Après plusieurs semaines de fortes baisses où les cours ont chuté de 20 à 35 % (hors Italie), la situation sur les marchés semble se stabiliser avec même quelques reprises comme en Allemagne et ce, malgré la perte d’une journée d’activité, le jeudi de l’Ascension, dans certains pays. Le déconfinement de la population ainsi que l’ouverture partielle de la consommation hors foyer apporte un peu d’oxygène au commerce tandis que les ventes européennes au grand export profitent d’un manque d’approvisionnement en viande aux Etats-Unis, dont les exportateurs se trouvent dans l’incapacité d’honorer tous leurs contrats.
Le marché allemand a inversé la tendance pour cette nouvelle semaine en communiquant une hausse de 6 cents de sa référence officielle, hausse soutenue par certains des plus grands abattoirs allemands. Tous les abattoirs ont retrouvé leur capacité d’abattage et il faudra compter 3 à 4 semaines pour récupérer les retards. Le commerce est animé par la réouverture des restaurants et la demande est forte pour les produits à griller favorisée par un week-end de l’Ascension assez ensoleillé.
En Autriche, le cours a haussé de 5 cents suivant ainsi la tendance allemande. L’optimisme règne sur les marchés avec la normalisation du secteur de la restauration et d’une bonne demande du secteur de la distribution. Il reste cependant encore des reports que le férié de l’Ascension devrait accroitre.
En Belgique, le prix du kilo vif a augmenté de 6 cents avec le même constat d’un commerce un peu plus dynamique avec une bonne demande sur les pièces à griller. Comme partout ailleurs, les offres restent élevées et les poids moyens sont très lourds.
En Espagne, l’offre se rétracte peu à peu avec pour conséquence des poids moyens qui continuent de baisser depuis 3 semaines. Il n’en reste pas moins qu’il reste toujours des retards d’enlèvement et que les poids sont plus lourds de 3,5 kilos par rapport à ceux de l’an passé à la même époque. Sur le marché de la viande, les prix se sont stabilisés. L’export connaît de nouvelles impulsons à la suite des difficultés rencontrées par les exportateurs américains qui peinent à honorer tous leurs contrats notamment auprès de leurs clients sud-coréens à la suite de la fermeture de certains abattoirs. Sur le marché intérieur, de légères améliorations sont perceptibles avec la réouverture, encore limitée, des restaurants.
A l’inverse des autres pays européens, la situation en Italie reste critique. Le commerce du jambon est toujours dans l’impasse. Et si la vie du pays retrouve une forme de normalité, cela a encore peu d’effet pour redresser une économie lourdement frappée.
Aux Etats-Unis, les cours du porc sont en léger repli. Les abattages de la semaine 20 ont été de 2,1 M de têtes soit 19% supérieurs à ceux de la semaine précédente mais 11% inférieurs à la même semaine 2019. Depuis le début d’année, l’activité est pratiquement égale à celle de 2019. Le secteur porcin est toujours perturbé par le Covid-19. Les retards d’abattage fin avril sont estimés à 1 M de porcs. De nombreux porcs sont euthanasiés. Une polémique est apparue autour des exportations record vers la Chine alors qu’il existe une pénurie de viande sur le marché américain. Smithfield foods a répondu à ces préoccupations en orientant une partie de sa production vers le marché US. De même JBS USA a réduit ses niveaux d'exportations de porc. D’autre part, selon une information relayée par Breiz Europe, dans la négociation USA - Chine, les USA auraient obtenu de la part des chinois dans la deuxième phase des accords une reconnaissance de la ractopamine et des hormones !!!
En Chine, le prix moyen du porc vivant a baissé de 5,7% la semaine dernière, mais reste 100,7% supérieur au prix de l’an passé pour la même semaine. New Hope Group, l'un des plus grands éleveurs de porcs de Chine, s'attend à ce que la production porcine du pays revienne à des niveaux normaux d'ici 2021 selon le président du groupe, Liu Yonghao. Le gouvernement a offert une série d'incitations aux agriculteurs pour accélérer la reprise. Liu a déclaré que les prix du porc resteraient relativement élevés cette année, mais qu'ils pourraient tomber en dessous des coûts de production dans les années à venir alors que de nouveaux acteurs se précipiteraient dans la production. Les prix du porc, qui sont en baisse constante depuis début février, continueront de baisser jusqu'à la fin de cette année, sous la pression d'une augmentation de la production et d'une poussée des importations. La faiblesse de la consommation exerce également une pression sur les prix, selon les analystes, de nombreuses cantines dans les écoles et les lieux de travail n'étant pas encore ouvertes et le ralentissement de l'économie pesant sur le pouvoir d'achat.
MPB : La tendance à la stabilisation se confirme
La tendance à la stabilisation qui s’était dessinée le jeudi 14 mai, a été confirmée la semaine passée, notamment le mercredi 20 mai, et ce, malgré le férié de l‘Ascension et la baisse d’activité liée aux cas de Covid-19 parmi le personnel de 2 abattoirs de la zone Uniporc Ouest. L’abattoir situé dans le Loiret est fermé jusqu’au 25 mai, celui des Côtes d’Armor a travaillé à hauteur de 50% de sa capacité en semaine 21. Le cours s’est stabilisé le mercredi 20 mai en l’absence de l’abattoir Kermené, ce qui a entraîné la mise en affectation de plus de près de 8 000 porcs qui ont été partiellement affectés et 3 000 porcs ont été mis en invendus et vont venir grossir les volumes des reports liés aux différents fériés du mois de mai. L’activité de la semaine s’est élevée à 304 492 porcs abattus, 16 500 porcs de moins qu’au cours de lasemaine de l’Ascension 2019. Les poids se sont élevés à 96,62 kilos, ce qui représente une baisse de 288g.