Stimulée par la hausse des prix en début de 2020, l’offre européenne va s’accroître dans les prochains mois. Les pays européens, sauf l’Allemagne, vont répondre à la demande chinoise qui va s’intensifier mais la concurrence internationale se durcit. Les cours du porc en France risquent de reculer progressivement jusqu’au 2ème trimestre 2021.
Début 2020, le marché du porc a été perturbé par la crise Covid-19, puis par le virus de la Fièvre Porcine Africaine (FPA) qui a touché l’Allemagne.
Ce printemps, les enquêtes de cheptel indiquaient une légère hausse des effectifs de truies en Europe (+ 0,4 %/2019). Début 2020, la bonne conjoncture a soutenu la production. En Europe, la production en nombre de têtes serait stable en 2020. A l’échelle de l’UE à 28, l’évolution des abattages suivra celle de la production.
La dynamique a été ralentie par la crise Covid-19 au 1er semestre 2020 (- 1,6 % des abattages européens) mais sera compensée par une reprise des abattages au 2e semestre (+ 1,9 %). Cette tendance se poursuivra au 1er semestre 2021 (+0,7%). L’alourdissement des porcs charcutiers sera important, accentué par les retards d’abattage. La production de l’UE-28 en tonnage progressera encore davantage.
PIB en têtes | PIB en téc | Export en téc | |
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1er sem. 2020 | -1,6% | -0,8% | +23,4% |
2e sem. 2020 | +1,9% | +2,2% | +15,0% |
Anée 2020 | +0,1% | +0,7% | +19,2% |
1er sem. 2021 | +0,7% | +1,2% | -5,0% |
Source: IFIP
L’Espagne maintiendra une croissance élevée. La FPA en Allemagne ne permettra pas un développement de la production dans le nord de l’UE. Les effets de cette crise impacteront après le 1er semestre 2021. En Allemagne, les crises simultanées Covid-19 et FPA provoquent d’importantes perturbations de marché. Face à l’embargo en Asie, les abatteurs doivent davantage transformer les carcasses nécessitant une main d’oeuvre qui fait déjà défaut ce qui accentue les retards d’enlèvement des porcs. En France, la production en nombre de têtes se baisse légèrement au 2e semestre 20 (-0,4 %) mais reprendra au 1er semestre 21 (+ 1,4 %).
En forte progression (+ 26,7 % en 8 mois), les exportations européennes vers les marchés tiers augmenteront jusqu’à fin 2020, stimulées par la demande chinoise. Face à une concurrence internationale forte, elles devraient baisser début 2021.
La FPA en Allemagne pénalise l’export vers la Chine, le Japon et la Corée du Sud. L’Espagne, la France, le Danemark et les Pays-Bas pourront en partie remplacer l’Allemagne sur ces marchés en réorientant certains flux destinés au marché européen.
L’intensification de l’export fin 2020 compense le recul de la demande intérieure liée à la crise Covid-19. Bien que la consommation à domicile soit favorisée durant le confinement, elle ne couvre pas la perte des débouchés hors domicile. En 2020, la consommation de porc sera en recul de 1 %. En 2021, la tendance devrait revenir à la normale et retrouver les niveaux d’avant crise.
La hausse de l’offre européenne et de la demande fin 2020, suivies d’un recul de l’export début 2021, pèseront sur les cours. Les prix du porc vont progressivement reculer mais rester soutenus.
Ces crises sanitaires pourraient perturber davantage les activités dans la filière et peser sur les cours.
Elisa Husson
elisa.husson@ifip.asso.fr