La majorité des pays européens parvient encore à maintenir la stabilité des cours alors que la situation en Allemagne devient de plus en plus préoccupante. En effet, dans le pays, la situation du marché du porc vivant se dégrade de semaine en semaine. Les mauvaises nouvelles s’enchaînent les unes après les autres de façon sidérante. Les offres s’accumulent dans les élevages faute d’une activité suffisante pour les résorber. Les premiers retards sont apparus au mois de juin avec la suspension durant un mois du grand abattoir du groupe Tönnies à Rhéda‐Wiedenbrück après la découverte de cas positifs au Covid‐19 parmi le personnel. Les mesures de distanciation physique appliquées par la suite dans les entreprises n’ont pas permis de rattraper tous les retards d’autant plus qu’un manque de personnel a aggravé la situation dans le secteur de la découpe et du désossage. L’apparition de la fièvre porcine africaine et la perte de certains grands débouchés mondiaux ont fini de fragiliser toute la filière porcine allemande conduisant à la chute de 20 cents de la référence officielle. Alors que les poids augmentent fortement, conduisant à un déclassement des animaux, les éleveurs appellent les autorités à permettre l’extension de l’activité notamment les jours fériés. Ceci sera d’autant plus nécessaire que de nouveaux abattoirs (Tönnies à Sögel et Vion à Emsteck) vont devoir ralentir leurs abattages après l’apparition de nouveaux cas de Covid‐19 parmi les employés. Pour le moment, le secteur de la viande n’est pas surchargé puisque l’activité est faible et les prix des pièces restent stables.
Les difficultés du marché allemand se propagent sur le marché belge où la pression sur le prix se fait de plus en plus forte. Les grandes entreprises ont appliqué des prix jusqu’à 5 cents en‐dessous du prix recommandé. Les offres sont en augmentation ainsi que les poids et la demande reste insuffisante.
Au Danemark comme aux Pays‐Bas, les cours sont stables pour cette nouvelle semaine. De même, en Autriche, l’activité est forte et la fluidité est bonne. Les poids remontent mais selon un cycle saisonnier.
En Espagne, les offres sont en augmentation mais restent bien absorbées par les abattoirs dont l’activité est stimulée par une forte demande en provenance des pays asiatiques. Les poids sont en hausse saisonnière et se maintiennent au niveau de l’an passé à la même période. La fête nationale du lundi 12 octobre ne devrait pas interrompre l’activité. Comme partout en Europe, des entrées de viandes allemandes sont signalées mais les volumes restent toujours limités. De même que les cours sont stables sur le marché du porc vivant, la stabilité des prix se maintient sur le marché de la viande.
Les prix du porc sont en légère baisse en Italie pour la première fois depuis le mois de juin. La concurrence des viandes allemandes est plus en vive et pousse les abattoirs à faire pression sur les prix d’autant plus que les offres sont en croissance de même que les poids.
Aux Etats‐Unis, les prix atteignent leur plus haut niveau de l’année 2020 jusqu’à présent, c’est à l’inverse des traditionnels mouvements saisonniers de fin d’année. Toutefois, le récent sondage sur le cheptel porcin montre qu’il y a des porcs lourds à venir. La capacité d’abattage devient un problème car depuis 1 mois, l’activité est en‐dessous des volumes de l’année dernière (‐3,9 % de la semaine 37 à 40). Les chiffres des abattages hebdomadaires de juin et juillet étaient en grande partie supérieurs à ceux de l'année dernière. Si l’activité ne remonte pas, cela pourrait mettre la pression sur les prix au 4ème trimestre.
Au 23 septembre, le prix moyen en Chine est en baisse de 2,8% pour un équivalant de 4,38 euro du kilo vif. Le cours est supérieur de 27,12% à la même référence de 2019. De même, sur le marché de la viande, les prix sont en baisse bien que supérieurs de 26% par rapport à l’an passé. Le prix du porcelet enregistre une première baisse significative mais reste très supérieur à la même référence de 2019 avec une équivalence en euro de 13,26 € le kilo.
MPB : lundi ‐0,3 centime, jeudi ‐0,3 centimes
La baisse enregistrée dans la semaine s’élève à 0,6 centime pour un cours qui s’établit à 1,366 euro. Des positions à l’achat très divergentes selon les abattoirs ont caractérisé les 2 séances de vente comme la semaine précédente avec pour résultat des amplitudes de prix très élevées notamment le jeudi 8 octobre : 6,2 centimes. Le nombre d’invendus s’élève à 2 190 porcs à l’issue de la séance du jeudi en raison d’enchères très basses tandis que les porcs sans enchères et affectés aux abattoirs s’élèvent à 1 025 le lundi et à 1 357 le jeudi. L’activité d’abattage s’est maintenue à un niveau assez proche des semaines précédentes et s’élève à 376 872 porcs. Les poids moyens évoluent assez peu à 94,83 kilos, en hausse moyenne de 65 gr, mais 396 grammes sous la même référence de 2019 !