En effet, alors que le temps reste froid et pluvieux, les offres présentées à la commercialisation sont suffisantes aux besoins actuels des abattoirs. Dans ce contexte morose, la plupart des cotations ont été majoritairement reconduites malgré une pression croissante de la part de certains abattoirs.
C’est le cas en Allemagne où la situation présente peu de changement et suscite les mêmes commentaires depuis quelques semaines. Les offres sont à jour à présent mais restent suffisantes aux besoins des abattoirs qui restent prudents en raison des prochains fériés. Le marché de la viande manque toujours d’impulsion en raison du froid et de la pluie ce qui crée quelques tensions au niveau de certains abattoirs qui souhaiteraient une baisse du cours du porc. A noter d’autre part un retour remarqué des exportateurs allemands sur le marché sud-coréen après 3 ans d’interdiction à la suite de l’apparition de la PPA en Allemagne. Par contre, alors que la Chine vient de permettre à nouveau les importations de viande bovine en provenance d’Allemagne, interdites depuis 2001 avec l’apparition de l’ESB, elle maintient toujours l’interdiction des importations de produits porcins allemands.
En Belgique, la demande sur le marché intérieur est très calme. Les poids restent très élevés. Sur le front de l'export, la demande est modérée. Tous les acteurs de marché attendent avec impatience la reprise du commerce car l'inquiétude grandie d'autant plus que le prix du porcelet reste élevé.
Le prix d’acompte au Danemark recule de l’équivalent de 4 cents d’euro malgré son niveau déjà bas par rapport aux autres cotations européennes, mais le commerce danois est fortement dépendant de la demande à l’export qui reste encore trop insuffisante.
En Espagne, la situation se répète depuis quelques semaines. La demande des abattoirs reste bonne d’autant qu'ils anticipent en prévision de la baisse de l'offre cet été. Une baisse de cours ne semble pas envisagée à court terme car cela donnerait un signal négatif au marché de la viande, ce que personne ne souhaite. Les poids ont baissé la semaine dernière mais restent supérieurs de 1 kilo à ceux de l'an passé. Le commerce sur le marché intérieur est stable et calme. A l'export, le Japon achète plus de poitrines aux prix européens mais pour le reste de l'Asie, la demande est modérée.
Le marché en Italie reste perturbé après la découverte d’une carcasse de sanglier contaminée par le virus de la PPA dans la région de Parma. Après avoir décroché de 5 centimes en 2 semaines, le cours s’est de nouveau replié de 2,4 centimes du kilo vif.
Aux Etats-Unis, la hausse du cours est constante depuis le début de l’année. Selon Ron Plain, professeur à l’Université du Missouri (US), les calculs du département d'économie de l'Université d'État de l'Iowa estiment que le porc naisseur-engraisseur typique de l'Iowa commercialisé en mars a perdu 3,82 $. C'est le septième mois consécutif avec des pertes. Du côté positif, les pertes de mars ont été les plus faibles de cette période de sept mois. Il n’y a eu que deux mois rentables au cours des 17 derniers mois. Malgré ces pertes, l'USDA prévoit que la production porcine US de cette année augmentera de 2,9 % et que les prix du porc augmenteront de 7,5 % par rapport à 2023.
En Chine, le cours fluctue toujours aux environs de 15,10 CNY (1,95 euro). Selon les commentaires chinois, le prix tendrait à se stabiliser à l’approche du 1 er mai. Une partie de la viande stockée pourrait être mise sur le marché à cette occasion ce qui renforce un sentiment positif du côté des éleveurs.
MPB : cours stable à 2,031 euros
Pour la quatrième semaine consécutive, le cours reste stable à 2,031 euros au Marché du Porc Breton. La perspective d’une activité du mois de mai fortement perturbée par les 4 fériés rend prudents de nombreux abattoirs. Malgré une présentation adaptée à la baisse des abattages en raison du 1 er mai, 11% des porcs présentés le jeudi 25 avril n’ont obtenu aucune enchère. La grande partie de ces lots a pu toutefois être affectée à certains abattoirs. L’activité de la zone Uniporc de cette dernière semaine complète d’avril s’est élevée à 361 275 porcs abattus soit 5 000 porcs de moins que la même semaine 2023 qui avait précédé la semaine du 1er mai. En raison de ces abattages malgré tout intensifs, les poids ont reculé significativement de 315 grammes à 96,1 kg. Concernant l’activité de la zone Uniporc des 17 premières semaines 2024, sur des bases comparables, elle est en léger retrait de 0,6 % par rapport à la même période 2023.