sur le marché de la viande, la demande de produits à griller se réduit tandis que les besoins du secteur de la transformation sont encore limités. Bien que cela conduise à une réduction d’activité des abattoirs, le rapport offre / demande reste toujours en faveur de la production.
Aux Etats‐Unis, le mouvement de hausse des prix du porc se poursuit. Les abattages se maintiennent au‐ dessus des niveaux de 2019 de l’ordre de 4% avec 2,618 M de porcs abattus en semaine 34. Les poids moyens baissent régulièrement. D’autre part, un important producteur de porcs américain, Maxwell Foods (54 000 truies) ferme ses portes en raison des effets économiques de la pandémie. La société de 31 ans entamera la fermeture ce mois‐ci dans le but de fermer complètement d'ici la mi‐2021.
Pour la seconde semaine d’août, le cours moyen du porc en Chine baisse légèrement de 0,5 % (‐ 0,20 CNY) et se situe 77 % au‐dessus du prix moyen de la même semaine 2019 pour un équivalent en euro toujours proche de 4,50 €. Selon le bureau de Reuters, Les chiffres du ministère chinois de l'Agriculture montrent que la population porcine chinoise en juillet était de 13,1 % plus élevée qu’il y a un an. C'est la première fois depuis avril 2018 que le cheptel est plus élevé que l’année précédente. Le cheptel truies affiche une augmentation pouvant atteindre 20,3% selon la déclaration du ministère. Le ministère maintient son objectif de rétablir la production porcine à quelque chose de similaire à «la normale» d'ici la fin de cette année. Et de retrouver une production normale en 2021 !
MPB : + 2 centimes dans la semaine
Le mouvement de hausse amorcé la semaine précédente, (alors que la demande de porcs est plus importante pour répondre aux besoins liés aux opérations de promotion de la rentrée), s’est assez vite essoufflé, en particulier le jeudi 27 août où le cours n’a repris qu’un centime. Pourtant, la montée progressive des enchères, notamment dans la dernière partie de séance, a révélé des besoins toujours présents des abattoirs. Après la hausse de 1 centime obtenue le lundi 24 août, le cours s’établit donc à 1,356 euro en fin de semaine. Au regard des abattages de la semaine écoulée, 366 723 porcs, ainsi que des poids en légère baisse de 98 g à 94,26 kilos, l’offre n’est pas excessive. Mais les 885 porcs refusés à la vente jeudi par les vendeurs pour enchères insuffisantes, n’auront pas suffi à renouveler le résultat obtenu la semaine précédente.
Sur la zone Uniporc Ouest, de la semaine 32 à 35, 1 482 302 porcs ont été abattus, c’est 58 504 porcs de plus qu’en 2019 sur la même période, mais en 2019, le 15 août était situé un jeudi, ce qui signifie que l’activité du mois d’août 2020 est assez proche de son équivalente 2019. Depuis le début janvier, de la semaine 01 à la semaine 35, le nombre de jours d’abattages est identique : 12 732 709 porcs ont été abattus en 2020 contre 12 883 145 en 2019. Cela représente une baisse de 150 436 porcs (‐1,17%). A la fin août, les poids se rapprochent enfin de la même référence 2019, puisqu’ils s’élevaient à 94,13 kilos, la différence est à présent de 135 grammes. Depuis le début de l’année, les poids sont en moyenne 710 grammes plus lourds que l’an passé.