Dans le cadre d’un projet financé par l’Europe, un travail en concertation a été organisé par l’interprofession porcine d’Occitanie Midiporc avec la participation d’éleveurs souhaitant s’investir dans la construction d’un projet d’avenir pour leur région, d’interlocuteurs de la filière, de conseillers de Chambre d’agriculture et de consommateurs. Partenaire du projet, l’IFIP a apporté son expertise technique et économique.
L’objectif est d’intégrer de bonnes pratiques d’élevage, de proposer une construction par stade physiologique, d’évaluer les performances techniques, de bien-être, environnementales et économiques des solutions et d’identifier les problèmes à résoudre.
Le projet GOPEI Occitanie a permis de concevoir un bâtiment d’élevage de demain intégrant le bien-être animal et la protection de l’environnement, et les différentes options ont fait l’objet d’évaluations techniques et économiques.
Un élevage respectant le bien-être des porcs
Le modèle prévoit des surfaces supérieures par animal à tous les stades, surtout pour les porcs à l’engraissement. Des zones d’activité différenciées répondent aux besoins comportementaux des porcs. Chaque animal mène ses activités sans perturber les autres ce qui est possible par l’augmentation des surfaces. Les animaux sont en liberté et peuvent se déplacer à tous les stades de leur vie. Des phases de contention sont possibles sur des durées limitées : en attente saillie pour les inséminations et en maternité lors des mises-bas pour protéger les porcelets. Un accès à l’extérieur est prévu pour les animaux en finition. Pour tous les stades, il est possible d’apporter de la paille. Dans ce mode d’élevage, ce sont les porcs qui définissent leur zone de vie en lien avec les conditions climatiques et thermiques : la bonne gestion des niches et du paillage des zones extérieures est donc très importante.
Un élevage respectueux de l’environnement
Les impacts environnementaux sont améliorés grâce à des évacuation fréquentes des déjections, une ventilation dynamique pour la mise en place de traitement de l’air, une gestion des effluents en fosses couvertes ou en méthanisation et des panneaux photovoltaïques pour produire de l’énergie renouvelable.
Dans les évaluations environnementales, ces modèles d’élevage de demain sont plus performants que les élevages conventionnels sans bonnes pratiques sauf concernant les émissions de gaz à effet de serre dans le cas de scénarios avec des émissions proches des élevages de référence, voire supérieures. Certaines options font mieux que l’élevage conventionnel avec bonnes pratiques, par exemple pour l’ammoniac, mais uniquement en cas d’une bonne appropriation des zones de vie par les porcs.
Questions à résoudre
Pour accompagner au mieux l’émergence de ces nouveaux élevages, 3 questions importantes restent à résoudre :
- Ces bâtiments de demain coûtent plus chers et il est donc déterminant de valider leur réelle meilleure acceptabilité ainsi que le consentement à payer des consommateurs.
- L’appropriation des différentes zones de vie par les porcs aux différentes saisons et en fonction de la conduite des éleveurs est à confirmer.
- Le bilan environnemental dépend fortement des zones de déjections et des facteurs d’émissions gazeuses selon les types de sol et la gestion des effluents, par exemple des courettes.
Sous conditions d’une bonne appropriation des différentes zones de vie par les porcs, les résultats montrent que concilier bien-être et environnement est possible. Cela conduit toutefois à un surcoût élevé par place. L’acceptabilité effective de ces nouveaux élevages et surtout le consentement à payer des consommateurs sont donc déterminants.