Toutefois, cela s’est traduit par de la stabilité des cours, sans plus, permettant quand même le passage délicat du mois de mai jalonné par plusieurs fériés. En Allemagne, le férié du 1er mai n’a pas provoqué un excès d’offre et la demande de produits à griller permet d’écouler sur le marché intérieur de gros volumes de viande. Cependant, 2 fériés sont encore à venir (du moins dans certaines régions : à la Pentecôte le lundi 21 mai et le 31 mai, jour de la fête Dieu), il faut espérer que la saison des grillades s’inscrira dans la durée et que conjuguée à la baisse saisonnière des offres, elle compensera la faiblesse d’un commerce à l’export qui ne se dément pas. Les ventes du jambon sur l’Italie restent difficiles en raison d’offres surabondantes faisant pression sur les prix. Sur les marchés du grand export, les européens sont confrontés aux tarifs préférentiels des concurrents américains, brésiliens et canadiens.
Au Danemark, où les prix sont restés stables également, les résultats du recensement du cheptel porcin au 1er avril font apparaître une hausse des effectifs totaux de + 4,1 %. Nul doute que la hausse globale de la production européenne (hors Allemagne) associée à des porcs globalement plus lourds, pèse sur la revalorisation des prix du porc à un moment où les autres grands pays exportateurs mondiaux (USA, Canada, Brésil) connaissent aussi des hausses de production, tandis que le plus gros consommateur et importateur mondial qu’est la Chine réduit actuellement ses achats extérieurs.
En Espagne, le prix reste identique à celui des 9 semaines précédentes. La demande est forte, elle est nécessaire pour absorber une production en hausse de 7 % sur les premiers mois de l’année (+ 9,9 % en tonnage !!). La baisse des poids se confirme et s’ils restent lourds par rapport à l’an passé, l’écart se réduit pour n’être plus que de 1,5 kg. Cette baisse des poids permet au cours de rester stable et la perspective d’une réduction saisonnière de l’offre n’incite pas les abattoirs à faire pression sur les prix. Sur les marchés de l’export, les moindres volumes vers la Chine se négocient à des plus tarifs plus bas pour rivaliser avec ceux des concurrents, très offensifs par ailleurs au Japon et en Corée du Sud. Les exportations américaines ont notamment progressé de 36 % vers la Corée du Sud sur le premier trimestre 2018.
MPB : prix stable
En raison des 2 fériés sur la semaine, une seule séance hebdomadaire a été organisée au Marché du Porc Breton le mercredi 9 mai. La présentation de 33 000 porcs environ a été entièrement négociée pour un prix moyen de 1,185 euro, confirmant le cours de la semaine précédente. L’orientation du cours fait écho à celles des différentes places européennes avec une demande intérieure boostée par des conditions météo propices à la consommation des pièces à griller. Pour répondre à cette bonne demande, l’activité n’a subi aucune interruption dans la semaine et le résultat final fait état d’une perte d’un jour d’abattage puisque 300 931 porcs ont été abattus dans la zone Uniporc Ouest. Les poids n’ont pas eu trop à souffrir de ces jours fériés puisqu’à 95,18 kg, l’augmentation se limite à 218 g. Depuis la semaine dernière, les poids moyens sont passés sous les poids des semaines équivalentes 2017 puisqu’après les deux fériés des 1er et 8 mai 2017, les poids étaient remontés de 720 g à 95,76 kg ; cette année, à l’inverse, les poids ont perdu 200 g la semaine du 1er mai et repris 218 g la semaine du 8 mai ! La semaine à 5 jours qui débute va permettre de retrouver une activité normale avant une nouvelle semaine réduite à 4 jours. Bien entendu, la demande doit se maintenir, mais associée à des offres globalement en baisse saisonnière, elle devrait absorber la production et orienter favorablement les cours.