La définition de la bio-sécurité est "la protection/sécurité de groupes d'animaux sensibles à l'introduction et à la transmission de pathogènes infectieux". Depuis longtemps, ce concept est considéré essentiel par des producteurs et des vétérinaires et il a encore pris plus d’importance étant donné l'impact du SDRP
Quelques exemples de protocoles de biosécurité utilisés pour la prévention du SDRP en élevages porcins sont:
1. Quarantaine et analyse des animaux introduits 2. Analyse de la semence 3. Désinfection du matériel 4. Installation de douches à l'entrée et la sortie des bâtiments 5. Désinfection de véhicule de transport 6. Filtration de l'air |
1. Quarantaine et analyse des animaux introduits
Comme le contact direct entre des porcs infectés et des porcs sensibles est le principal moyen d'introduction du SDRP dans les élevages, la quarantaine (isolement) et l'analyse des animaux que l'on veut introduire permettent une bonne protection contre cette voie. La quarantaine permet aux vétérinaires/producteurs d'observer si le nouveau lot présente des symptômes cliniques de maladie avant de l'introduire dans l'élevage. L'analyse de sang doit être effectuée pendant la quarantaine pour confirmer l'état du lot reçu.
La quarantaine offrira aussi aux animaux l'occasion de s'adapter ou d'être vaccinés contre des maladies existantes dans l'élevage. En tenant compte du risque potentiel de transmettre des maladies par des voies inconnues, les quarantaines doivent être isolées du reste de l'élevage, si possible sur un autre site. La quarantaine doit être le dernier bâtiment visité de la journée et le mouvement du personnel et des équipements entre celle-ci et le reste de l'élevage doit être restreint. Les pratiques d'hygiène, comme le management des lisiers ou des cadavres, doivent être effectuées en dehors de l'élevage principal.
2. Analyse de la semence
Outre les porcs infectés, la semence est un autre des facteurs de risque de l'introduction de SDRP dans des élevages. De cette manière, analyser la semence avant de l'utiliser est un opération critique pour diminuer le risque d'introduction de pathogènes.
L'analyse microbiologique de la semence est un défi puisqu'elle contient généralement de nombreuses bactéries, ce qui entraîne la contamination des cultures cellulaires pour l'isolement viral ou le sur-accroissement de micro-organismes comme Mycoplasma spp dans des milieux spéciaux. La récente mise au point de la PCR a amélioré la détection de micro-organismes dans la semence, en permettant de dépasser ces problèmes potentiels sur l'isolement viral/bactérien et en transformant la méthode standard de détection du SDRP dans la semence.
3. Désinfection du matériel
Depuis la détection du SDRP sur le matériel contaminé, on a adopté le changement de vêtements et de bottes de manière courante dans les élevages. L'utilisation de pédiluves avec 6.5% d'hypochlorite de sodium (eau de Javel) s'est montrée efficace pour désinfecter des bottes contaminées par le SDRP, autant en présence qu'en l'absence de fécès.
Le risque que le SDRP entre dans les élevages sur différentes surfaces contaminées (réfrigérateurs de semence, caisses à outils, envois pharmaceutiques, etc.) a entraîné la création d'installations de "quarantaine de produits". Dans ces bâtiments ou pièces spécifiques, les produits qui doivent entrer dans l'élevage sont nettoyés avec des désinfectants efficaces contre le SDRP et sont stockés toute la nuit avant d'être introduits dans le bâtiment. Les désinfectants les plus utilisés sont ceux qui contiennent des chlorures comme du glutaraldéhyde + ammonium quaternaire ou des péroxydes.
4. Installation de douches pour l'entrée et la sortie
Avant d'entrer et de sortir de l'élevage, se doucher dans une zone conçue pour cela est considéré être un protocole standard de bio-sécurité et il est très implanté aux USA. Des études démontrent que le changement de vêtements/bottes et la douche prévient la transmission du SDRP d'un élevage infecté à un élevage sensible.
Une autre option est le système danois, qui oblige le changement de vêtement/bottes et le lavage des mains dans une zone spécifique. Ces méthodes, non seulement limitent le mouvement physique du personnel, mais "dressent" une barrière pour décourager les visiteurs qui n'ont pas de bonne raison d'entrer dans le bâtiment.
5. Désinfection du véhicule de transport
C'est un fait admis que les camions contaminés par le SDRP peuvent agir comme une source d'infection pour les animaux sensibles. C'est pour cela que la désinfection des camions de transport est une priorité. Il y a une grande diversité de protocoles pratiqués par l'industrie porcine, qui pourraient se résumer à l'utilisation d'un désinfectant efficace et au séchage du camion.
Tout d'abord, il faut laver le véhicule à l'eau chaude à haute pression pour éliminer tous les contaminants visibles. Il est important de tenir compte du type de désinfectant choisi et de respecter le temps d’application. Comme il a été dit précédemment, les glutaraldéhydes + ammoniums quaternaires ou les péroxydes ont démontré leur efficacité en les appliquant au canon à mousse à basse pression et en les laissant agir durant 2 heures. Le séchage est essentiel la désactivation du virus et quelques entreprises ont déjà développé des techniques de séchage forcé à air chaud, décrit comme système de décontamination et séchage thermo-assisté (TADD, en Anglais). Ces méthodes ont été scientifiquement évaluées récemment et semblent être hautement efficaces.
6. Filtration de l'air
La filtration de l'air a été très utilisée dans les élevages français et québécois et gagne en popularité aux USA. Après la découverte de la transmission du SDRP par les aérosols, la filtration de l'air dans des centres d'insémination est étudiée aux USA.
Les méthodes de filtration vont de celles qui utilisent une pression positive (filtration HEPA), jusqu'à des filtres les plus économiques appliqués à des installations à pression négative. Dans des études récentes, il semble qu'il existe des systèmes de filtration alternative, comme l'utilisation de filtres DOP avec une efficacité minimale de 95% à 0,3 microns. Si on démontre son efficacité, et en tenant compte de son coût, significativement plus faible que les systèmes HEPA, la filtration de l'air pourrait être étendue à toutes les étapes de production.