Alors que l’évolution récente des prix des pièces montre de premiers signes d’une reprise de la demande en France, le COVID-19 a affecté ces dernières semaines les capacités d’abattage et retardé le rétablissement du prix du porc. En Europe, la demande en viande s’améliore mais les fériés du mois de mai et le ralentissement d’activité de certains abattoirs pèsent aussi sur la fluidité du marché.
Poursuite de la baisse des cours du porc, jusqu'à atteindre un niveau plancher en fin de mois
En France, la baisse du cours du porc à la production s'est poursuivie en mai (- 8 % en un mois), jusqu'à se stabiliser en fin de mois. Le prix moyen mensuel en mai se retrouve sous le niveau atteint l'an dernier (- 4 % mai 20/19).
Les fériés du mois de mai et la baisse d’activité de 2 abattoirs en raison de personnels malades du COVID ont pesé sur le marché français. Les retards d'enlèvements nombreux se sont traduits par un alourdissement des carcasses.
En Europe, la demande en viande reprend lentement avec la réouverture partielle des points de restauration hors-domicile. Cependant, l’activité des abattoirs européens a été perturbée fortement mais ponctuellement, sous l’effet du COVID-19. Certains outils d’abattages ont dû suspendre ou ralentir leur production. L’offre française et allemande se contracte de nouveau en mai (resp. -3,1% et -2% en mai 20/19). En revanche les abattages danois sont en forte progression (+9,5% mai 20/19).
Les prix européens ont ainsi poursuivi leur recul jusqu’à rebondir en fin de mois. Seule la cotation danoise se replie dans la recherche de compétitivité à l’export.
Outre le manque de fluidité au niveau intra-européen, les échanges internationaux subissent également une forte concurrence de la part des exportateurs nord-américains. Malgré cette concurrence, le commerce international est resté ferme sur le premier trimestre avec plus de 1,2 millions de tonnes et coproduits envoyés sur les marchés tiers (+ 15,5 % 20/19).
La situation s’équilibre progressivement aux Etats-Unis et en Chine
En Chine, la demande intérieure se relève doucement et les importations chinoises restent néanmoins massives. Entre février et mars, les volumes importés se relèvent de 21% en un mois. Cette recrudescence de la demande chinoise à l’import entraine une baisse des cours du porc sur le marché national.
Depuis le début de l’année, les Etats-Unis se sont positionnés comme le premier fournisseur de la Chine. Cependant, au cours du mois de mai, les tensions commerciales entre les deux pays semblent se raviver, et pourraient être profitables aux exportateurs européens. À la suite d’une déclaration du président Trump à propos du statut de Hong-Kong, le gouvernement chinois a demandé aux entreprises d’Etat de ne plus s’approvisionner en viandes américaines.
Aux Etats-Unis, après une forte chute en avril, le prix des pièces de découpe se redresse brutalement avant d’opérer un nouveau repli au mois de mai. La fermeture et la baisse d’activité de nombreux abattoirs a provoqué une pénurie de viande sur le marché, responsable du regain des cours. La récupération progressive de la capacité d’abattage ensuite permet ce retour à une situation de marché plus équilibrée mais les nombreux reports seront longs à résorber.
Par ailleurs, la demande des marchés extérieurs en viandes américaine est restée intense et concurrence les exportateurs européens. Néanmoins, les filières porcines américaine et européenne font actuellement preuve de résilience et un retour à un certain équilibre se fait sentir et est attendu dans les prochains mois.