Février se termine sur un total de hausse cumulée de plus de 9 centimes en vif, ce qui équivaut à plus de 12 centimes en carcasse. Cette évolution contraste vivement avec les quatre centimes en carcasse desquels a augmenté - au cours de la même période - l’Allemagne, le marché traditionnel de référence européen. Depuis octobre, l'Allemagne a continué sans changement - dans une immobilité inhabituelle - jusqu'au 6 février, date à laquelle elle a augmenté de ces 4 centimes en carcasse, et cela continue.
Février se termine sur un prix en vif non négligeable de 1,133 largement supérieur au coût de revient. Malgré un poids moyen en carcasse record absolu de tous les temps (très proche de 89,50 kg en carcasse), le prix est resté supérieur à l'euro... Les retards de bétail de Noël ont été absorbés rapidement et tout au long du mois de février, on a détecté une offre courte, très limitée par rapports aux souhaits d'abattage des abattoirs.
Février se termine sur de bonnes nouvelles venant de plusieurs directions : les stocks de viande en Europe ne sont pas abondants (la crainte d'incidents commerciaux due à la PPA joue un rôle important) ; la Chine récupère clairement l'intérêt pour le porc européen et passe commande de façon généralisée ; les flux commerciaux sont toujours vivants et actifs dans toutes les directions malgré certaines difficultés sanitaires...
Le titre de cet article s’explique facilement rien qu’en regardant en arrière. En effet, sur l'ensemble du marché espagnol, quelques 29 millions de têtes ont été abattues en 1989, avec un chiffre d'exportation presque négligeable (seulement 2.000 t). En 2019, nous allons abattre plus de 50 millions de têtes et exporter plus de 50% de la viande produite. Un hasard ? NON, de façon catégorique. Ce qui est arrivé et ce qui se passe est le résultat d’une grande rigueur et du professionnalisme de tous les membres de la production porcine, ainsi que de l’expression d’une grande confiance des principaux acteurs.
Nous sommes devenus l’objet d’études dans les universités agricoles les plus prestigieuses du monde (déterminées à découvrir quel peut être le facteur se cachant derrière cet affichage continu de l’excellence dans l’élevage porcin). Nous sommes également devenus l’objet du désir des plus importants opérateurs européens qui ont annoncé et réalisé des investissements importants sur notre territoire.
Nous sommes convaincus que 2019 marquera une étape importante dans l'histoire de notre filière dans l'État espagnol. Nous n’avions jamais assisté auparavant au démarrage d’un abattoir d’une capacité supérieure à 15% du total ; nous n’avions jamais eu auparavant un effectif de l’ampleur de celui que nous avons actuellement ; jamais auparavant n'avait été exporté ce qui est exporté...
De la multiplicité de facteurs concomitants qui concourent à la situation actuelle du marché dans l'État espagnol, on en déduit que :
- En 2019 les bilans des producteurs seront brillants
- En 2019, les bilans des abattoirs seront médiocres (ou très médiocres)
Pour paraphraser un avocat distingué et réputé : "J’en reste là..."
Nous terminerons sur une citation de Jessie Owens, championne olympique en 1936 : "Nous avons tous des rêves, mais pour les réaliser, nous avons besoin de beaucoup de détermination, de dévouement, d’autodiscipline et d'efforts".
Guillem Burset