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Tendance à l’homogénéisation des cours européens ... vers le bas !

La situation reste tendue sur le marché du porc en Europe car, alors que l’été s’achève à peine et que l’offre et les poids reprennent leur hausse saisonnière, les congélateurs sont déjà pleins et la demande ne décolle pas.

En Chine, la persistance de prix bas révèle une offre abondante générée par des abattages massifs car l’épidémie de FPA est toujours présente et la peur de la contagion ou des cours encore plus bas pousse les éleveurs à vendre rapidement porcs et coches. Dans ce contexte actuel, difficile d’imaginer une reprise rapide des importations sur de hauts volumes. En attendant, le marché européen de la viande est saturé et les entreprises sont conduites à trouver de nouveaux débouchés, se livrant entre elles, une féroce concurrence qui se traduit par des tarifs toujours plus bas.

En Allemagne, alors que le pays ne peut toujours pas exporter vers les grands pays tiers (notamment asiatiques), la situation se détériore semaine après semaine car aux prix bas des cours du porc font face des coûts de production les plus élevés depuis des années. Les pertes sont énormes et se traduiront par une forte réduction du cheptel, perceptible en 2022. L’offre saisonnière est en hausse de même que les poids et si le marché de l’offre est plus fluide dans certaines régions du pays, il existe toujours des retards d’enlèvements en raison notamment de cas de Covid‐19 dans certains abattoirs qui ralentissent l’activité. C’est dans ce contexte que la référence officielle a été reconduite, à un niveau toutefois très bas au regard des coûts de production actuels.

Cette stabilité du prix du porc a été suivie dans de nombreux pays du nord de l’Europe comme l’Autriche dont le marché est plus équilibré. Comme en Belgique mais aussi au Danemark où le prix estimé payé aux éleveurs est très proche du prix payé allemand.

En Espagne, la pression des abattoirs est forte actuellement pour baisser le cours de façon draconienne au niveau des pays européens concurrents. La baisse des achats chinois contraint les exportateurs espagnols à vendre la viande de porc en Europe quel qu’en soit le prix. L'offre actuelle est en hausse car les éleveurs ont besoin de place et la crainte de nouvelles baisses de prix pousse à sortir très vite les porcs. Toutefois, les poids moyens augmentent certes mais de façon modérée. Alors que les stocks congelés sont déjà très élevés, les abattoirs travaillent surtout pour couvrir leurs coûts de production car le commerce intracommunautaire est très difficile. Dans ce contexte, le prix du kilo vif a baissé de 2,6 cents.



Aux Etats‐Unis, la baisse saisonnière du prix se poursuit pour la neuvième semaine consécutive. Le prix de cette dernière semaine se situe toutefois 40% au‐dessus de la même référence 2020 et 70% au‐dessus de celle de 2019. Les abattages de la semaine 37 se sont élevés à 2,537 M de têtes, en hausse de 13% par rapport à la semaine précédente mais sous les niveaux de 2020 et 2019. Le dernier rapport « Quarterly Hogs and Pigs » de l'USDA a révélé un cheptel porcin de 75,4 millions de têtes au 1er septembre 2021, en baisse de 4 % par rapport au 1er septembre 2020, mais en hausse de 1 % par rapport au 1er juin 2021. Le cheptel reproducteur est en baisse de 2% par rapport à l’an dernier à 6,19 millions de têtes. Le nombre de porcs prêts à être commercialisés s’élevait à 69,2 millions de têtes au 1er septembre 2021, 4% sous le niveau de l’an passé à la même date.

En Chine, au 15 septembre, le prix moyen est à 13,45 CNY pour un équivalent de 1,77 euro le kilo vif, 63,4% sous la même référence 2020, 50% sous la référence 2019 et passe à présent également sous le niveau de 2018 ! En Chine, depuis le début de l’année, le différentiel coût de production / prix du porc est énorme. Selon des analyses américaines, la Chine aurait abattu un peu moins de 13 millions de têtes par semaine au cours du premier semestre avec une perte de 160 $ par tête, ce qui représente plus de 2 milliards de dollars américains de perte par semaine. Ce niveau de perte est sans précédent et mettra évidemment fin à la plupart, sinon à toutes les constructions. L’USDA a publié une estimation selon laquelle la production porcine chinoise diminuera de 14 % en 2022.

MPB : ‐ 0,017 euro lundi, ‐ 0,022 euro jeudi



Une nouvelle baisse importante a été enregistrée cette semaine au Marché du porc Breton puisque le cours s’établit à 1,267 euro, en repli de 3,9 cents par rapport au jeudi 16 septembre. La filière porcine française ne peut malheureusement échapper aux conséquences du repli des achats chinois, de la fièvre porcine en Allemagne et de la crise sanitaire du Covid‐19. Les entreprises françaises sont également confrontées à des afflux de viandes étrangères et notamment espagnoles qui déferlent sur le territoire à des tarifs défiant toute concurrence. Cette chute brutale des cours coïncide cependant avec une flambée des prix des matières premières qui entraîne une hausse importante des coûts de production, mettant en péril bon nombre d’élevages en France comme ailleurs en Europe. Le mauvais commerce actuel pourrait être aggravé par la hausse saisonnière des offres et des poids moyens alors que la demande reste faible. L’activité de la semaine passée sur la zone Uniporc Ouest est en baisse notable de 5 600 porcs par rapport à la semaine précédente à 363 393 porcs battus tandis que les poids ont repris 139 g à 94,84 kilos.

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