Cette stabilité des cours reflète un équilibre entre des offres et une demande à de bas niveaux. En effet, si les offres disponibles sont dans leur creux saisonnier, elles sont adaptées à une demande atone qui se justifie par les congés d’été et la fermeture des collectivités et des usines de transformation, notamment dans le nord de l’Europe. Les pays européens qui accueillent de nombreux touristes ont un commerce plus animé bien que freiné par une inflation toujours sensible. La traditionnelle compensation d’une baisse des ventes à l’export pays tiers par une bonne demande estivale intra-européenne n’a pas eu lieu cette année et les volumes de viande produits sont largement suffisants malgré la petitesse de l’offre.
En Allemagne, c’est sans trop de surprise que le cours a été reconduit la semaine dernière. Comme chaque année, les congés d’été se traduisent par une baisse de la demande en raison de nombreux départs à l’étranger. D’autre part, si les pièces à griller font toujours l’objet d’une bonne demande, la fermeture annuelle des usines de transformation réduit les commandes et conduit à la minoration des tarifs de certains produits.
En Espagne, les fortes chaleurs sont à présent d’actualité, de jour comme de nuit, ce qui affecte la croissance des porcs qui perdent plusieurs centaines de grammes chaque semaine pour un total de 4 kilos depuis la fin du mois de mai. Le nombre de porcs actuellement abattus est inférieur à celui de 2023 à la même période. Sur le marché intérieur, les prix de la viande sont stables. Sur les marchés tiers, à l'exception de la Chine qui achète peu, le reste de l'Asie affiche une demande croissante, ce qui garantit de bons prix pour la poitrine de porc.
En Italie, le cours évolue à contre-courant des grandes tendances européennes. En effet, une hausse de 3,7 centimes est enregistrée tandis les offres demeurent faibles (les températures élevées freinent la croissance des porcs) et que la demande est dynamisée par l’arrivée de nombreux touristes. Sur le marché de la viande, les pièces à griller et les jambons se vendent bien à l’inverse des produits destinés à la transformation.
Aux Etats-Unis, le redressement du cours se confirme et ce, malgré une offre abondante et une demande intérieure stable. Les abattages des 3 premières semaines de juillet sont en hausse de 2,8% (+ 151 000 porcs), les poids sont également plus lourds que l’an passé.
Au 25 juillet, le prix du porc en Chine est à 19,38 CNY (2,45 euros). La baisse de l’offre soutient toujours le prix du porc. D’autre part, le coût de l’engraissement des porcs est en baisse ce qui incite les éleveurs à différer la commercialisation des porcs, créant une difficulté supplémentaire pour l’approvisionnement des abattoirs. La baisse des coûts de production et la hausse du prix du porc incitent également les éleveurs à garder des animaux pour la reproduction. Les autorités chinoises ont désigné trois sociétés européennes qui seront incluses comme échantillon dans l'enquête antidumping contre les importations d'un certain nombre de produits porcins en provenance de l'UE. Les trois entreprises sélectionnées par les autorités chinoises sont Danish Crown, Vion Food Group à Boxtel aux Pays-Bas et Spanish Litera Meat (Pini Group). En juin dernier, la Chine a annoncé qu'elle allait enquêter sur ce qu'elle considère comme des pratiques commerciales déloyales de la part des exportateurs de porc de l'UE, à la suite de plaintes de l'Association chinoise de l'élevage (CAHA). Source : L&F (DK)
MPF : cours stable à 2,132 euros
La stabilité du cours est confirmée au Marché du Porc Français où les faibles amplitudes de prix des 2 ventes hebdomadaires ont traduit peu de divergence dans les positions à l’achat des différents outils présents au cadran. Dans un contexte européen de grande stabilité sur les marchés du porc, tous les lots ont été vendus. Sur la zone Uniporc, avec 339 088 porcs abattus, l’activité a enregistré une hausse de 8 901 porcs en comparaison avec la semaine précédente. Les poids sont en hausse de 89 grammes à 95,8 kilos, la nouvelle grille d’Uniporc, mise en place début juillet, pouvant inciter les éleveurs à produire des porcs plus lourds. La faiblesse de l’activité des 2 semaines précédentes peut également avoir eu pour conséquence une élévation des poids. Les jeux olympiques 2024 ont débuté ce vendredi en France, ils peuvent être l’occasion d’une meilleure demande puisque 15 millions de touristes sont attendus pour l’événement, ce qui contribuerait à soutenir au moins la tendance actuelle du prix.