Malgré les 2 jours fériés qui vont suspendre partiellement l’activité en Allemagne (31 octobre et 1er novembre, selon les régions) et provoquer un surplus d’offre, le cours allemand est stable pour la nouvelle semaine commerciale. Les abattoirs travaillent au maximum de leur capacité pour répondre à une demande qui reste élevée, en particulier dans le secteur de la transformation en vue des fêtes de fin d’année. Sur le marché de la viande, les prix sont globalement inchangés.
Dans les autres pays du Nord de l’Europe la stabilité est de mise également avec cependant un abaissement de la grille de poids au Danemark (mesure récurrente en fin d’année) pour permettre une meilleure fluidité à l’heure où les offres se développent. En Belgique, le marché est stable pour cette nouvelle semaine. Si la récente hausse de 1 cent n’a pas été suivie par l’ensemble des abattoirs, les porcs belges abattus en Allemagne sont achetés à présent, à de meilleurs prix. En Autriche, le marché fait face à un surplus d’offres provoqué par le férié de la fête nationale du 26 octobre et le 1er novembre sera également un jour férié. Pour autant, le prix reste inchangé dans une atmosphère tendue, certaines entreprises réclamant des réductions de tarifs.
En Espagne, le cours recule de 2 cents du kilo vif et se détache à présent plus nettement de ses concurrents européens. Le férié du 12 octobre dernier pèse encore sur le marché, les poids ont enregistré une des plus fortes hausses en 2018, tout en se maintenant 1,6 kilo sous la même référence de 2017. Le niveau du prix de base va peut-être inciter les abattoirs à augmenter leur rythme d’abattage pour absorber une offre qui augmente, moins vite toutefois que les années précédentes car la capacité d’abattage des entreprises espagnoles a progressé cette année. Sur le marché intérieur, le prix de la viande est resté globalement stable. Sur les marchés de l’export, il est rapporté un intérêt croissant des chinois pour l’achat de sous-produits tandis que la demande chinoise de jambon s’améliore mais à des tarifs si bas que les entreprises espagnoles préfèrent se tourner vers le marché italien.
En Italie, la fin de mois correspond à une offre faible, mais le férié qui se présente va réduire l’activité et peser sur les prix dont les baisses sont relativement modérées.
A la sortie du Salon International de l’Alimentation qui s’est tenu la semaine passée à Paris, un sentiment positif s’est dégagé après l’annonce que des importateurs chinois seraient en demande de viande européenne pour couvrir des besoins grandissants à l’approche du nouvel An chinois. Les hauts tarifs douaniers mis en place par la Chine sur les produits porcins américains font de l’Europe un partenaire privilégié. Autre élément de satisfaction pour les exportateurs européens est l’approche de certaines entreprises mexicaines en recherche de certificats pour consolider leurs achats hors Etats-Unis. Ces nouvelles sont bienvenues dans cette période troublée par l’apparition de la fièvre porcine africaine en Belgique en septembre dernier. Le nombre de cas s’élève à présent à 104, tous situés dans la même région. Selon la première analyse en laboratoire, il est confirmé qu'il s’agit du même type de virus trouvé en Europe de l'Est. La mise en place d’une clôture se poursuit autour de la zone infectée.
A noter que l’épidémie de PPA déclarée en République Tchèque en juin 2017 est officiellement terminée, en effet, depuis le 19 avril de cette année, il n’y a pas eu de nouveaux cas déclarés. La mise en place d’une clôture et la chasse intensive dans le périmètre surveillé a permis de réduire considérablement le nombre de sangliers.
La vigilance et une bonne gestion de la crise sont absolument nécessaires, en témoigne le cas de la Pologne qui vient d’être interdite d’importation en viande et produits porcins par les Etats-Unis qui est pourtant l’un des rares pays à accepter le principe de régionalisation. Hors, il a été constaté qu’une entreprise polonaise exportatrice de viande porcine aux USA, ne respectait pas le protocole visant à prévenir la propagation de maladies graves comme la PPA. La Pologne est le deuxième fournisseur des Etats-Unis avec 50 000 T de viande fraîche et congelée sur les 9 premiers mois 2018 (+ 19%) (loin cependant du Canada avec 208 000 T). Il est à craindre que cette viande de porc se retrouve à présent sur le marché européen.