Des tensions étaient déjà perceptibles les semaines précédentes dans le nord de l’Europe avec une cotation autrichienne qui avait été revue à la baisse de 5 centimes le 10 octobre et le prix belge qui s’était abaissé de 2 cents du kilo vif une semaine plus tard. Ces baisses font-elles écho aux décrochages des prix en Espagne et en France depuis plus de 2 mois permettant à la viande issue de ces pays d’être très compétitive ? Et sur lesquelles il va falloir s’aligner dès à présent.
Pourtant, en Allemagne, le marché est décrit comme plus ou moins équilibré avec des offres certes en hausse mais qui semblaient assorties à une recrudescence de l’activité des entreprises de transformation pour honorer les traditionnelles commandes liées aux fêtes de fin d’année. Il est vrai aussi qu’actuellement, il manque encore d’impulsion suffisante sur le marché de la viande alors que les abattages frôlent les records annuels avec des poids qui atteignent également un niveau jamais égalé cette année. D’autre part, cette nouvelle semaine verra l’activité ralentie par 2 fériés régionaux ce qui a également pesé en faveur de la baisse du prix.
En Autriche, les offres de porcs présentées sur le marché ont subitement augmenté et dépassent à présent les capacités d’abattage provoquant des retards d’enlèvement ce qui a conduit à une baisse de 8 cents après celle de 5 cents enregistrée il y a 15 jours.
En Belgique, une première baisse de 2 cents du kg vif avait été enregistrée la semaine précédente alors que les ventes de viande avait été impactées par les intempéries. Les offres et les poids sont en hausse et surpassent les niveaux de l’an passé à la même période. 2 fériés sont à venir en Belgique ce qui limitera les besoins des abattoirs et augmentera la pression sur le prix qui recule à nouveau de 6 cents du kg vif pour cette nouvelle semaine.
En Espagne, la baisse allemande a largement changé la donne puisqu’avant l’annonce du prix allemand, un ralentissement sensible de la baisse du prix du porc était annoncé à Mercolleida malgré la remontée significative des poids. Malgré tout, la demande des abattoirs en porcs demeure forte car il n’y a pas d’excédent d’offre comme constaté habituellement à cette période de l’année. Les poids sont certes plus lourds mais cela est principalement dû à une bonne croissance des porcs favorisée par des températures assez douces. Le férié du 1er novembre n’impactera pas l’activité qui sera entièrement répartie sur les 4 jours de cette semaine. Sur le marché de la viande, des baisses de tarifs de 5 à 10 cents ont été mentionnées. Les exportations ne présentent aucune amélioration avec des achats chinois en baisse en dehors des sous-produits dont les tarifs sont toutefois peu valorisés.
En Italie, la situation ne présente aucun changement puisque les offres sont toujours faibles face à une demande saisonnière normale. Les hausses successives du prix du porc ont été répercutées sur les prix de la viande et mettent les entreprises de transformation en difficulté. Cependant, la définition du prix relève actuellement plus d’une décision politique que d’une réalité économique.
Aux Etats-Unis, la tendance du prix du porc s’est inversée et s’oriente à nouveau à la hausse. Selon le Livestock Report, il était attendu une offre abondante cet automne comme le suggérait le rapport de l’USDA sur l’état du cheptel du 1er septembre, or il n’en est rien. Les abattages de la semaine 42 sont encore légèrement inférieurs à ceux de l’an passé à 2,613 M têtes et les poids augmentent plus lentement que prévu. Alors que les acheteurs étaient confiants sur leur capacité à s’approvisionner, ils se retrouvent maintenant à rechercher activement des porcs. Cela se traduit sur le marché de la viande par une hausse de tarifs pour certaines pièces comme les poitrines de porc.
En Chine, le prix du porc fluctue en ce moment autour d’un équivalent à 2,30 euros. La baisse des températures favorise l’amélioration de la demande des consommateurs et les éleveurs sont ainsi plus réticents à accepter des prix bas. Selon Reuters et d’après les autorités chinoises, les abattages des 9 premiers mois sont en baisse de 3,2% à 520,3 M de têtes pour 42,4 M T de viande produite (-1,4%). Le cheptel porcin à la fin septembre était de 426,94 M de têtes en baisse de 3,5%. Les revenus des éleveurs sont en hausse en 2024 depuis mars après 2 années de perte. Le troisième trimestre a été particulièrement profitable.
MPF : poursuite de la baisse à 1,694 euro (- 1,4 centime)
Les 2 séances de cette avant dernière semaine d’octobre précédant celle du férié du 1er novembre ont totalisé 1,4 centime de baisse portant ainsi le cours à 1,694 euro. C’est une semaine au MPF où diverses positions à l’achat se sont exprimées, entre reconduction du cours et baisse plus ou moins forte ce qui s’est traduit par un recul mesuré de la cotation à Plérin. Le nombre de porcs présentés le jeudi 24 octobre était adapté au ralentissement d’activité de cette semaine à jour férié, cela n’a pas empêché un nombre important de porcs sans enchères qui bénéficieront d’une journée supplémentaire pour être enlevés. L’activité de la semaine dernière sur la zone Uniporc a été l’une des plus importantes de cette année 2024 avec 362 277 porcs abattus. C’est la 5ième semaine consécutive d’abattages supérieurs aux mêmes semaines 2023 alors que jusqu’à présent la tendance était invariablement à la baisse. Les poids sont stables à 96,93 kg, résultat d’une bonne croissance dans les élevages. Cette nouvelle tendance des abattages laisse augurer d’une relative stabilité de la production 2024 d’autant plus que les poids moyens sont plus lourds qu’en 2023.