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Le SDRP est une maladie virale économiquement importante pour la filière porcine. Pendant les dernières années, les épisodes de SDRP hautement pathogène (HP-SDRP) ont produits des pertes dramatiques dans la production porcine de Chine et d’autres pays asiatiques. L’agent responsable du HP-SDRP est un variant du virus du SDRP (SDRPv) avec une grande pathogénicité/virulence appelé HP-SDRPv. Le HP-SDRP est caractérisé par une morbidité et une mortalité élevée chez les porcs de tous âges. Le HP-SDRPv est d’abord apparu en Chine en 2005 et est passé rapidement au Vietnam en 2007 et de là vers d’autres pays du sud-est asiatique, y compris le Laos, les Philippines, le Cambodge, etc. …
Ce virus qui appartient aux SDRPv de type 2, partage une même délétion discontinue de 30 acides aminés dans la protéine non structurelle 2. On peut supposer que l’apparition du HP-SDRPv s’est produite à partir d’une variation progressive et d’une accumulation de changements génétiques à partir du virus chinois initial. La délétion caractéristique du génome du HP-SDRPv n’est pas en relation avec sa virulence et elle peut seulement être considérée comme un marqueur pour différencier la souche chinoise de HP-SDRPv des souches américaines.
Figure 1 : porcs atteints par le HP-SDRPv
Présentation clinique et découvertes à l’autopsie
Dans les élevages chinois qui ont subi une infection clinique par le HP-SDRPv les troubles de reproduction chez les truies gestantes, la morbidité (normalement de 50 à 100%) et la mortalité (20%-100% chez les porcs de tous les âges) ont augmenté. Plus de 40% des truies gestantes infectées ont avorté. Tous les porcs infectés ont présenté une fièvre élevée, plus de 41°C. Le taux de mortalité totale enregistrée au Laos a oscillé entre 6,02 % chez les verrats jusqu’à 91,28% chez les porcelets. Les porcs atteints présentaient des signes cliniques qui comprenaient de la dépression, de l’anorexie, de la léthargie et une rougeur de la peau et des oreilles (figure 1). La plupart des porcs malades ont présenté des problèmes respiratoires comme de la dyspnée, de l’asthme, des éternuements, de la toux et une augmentation de la sécrétion oculaire. Dans certains cas, on a observé aussi de la diarrhée et des signes neurologiques. Les principales lésions trouvées à l’autopsie d’animaux morts sont : des hémorragies cutanées, de l’œdème et une consolidation pulmonaire grave (figure 2) et de l’œdème des ganglions lymphatiques. Quelques cas ont présenté une hyperplasie et une congestion interstitielle pulmonaire, de la congestion des muqueuses, une accumulation de fluide et des ulcères du tractus gastro-intestinal et même de l’œdème et une congestion cérébrale. En présence de coïnfections avec d’autres pathogènes ou d’infections bactériennes secondaires, on a observé des tâches hémorragiques focales, des abcès et des pneumonies hémorragiques, de la péricardite, de la pleuropneumonie fibrineuse et de la péritonite. Les porcs atteints présentaient toujours des infections secondaires graves comprenant Escherichia coli, Streptococcus suis, Haemophilus parasuis, etc. … Dans les élevages atteints par HP-SDRPv on a fréquemment a diagnostiqué des coïnfections avec le virus de la peste porcine classique, le virus de l’Aujeszky, le circovirus porcin de type 2 ainsi que Mycoplasma hyopneumoniae.
Figure 2 : Œdème pulmonaire grave d’un porc mort atteint par le HP-SDRPv
Contrôle de la maladie
Les moyens de contrôle contre le HP-SDRPv comprennent la vaccination, le traitement antibiotique des porcs malades pour diminuer les infections bactériennes secondaires et la biosécurité des élevages. En Chine, la plupart des éleveurs considèrent la vaccination avec le vaccin vivant atténué comme le premier choix pour prévenir et contrôler le HP-SDRP. Il y a plusieurs vaccins qui ont été largement utilisés, tant ceux issus de souches de SDRP à faible pathogénicité que ceux issus de HP-SDRPv. Bien que les vaccins atténués puissent produire une protection efficace contre le HP-SDRPv, on doit apprécier la sécurité des vaccins dérivés du HP-SDRPv. L’application responsable de ces dits vaccins dans les élevages de porcs est essentielle. Les vaccins atténués du SDRPv de type 1 et 2 fournissent une protection hétérologue partielle contre les différents isolats du HP-SDRPv chinois. L’application d’un vaccin commercial atténué de type 2 sur de jeunes porcs a démontré qu’elle diminue la durée de la virémie et les titres viraux, qu’elle diminue la période de forte fièvre et les tâches macroscopiques pulmonaires après un challenge hétérologue avec un isolat chinois et vietnamien du HP-SDRPv. Ces données expérimentales montrent que l’utilisation de vaccins atténués est utile pour le contrôle d’épisodes de HP-SDRPv.
Conclusions
Il reste encore beaucoup de travail à faire pour le contrôle complet du HP-SDRP ; la mise en place d’un programme régional de contrôle et d’éradication du SDRP est nécessaire tant en Chine que dans le reste des pays asiatiques. Pendant ce temps, on doit prendre en compte la diversité croissante du SDRPv pour développer des vaccins plus efficaces et plus sûrs.
