Dans ce chapitre, nous évoquerons les traitements non vaccinaux sur les reproducteurs prêts à la mise-bas. Il s'agit bien de traiter des interventions visant à contrôler ou prévenir des pathologies de type infectieux ou parasitaire en citant quelques principes actifs, les plus utilisés, et, probablement, en commettant une injustice avec les moins connus ou les moins utilisés.
Il est nécessaire de souligner que tout traitement qui réduit la charge bactérienne environnementale est utile, mais il fait partie d’un tout avec les interventions parallèles de gestion de l’élevage et d'hygiène.
Prophylaxie médicale
Pour contrôle ou prévenir des pathologies irrégulières de la truie et/ou du porcelet après la mise-bas, on peut effectuer des traitements sur les truies dans les jours précédents la mise-bas.
Lors de traitements de groupe, ces traitements peuvent se faire par l'aliment malgré la difficulté de précision du dosage . En effet, si les truies se trouvent déjà en maternité et consomment un aliment allaitant, celui-ci est administré aux truies prêtes à la mise-bas comme à celles qui ont mis-bas, ou qu'aux truies qui se trouvent à la moitié ou à la fin de la lactation ; c'est-à-dire, avec des consommations d'aliment qui varient de 1-2 kg à 6-8 kg. Certains animaux recevront donc des doses trop faibles en principe actif et certains auront un sur-dosage.
Pour les raisons précédemment évoquées, concernant les reproducteurs nourris à l'aliment allaitant, il est préférable d'agir individuellement même quand des thérapies de groupe sont nécessaires, en le faisant par injection ou administration de produits solubles directement dans le nourrisseur.
maladie | Description | Intervention |
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Rhinite atrophique |
Maladie due à Pasteurella multocida et/ou Bordetella bronchiseptica (voir article précédent)
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Tétracyclines, sulfamides + triméthoprime, amoxicilline/ampicilline |
MMA (Mammite Métrite Agalaxie) |
Complexe de pathologies provoqué par un ensemble de germes parmi lesquels nous pouvons citer: E. Coli, Klebsiella, Corynebacterium, streptocoques, staphylocoques
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Tétracyclines, sulfamides + triméthoprime, amoxicilline/ampicilline quinolones, aminosides |
Pertes vaginales, cystites |
Ce sont des infections d'origine souvent ascendante, c'est-à-dire que les germes impliqués montent par les voies génito-urinaires de la truie jusqu'aux tissus ayant moins de protection: vagin, col, utérus, vessie. En même temps que les traitements, il est nécessaire d'intervenir sur l'environnement et sur la gestion de manière drastique.
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Tétracyclines, sulfamides + triméthoprime, amoxicilline/ampicilline |
Colibacillose des truies allaitantes |
On ne doit pas négliger les causes favorisant la prédominance de coli pathogènes dans l'intestin des truies : la formulation de la ration et surtout la constipation qui se produit souvent les jours précédant la mise-bas
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Colistine, quinolones |
Traitements antiparasitaires
Les traitements contre les parasites se font sur les truies avant l'entrée en maternité, non seulement pour "blanchir" l'animal de toute infection non visible mais aussi pour éviter l'infection des parasites de la mère à son porcelet.
L'administration de produits antiparasitaires peut être individuelle (injection ou dans le nourrisseur) ou de groupe par l'aliment. L'utilisation de ces produits doit être dosée de façon à ce que les parasites qui sont encore actifs et qui ont été éliminés par le traitement, ne contaminent pas la maternité ; en revanche, les truies ne peuvent pas être traitées trop tôt par rapport à la mise-bas car elles courraient le risque de se ré-infecter avec des parasites présents dans l’environnement.
On conseille normalement de commencer le traitement 7-10 jours avant la mise-bas.
La truie transmet les parasites par contact direct, les fécès, les expectorations et, dans le cas de Strongyloides ransomi, il peut y avoir aussi une transmission trans-mammaire.
Forme adulte de Ascaris suum |
Parasites | Intervention | |
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Ecto-endo parasites |
Dans la plupart des cas on effectue une lutte/prévention contre les parasites externes (ascaris de la gale, poux) et contre les vers pulmonaires, intestinaux et rénaux ; en utilisant par conséquent des produits à large spectre
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Ivermectine, doramectine |
Endoparasites seuls |
Dans le cas d'élevages indemnes de gale, il est possible d'utiliser des principes actifs qui agissent seulement sur les vers ; cette sélectivité sur le spectre d'action engendre un moindre coût.
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Flubendazole, lévamisole, fébantel |
Ectoparasites seuls |
Il est aussi possible de traiter avec des produits qui agissent seulement au niveau cutané et par conséquent qui sont actifs exclusivement contre les acariens. Ce sont des produits qui doivent être pulvérisés sur la surface de la peau.
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Amitraz, phoxim |